Un espace numérique pour migrants fabrique des écrans faciaux à l’aide d’imprimantes 3D pour les donner aux hôpitaux qui soignent des cas de COVID-19 à Djibouti

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Un espace numérique pour migrants fabrique des écrans faciaux à l’aide d’imprimantes 3D pour les donner aux hôpitaux qui soignent des cas de COVID-19 à Djibouti

23 Avril 2020
Auteur: 
Doctors from Hôpital Régional d'Arta in Djibouti wearing 3D-printed face shields.
IOM
Des médecins de l'Hôpital Régional d'Arta à Djibouti portant des écrans faciaux imprimés en 3D.

Un espace de formation numérique mis en place pour les jeunes migrants a rejoint la riposte à la COVID-19 à Djibouti, en fournissant des écrans de protection faciale aux professionnels de santé après que le premier cas du virus a été détecté dans le pays le 18 mars.

L'équipe gère un espace lancé par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et ses partenaires, Terre des Hommes et l'Université de Djibouti. Des machines numériques, telles que des imprimantes 3D et des découpeurs laser, y sont déployées pour fabriquer des écrans de protection pour le gouvernement en cette période de grave pénurie. Vingt-deux prototypes d'écrans faciaux en plastique ont été examinés par le personnel médical de deux hôpitaux. Une commande a été passée pour 300 autres.

«Des approches innovantes pour faire face à la COVID-19 sont essentielles et c'est ce que nous constatons à Djibouti avec la production d'écrans de protection faciale avec l’aide d'un espace de formation numérique pour migrants mis en place par l'OIM», a déclaré Stéphanie Daviot, chef de mission de l'OIM à Djibouti.

Le centre de formation numérique est financé par le Fonds de développement de l'OIM. Il a été créé l'année dernière pour permettre aux jeunes migrants à risque, âgés de 14 à 24 ans, de se familiariser avec l'informatique et la fabrication numérique. Les activités se sont arrêtées à l'annonce, le 23 mars, d'une ordonnance de confinement à l'échelle nationale pour empêcher la propagation du virus. L'OIM a saisi l'occasion de répondre au besoin urgent d'équipements médicaux de protection en utilisant les imprimantes 3D disponibles pour créer des écrans faciaux pour les professionnels de santé qui traitent des cas sans protection.

Les laboratoires de fabrication numérique ou «fab labs» et les espaces de fabrication attirent de plus en plus l'attention dans le cadre des efforts visant à stopper la pandémie en comblant les lacunes et en fournissant des équipements médicaux à un moment où les systèmes de santé sont soumis à une pénurie et à une pression sans précédent. Fondées sur la transparence, ces communautés partagent des logiciels, des connaissances et des ressources. Le renforcement d'une approche unie est la seule façon de vaincre le virus.

Beyleh Daher, qui a obtenu son diplôme d'ingénieur à l'université de Djibouti il y a quelques années, dirige l'initiative et gère l'espace numérique pour l'OIM. C'est une première pour Beyleh Daher, qui applique ses compétences dans une situation d'urgence tout en travaillant aux côtés de professionnels de la santé.

«Lorsque la COVID-19 est arrivée à Djibouti, nous avons pu constater que les besoins étaient importants et que les personnes étaient en danger. Nous avions ces machines sur place, alors j'ai pensé que nous devions pouvoir les utiliser pour aider. C'est formidable de travailler avec des médecins et le personnel infirmier pour tester un produit qui peut sauver des vies et que nous avons fabriqué à l’aide d’une imprimante 3D», a déclaré M. Daher.

"Cela montre comment les espaces numériques créatifs peuvent être mis au service du bien collectif. Nous offrons des opportunités aux jeunes qui n'ont pas eu accès à l'éducation officielle, qui sont dans la rue et qui sont exposés à de nombreux dangers, d'apprendre un métier et de trouver des moyens de répondre aux difficultés auxquelles ils sont confrontés. Nous espérons rouvrir nos portes bientôt pour soutenir ces jeunes», a-t-il ajouté.

En raison de sa situation géographique, Djibouti est un point de transit important pour les Africains qui fuient le conflit, la pauvreté et les effets du changement climatique. En plus de faire face aux enjeux du développement, le pays accueille un grand nombre de migrants et de réfugiés, des personnes extrêmement vulnérables au virus et à son impact.

Le nombre de cas confirmés de COVID-19 à Djibouti s'élève à environ 370, dont deux décès signalés. L'OIM intensifie ses opérations aux niveaux national et mondial pour atténuer les dégâts et les souffrances causés par la pandémie.

Espace Créatif est membre du Resilience Collective, un réseau d'espaces numériques créatifs innovants conçu pour offrir des opportunités et une protection aux jeunes vulnérables en déplacement et répondre collectivement aux défis humanitaires avec et pour les jeunes.