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Une nouvelle norme : Feuille de route de l'ONU pour stimuler les économies et sauver des emplois après COVID-19

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Une nouvelle norme : Feuille de route de l'ONU pour stimuler les économies et sauver des emplois après COVID-19

27 Avril 2020
Deputy Secretary-General Amina J Mohammad
Deputy Secretary-General Amina J Mohammad

Il n’y aura pas de retour à la normale « d’hier » : les gouvernements doivent agir pour créer une nouvelle économie et plus d'emplois.

La crise de santé urgente que représente COVID-19 a créé une récession historique avec des niveaux record de précarité et de chômage, ce qui provoque à son tour une crise humaine sans précédent qui frappe plus durement les personnes les plus pauvres, en particulier les femmes et les enfants. Dans un nouveau cadre publié aujourd'hui pour servir de feuille de route à l’aide apportée aux pays dans leurs efforts de reprise économique et sociale, les Nations Unies appellent à une intensification exceptionnelle du soutien international et de l'engagement politique afin de garantir que partout dans le monde, les gens puissent avoir accès aux services essentiels et à la protection sociale.

Le « Cadre des Nations Unies pour une réponse socio-économique immédiate à COVID-19 : Responsabilité partagée, solidarité mondiale et action urgente pour les personnes dans le besoin » appelle à la protection des emplois, des entreprises et des moyens de subsistance dans le but d’enclencher une relance sûre des sociétés et des économies dès que possible, une reprise qui s’inscrit dans la durabilité, l’égalité de genre et la neutralité carbone –meilleure que le retour à la normale « d’hier».

« Il ne s’agit pas seulement d’une crise sanitaire mais aussi d’une crise humaine ; d’une crise de l’emploi ; d’une crise humanitaire et d’une crise de développement. Et il n’y est pas uniquement question des plus vulnérables. Cette pandémie montre que nous sommes tous à risque parce que nous ne sommes qu’aussi forts que le système de santé le plus faible. Son ampleur sans précédent exige une réponse sans précédent », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, qui a présenté son rapport sur les impacts socio-économiques de COVID-19 « Responsabilité partagée, solidarité mondiale » en mars.

« Tout ce que nous faisons pendant et après cette crise doit être résolument axé sur la construction d'économies et de sociétés plus égalitaires, plus inclusives, plus durables et plus résilientes aux pandémies, au changement climatique et aux nombreux autres défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés », a-t-il déclaré. Ce nouveau cadre publié aujourd'hui définit la manière avec laquelle les entités des Nations Unies concrétiseront cette vision sur le terrain.

Comme le souligne le cadre des Nations Unies pour la relance économique et sociale, les décisions prises au cours des prochains mois seront cruciales pour la progression vers les objectifs de développement durable (ODD).

Prenant note du fait que lors de l'épidémie d'Ebola en 2014, plus de personnes sont mortes de l'interruption des services sociaux et de la crise économique que du virus lui-même, le cadre met

l’accent sur la protection des besoins et des droits des personnes les plus touchées par la pandémie, à commencer par les pays et les groupes les plus vulnérables ainsi que ceux qui sont le plus à risque d’être laissés pour compte.

Tirant également les leçons de la crise économique et financière mondiale de 2008-2009, le cadre note que les pays dotés de systèmes de protection sociale solides et de services de base sont ceux qui ont le moins souffert et qui se sont le plus rapidement remis de cette crise. Pour empêcher que des milliards de personnes ne sombrent dans la pauvreté, il va falloir que les gouvernements du monde entier s’adaptent rapidement et renforcent et élargissent les « filets » de sécurité, tels que les transferts en espèces, l'aide alimentaire, les régimes d'assurance sociale et les allocations familiales pour venir en aide aux familles.

Pour réduire les impacts de COVID-19 et pouvoir faire face aux défis à venir, l'ONU appelle à une intensification exceptionnelle du soutien, notamment à des réponses immédiates en termes de protection sociale qui tiennent compte des impacts différenciés sur les groupes vulnérables, les enfants, les femmes, les hommes et ceux dans le secteur informel. C’est d’autant plus urgent si l'on considère que 4 milliards de personnes, soit plus de la moitié de la population mondiale - dont deux enfants sur trois - ne bénéficient pas de protection sociale ou d’une protection inadéquate.