La majorité des vivres consommés en Gambie sont importés, mais un nombre croissant de jeunes entrepreneurs se lancent dans la production de denrées alimentaires, encouragés par l'existence de formations soutenues par les Nations Unies.
À seulement 24 ans, Alhadgie Faal a créé une petite entreprise prospère en transformant des terres familiales à Kanuma, dans la région de la rive nord de la Gambie, en un vaste terrain où il cultive des fruits et des légumes qu'il vend à des restaurants et à des hôtels.
Il a créé son entreprise après avoir reçu une formation dans le cadre d'un Programme du Fonds d'équipement des Nations Unies ( UNCDF), axé sur le soutien aux femmes et aux jeunes, en particulier dans les zones rurales.
"Avant de créer cette entreprise, j'étais charpentier, mais l'agriculture a toujours été ma passion. Sans l'agriculture, nous ne pouvons pas nourrir la nation, et je rêvais d'approvisionner la Gambie en produits sains.
Il y a environ quatre ans, mon beau-père m'a dit qu'une formation gratuite des Nations Unies en agriculture, horticulture et transformation alimentaire était disponible. Il a postulé pour moi et j'ai été acceptée.
Semer les graines d'une entreprise
J'étais très heureux, car nous sommes une famille d'agriculteurs avec peu d'argent, et je n'aurais pas pu payer les frais de scolarité et de transport. Mais toutes ces dépenses étaient incluses dans l'offre, et j'ai donc pu aller à l'université.
La formation a été extrêmement utile. Nous avons appris l'agronomie, comment gérer les cultures, quand planter et comment choisir le bon site.
Une fois diplômé, j'ai pensé à créer mon propre commerce de fruits et légumes. Ma belle-mère possédait un terrain et nous a permis, à mon frère et à moi, de l'utiliser. À l'époque, le terrain était entièrement recouvert de broussailles, alors mon frère et moi l'avons défriché pour créer un jardin.
Au début, j'ai dû faire face à de nombreux défis. Chaque fois que nous plantions ou semions des graines, les rongeurs venaient et détruisaient tout. Nous devions également faire face aux termites, aux parasites et aux maladies.
Finalement, nous avons surmonté ces problèmes. Aujourd'hui, nous protégeons les cultures avec des filets pour les préserver des rongeurs, et nous les recouvrons de plastique pendant trois ou quatre jours pour générer de la chaleur, ce qui supprime les termites.
Des poivrons aux papayes
Les cultures sont très variées. Nous avons des poivrons verts, des poivrons jaunes, des papayes et des fraises.
Nous avons réussi à vendre nos fruits dans la région de Banjul. Nous fournissons des restaurants, des hôtels et quelques particuliers.
Beaucoup de gens aiment nos produits parce qu'ils sont très savoureux. Nos fraises sont grosses et sucrées, et tous nos fruits et légumes sont biologiques. C'est essentiel, car les produits chimiques ne sont bons ni pour la santé humaine ni pour l'environnement.
Il est très difficile de créer une entreprise agricole en Gambie. Il faut être patient, sinon on ne réussit pas. Le transport est un problème et l'expansion est très compliquée, car il est difficile d'obtenir des subventions et des prêts. Le financement est un gros problème, surtout pour les jeunes agriculteurs.
Mon conseil à tous ceux qui veulent devenir entrepreneurs est de se concentrer sur l'agriculture, afin d'éviter d'importer des produits de nos pays voisins. Nous avons la terre et nous pouvons puiser de l'eau dans la rivière. Nous avons tout ce qu'il faut pour survivre.
J'aimerais que les Gambiens mangent des fraises gambiennes. Les gens pensent à tort que nous ne cultivons pas ce fruit ici, et c'est ce qui me motive à réussir.