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République Centrafricaine : le Conseil de sécurité hausse le ton

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République Centrafricaine : le Conseil de sécurité hausse le ton

ONU/Sarah Fretwell
Le Conseil de sécurité a exigé jeudi le règlement politique pacifique de la crise dans le pays, se déclarant prêt à envisager « les mesures appropriées contre ceux qui compromettent la paix ». Photo: ONU/Sarah Fretwell

Gravement préoccupé par « l'effondrement total de l'ordre public », « la détérioration considérable de la situation sécuritaire » et « l'aggravation des tensions intercommunautaires » en République centrafricaine, le Conseil de sécurité a exigé jeudi le règlement politique pacifique de la crise dans le pays, se déclarant prêt à envisager « les mesures appropriées contre ceux qui compromettent la paix, la stabilité et la sécurité ».

En adoptant à l'unanimité de ses 15 membres une résolution présentée par la France, le Conseil a également prié le Secrétaire général Ban Ki-moon de lui présenter, sous 30 jours, un rapport sur la MISCA, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine, qui présenterait les options possibles d'un appui de la communauté internationale, « y compris la possibilité de transformer la MISCA en une opération de maintien de la paix des Nations Unies […] ».

La MISCA a été autorisée le 19 juillet 2013 par le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine pour aider à sécuriser le pays, où les hostilités ont repris en décembre 2012.

La coalition rebelle de la Séléka y avait lancé une série d'attaques, pris le contrôle de plusieurs villes du pays avant d'accepter d'entamer des pourparlers de paix sous les auspices de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC). Conclu en janvier 2013 par le gouvernement et les trois principales formations rebelles de la Séléka, l'Accord de Libreville avait aidé à rétablir une certaine stabilité nationale.

Mais les combats reprennent à la mi-mars et la Séléka s'empare de Bangui et chasse du pouvoir François Bozizé. Michel Djotodia se déclare Président de la République centrafricaine, annonce des élections au plus tard d'ici trois ans et maintient à son poste le Premier Ministre Nicolas Tiangaye, issu de l'Accord de Libreville. Au titre de cet Accord et de la Déclaration de N'Djamena du 18 avril 2013, des institutions de transition sont mises en place.

La résolution adoptée aujourd'hui exige « l'application immédiate » des dispositions de l'Accord de Libreville et de la feuille de route du Sommet de N'Djamena, qui doivent aboutir à l'organisation d'élections présidentielle et législatives libres et transparentes 18 mois après le début de la période de transition, inaugurée par l'investiture, le 18 août 2013, du Président Djotodia.

Condamnant de nouveau la prise de pouvoir par la force de la coalition Séléka, « et les violences et pillages que cela a occasionnés », le Conseil exige que tous les éléments de la Séléka et tous les autres groupes armés déposent immédiatement les armes.

Toujours en vertu de la résolution d'aujourd'hui, le Conseil de sécurité décide de renforcer le mandat du Bureau des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine, qui sera désormais chargé de la mise en œuvre du processus de transition, et notamment du calendrier électoral.

Le Bureau fournira également un appui à la prévention des conflits et à l'assistance humanitaire, ainsi qu'à la stabilisation des conditions de sécurité. Le Secrétaire général devrait présenter prochainement des propositions concernant la protection du personnel et des installations des Nations Unies et, en particulier la création d'une unité de gardes.