En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, la propagation de la COVID-19 s'accompagne d'une épidémie de fausses informations, suscitant la peur et l'incertitude au sein de certaines communautés.
Dans une région où l'on estime quen’ont pas de connexion à internet, la communication des risques et l’engagement communautaire (CREC) sont essentiels pour garantir que les personnes vivant dans des zones où l'accès aux moyens d'information numérique est limité, soient informées et capables de se protéger et de protéger leurs proches.
Tandis que le nombre de cas de COVID-19 s'élève à plus de 22 000 en Afrique, et compte tenu de la propagation rapide de ces informations erronées, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) intensifie ses efforts de CREC pour soutenir plus de 20 pays dans leur réponse à la pandémie. A ce jour, aucun cas de COVID-19 n'a été signalé dans les camps ou installations similaires dans la région. Néanmoins, on estime à cinq millions le nombre de migrants et de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays qui courent un risque accru d’exposition à la COVID-19 en raison de la surpopulation, qui rend les mesures de distanciation sociale difficiles à mettre en œuvre. Bon nombre ont un accès limité aux services sociaux et aux soins de santé.
Pour ces raisons, entre autres, l'OIM organise des sessions de sensibilisation au Niger, au Burkina Faso et au Mali pour informer les personnes déplacées et les migrants en transit sur les risques de la maladie et ses moyens de prévention.
«Nous assistons par exemple à la propagation rapide de fausses informations sur l'origine du virus, ce qui ralentit parfois l'accès aux communautés touchées. Cela peut avoir des conséquences potentiellement désastreuses», a expliqué le Dr. Viviane Nzeusseu, spécialiste régionale de la santé des migrants à l'OIM en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale.
En outre, la peur et l'anxiété peuvent entraîner une stigmatisation sociale liée aux risques réels et perçus d'infection. Les sessions d'engagement communautaire rappellent aux communautés l'importance de la vie privée et celle de ne pas renforcer les stéréotypes blessants concernant l'origine et la transmission du virus.
Ce mois-ci, au Sénégal, au Nigéria, au Libéria, en Gambie, en Côte-d'Ivoire, en Guinée et en Sierra Leone, plus deont uni leurs forces pour lutter contre la pandémie, en produisant et en diffusant des, des, des bandes dessinées et desde sensibilisation aux mesures d'hygiène et en soutenant le défi #StayHome.
Au Tchad, des dizaines de crieurs publics et de troubadours formés à l'hygiène et à la prévention de la COVID-19 ont été équipés et déployés dans des communautés rurales «déconnectées» de la couverture en téléphonie mobile et en radio. Grâce à cette approche unique, l'OIM a pu fournir des informations vitales ainsi que des kits d'hygiène aux populations déplacées dans la région du lac Tchad. Cette région a actuellement été déclarée «zone de guerre» en réponse au conflit avec les groupes armés non-étatiques dans la région.
Par l'intermédiaire du Bureau régional à Dakar, l’OIM apporte son expertise à la réponse régionale à la COVID-19 en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale en lançant, une plate-forme conjointe pour l'engagement communautaire en réponse à l'épidémie de COVID-19 dans la région.
Des centaines de documents d'information, de communication et d'éducation dans les langues locales de toute la région et destinés à tous les publics cibles - y compris les migrants en transit et les migrants vulnérables - ont été élaborés pour soutenir l’OIM et les équipes de pays des Nations Unies.