La sous-nutrition a un grave impact sur l'économie du Ghana, selon une étude de l'ONU
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La sous-nutrition a un grave impact sur l'économie du Ghana, selon une étude de l'ONU
2 août 2016 – L'économie ghanéenne perd environ 2,6 milliards de dollars par an, soit 6,4% du PIB, en raison des effets néfastes de la sous-nutrition chez les enfants, selon une nouvelle étude des Nations Unies publiée mardi à Accra, la capitale du Ghana.
« Dans la région du Nord du Ghana, 30% des enfants de moins de 5 ans souffrent d'un retard de croissance ou de malnutrition chronique. Cela n'affecte pas seulement leur croissance mais également leur développement éducatif et leur potentiel économique, et, par conséquent, l'avenir du pays », déclare Margot van der Velden, la Directrice Régionale adjointe du Programme alimentaire mondial (PAM) pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, dans un communiqué de presse.
Selon, l'étude intitulée ''The Cost of Hunger in Africa: the Social and Economic Impact of Child Undernutrition on Ghana's Long-Term Development '' (COHA), des sommes considérables sont dépensées en raison de l'augmentation des frais de santé, des charges supplémentaires liées au système éducationnel et à la réduction de la productivité de la main d'œuvre.
Les conséquences découlant du retard de croissance sont particulièrement alarmantes. Ce dernier se présente lorsqu'un enfant ne reçoit pas suffisamment, durant la grossesse et les deux premières années de sa vie, de nutriments essentiels tels que les protéines, les vitamines et les minéraux. Ce phénomène est aggravé par les maladies et par de mauvaises pratiques d'hygiène. Dès l'enfance, les personnes souffrant d'un retard de croissance font face à ses conséquences : maladies fréquentes, faible rendement scolaire, redoublement ou abandon scolaire, et faible productivité au travail.
Au cours des deux dernières décennies, le Ghana a réalisé certains progrès dans l'amélioration de la nutrition des enfants, réduisant les taux de malnutrition chronique et de retard de croissance de respectivement 23% et 19%. Cependant, l'étude COHA met l'accent sur la nécessité de poursuivre les efforts dans ce domaine.
Le Dr. Margaret Agama Nyetei, directrice de la Division santé, nutrition et population de la Commission de l'Union africaine, explique que cette problématique est essentielle pour la vision de l'UA, ainsi que pour son plan d'action à réaliser au cours de 50 prochaines années, connu comme l'Agenda 2063. « Dans l'Union africaine, nous estimons que la réalisation de l'Agenda 2063, ainsi que des Objectifs de développement durable (ODD), ne sera possible qu'en exploitant pleinement le potentiel de tous les secteurs de la société, y compris les enfants, » dit-elle.
Le retard de croissance n'est pas simplement un problème de santé, et doit être abordé selon une approche multisectorielle et être prioritaire dans tous les programmes de développement de la communauté au niveau national.
« Garantir une génération libérée de la malnutrition nécessite des investissements significatifs dans les stratégies et interventions nutritionnelles. Par conséquent, il est nécessaire pour le Ghana d'établir des partenariats stratégiques avec des acteurs pertinents, particulièrement ceux issus du secteur privé et les acteurs non-gouvernementaux, afin de lutter contre la sous-alimentation globale » déclare la Professeur Takyiwaa Manuh, Directrice de la Division des politiques de développement social à la Commission économique pour l'Afrique.
Le rapport COHA est dirigé par la Commission de l'Union Africaine (CUA), en partenariat avec les gouvernements africains, l'agence du NEPAD chargée de la planification et de la coordination (NPCA), la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (UNECA) et le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM).