Afrique Horizon
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Une décennie de croissance soutenue
Croissance accélérée pour l'économie ghanéenne
Soutenu par ses récents revenus pétroliers, une discipline fiscale plus rigoureuse et une décennie de croissance continue, le Ghana a officiellement rejoint les rangs des pays à revenu intermédiaire le 1er juillet. Selon le classement de la Banque mondiale, avec un Renevu national brut (Rnb) par habitant de 1 190 dollars désormais, le pays a quitté la catégorie des pays à faible revenu. Il est l'un des quatre pays africains qui ont ainsi progressé. Il rejoint la Zambie et la Mauritanie, deux pays qui sont également passés de pays à faible revenu à pays à revenu intermédiaire. La Tunisie était passée à l'étage supérieur de la catégorie des pays à revenu intermédiaire.
Les analystes de la Banque mondiale prévoient que l'économie du Ghana connaîtra en 2011 une croissance vertigineuse de 13,4 %, la plus forte en Afrique subsaharienne et parmi les plus fulgurantes au monde. Les revenus du pétrole représenteront seulement 2,5 % du PIB du Ghana cette année. L'essentiel de la croissance reposera sur le secteur agricole et les services, qui représentaient plus de 80 % du PIB de l'année dernière.
En raison de cette croissance diversifiée, le Ghana est selon la Banque, l'un des rares pays africains susceptibles d'atteindre le principal Objectif du Millénaire pour le développement (OMD), à savoir réduire l'extrême pauvreté de moitié d'ici à 2015. Il a également réalisé des progrès remarquables vers les autres OMD : réduction de la mortalité infantile de 106 à 69 décès pour 1000 naissances entre 2000 et 2010; amélioration de la scolarisation au primaire et au secondaire de 70% à 83 % au cours de la dernière décennie.
Beaucoup doit être fait pour assurer le partage équitable des fruits de la croissance, note la Banque, qui relève aussi que la pauvreté a augmenté dans la partie nord du pays ces dernières années. Aussi, avec les revenus pétroliers susceptibles de s'accroître au cours des prochaines années, la Banque recommande aux autorités de mettre en place des garde-fous réglementaires et politiques afin de permettre au Ghana de gérer ces revenus de manière appropriée, sans dépendre excessivement du pétrole au détriment d'autres secteurs économiques. Toutefois, avec la baisse de l'inflation, l'afflux d'investissements directs étrangers, le Ghana semble bien parti pour rester parmi les économies les plus performantes au monde.  
Infrastructure
La BAD finance l'intégration régionale
Le 14 juillet dernier, la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé qu'elle fournirait 40 millions de dollars pour la mise à niveau de la Rift Valley Railway, un important couloir ferroviaire qui relie la ville portuaire de Mombassa au Kenya, à la capitale ougandaise, Kampala. Ce prêt fait partie d'un projet de 246 millions de dollars sur cinq ans consacré à la rénovation de la ligne, qui recevra de nouvelles locomotives et wagons de marchandises, des équipements de signalisation. Cette ligne centenaire bénéficiera aussi de certains travaux. Actuellement, le transport ferroviaire assure le transport de seulement 8 % des marchandises de la région, contre 92 % qui transite par route. Les insuffisances et retards qui en découlent ont imposé des coûts de transport élevés, entraîné la hausse des prix pour les consommateurs et affecté la position concurrentielle des exportateurs d'Afrique de l'Est. Cette mise à niveau devrait permettre de doubler la capacité opérationnelle de la ligne ferroviaire, soit 3,3 millions de tonnes par an d'ici à 2015 et réduire les coûts d'expédition de plus de 30 %.
Le lendemain, la BAD a annoncé qu'elle débloquera 60 millions d'euros pour l'extension d'un terminal de containers à Lomé, au Togo. L'objectif consiste à multiplier par plus de six la capacité de containers de Lomé, passant de 221 000 containers par an à 1,5 million. Le port est doté de l'un des rares quais en eau profonde de la région. En plus du fret togolais, il accueille les marchandises des pays voisins enclavés dont le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ainsi que le nord du Nigeria.
Les autorités portuaires ont conclu un accord avec la Mediterranean Shipping Company, la deuxième plus grande compagnie de navigation au monde, leur permettant de faire transiter la plupart de leurs expéditions d'Afrique de l'Ouest et centrale par l'extension de Lomé. Cette extension devrait également promouvoir une meilleure intégration économique régionale, créer des emplois et réduire les coûts d'expédition et les retards.
Croissance Économique
Le Nigéria, première économie d'Afrique en 2025 ?
Le Nigéria, deuxième économie du continent, devrait rejoindre et même dépasser l'Afrique du Sud aux premières loges d'ici 2025. C'est du moins l'avis des analystes de la banque américaine, Morgan Stanley. Cette prévision rejoint une évaluation de la Banque mondiale qui a récemment relevé que le pays est prêt à « construire une économie prospère… et à réduire la pauvreté.» L'année dernière, le géant économique d'Afrique de l'Ouest a enregistré une croissance de 8,4 %.
La vitalité du commerce de détail, la production pétrolière en essor et un excédent commercial sont les facteurs qui dopent l'économie nigériane, précise Morgan Stanley. Bien que la production pétrolière et gazière représente 90 % des exportations du Nigéria, la Banque Mondiale relève que le pays diversifie ses revenus dans d'autres secteurs. Entre 2003 et 2009, le secteur non pétrolier a enregistré une croissance moyenne de 9 % par an. « La croissance a poursuivi sa diversification… stimulée par une forte performance des secteurs agricole, commercial, des télécommunications et manufacturier. »
Le tout nouveau Ministre des finances, Ngozi Okonjo-Iweala, décrie néanmoins les dépenses courantes, qui représentent presque 74 % du budget, laissant très peu de liquidités pour l'investissement. Mme Okonjo-Iweala, ancienne directrice à la Banque mondiale jusqu'à sa nomination en juillet, souhaite davantage d'investissements dans les secteurs générateurs d'emplois. On estime à quelque 50 millions le nombre de jeunes sans emploi au Nigéria.
Le déficit énergétique est un autre problème majeur. Le Nigéria produit actuellement autour de 3 500 mégawatts d'énergie électrique, pourtant il a besoin de 104 000 mégawatts, selon l'ex-porte-parole du gouvernement, Olusegun Adeniyi.
Morgan Stanley reconnaît que les institutions nigérianes « n'ont pas toujours bien fonctionné. » L'Economic and Financial Crimes Commission, un organisme de lutte contre la corruption, a recouvré 9 milliards de dollars auprès de personnalités publiques corrompues entre 2005 et 2010, déclare le Vanguard, un journal nigérian. Le président Goodluck Jonathan a promis de combattre la corruption plus énergiquement et d'en faire un élément clé du renforcement de l'économie.
Rapport CNUCED
L’Afrique doit développer son secteur manufacturier, selon l’ONU
Ces dernières années, les économies africaines enregistrent de forts taux de croissance et attirent les investisseurs. Pourtant le secteur manufacturier reste sous-développé, selon l'ONUDI et la CNUCED. « La part de l'industrie manufacturière africaine dans le Produit intérieur brut (PIB) est passée de 6,3 % en 1970 pour culminer à 15,3 % en 1990, » relève leur rapport intitulé .
L'Afrique ne représente plus que 1 % de l'industrie manufacturière mondiale. La plupart des entreprises continentales dans ce secteur sont de petites et moyennes entreprises. Lorsque de grandes entreprises locales sont présentes, c'est surtout dans le secteur des matières premières qui offrent peu d'opportunités d'emploi. Jusqu'ici, note le rapport, « Les secteurs manufacturiers à forte main-d'œuvre (textile, électronique…) jouent un rôle plutôt limité dans le secteur manufacturier en Afrique, tant en termes de production locale que d'exportations. » En effet, ajoute-il, « La quote-part des activités manufacturières à forte main-d'œuvre dans la valeur ajoutée manufacturière (VAM) a baissé de 23 % en 2000 à 20 % en 2008. »
« Cette performance médiocre est néfaste pour les perspectives à long terme de l'Afrique, » déclare le rapport qui estime que « le secteur manufacturier est la composante industrielle susceptible de favoriser une croissance soutenue, la création d'emploi et la lutte contre la pauvreté en Afrique. »
Les pays africains se sont engagés dans la promotion du développement industriel. Ce dont ils ont besoin maintenant, selon le rapport, est une « approche pratique et bien conçue de l'industrialisation. » Ceci implique la préservation et le développement de leur agriculture, « une source majeure de revenu, d'emploi et de recettes en devise. »
Nominations
José Graziano da Silva (Brésil) a été élu au poste de Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Depuis 2006, M. da Silva occupait le poste de Directeur général adjoint de la FAO et de Représentant régional pour l'Amérique latine et les Caraïbes. Il succède à Jacques Diouf du Sénégal.
Le Secrétaire général des Nations Unies a nommé Margaret Vogt (Nigeria) au poste de Représentante spéciale et chef du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA). À la date de sa nomination, Mme Vogt était Directrice adjointe de la Division Afrique I du Département des affaires politiques des Nations Unies. Elle avait auparavant occupé d'importantes fonctions pour les Nations Unies en Somalie et a été Directrice du Programme Afrique de l'Institut international pour la paix et enseigné à l'Institut nigérian des affaires internationales.
Le Secrétaire général des Nations Unies a nommé Mme Hilde Johnson (Norvège) au poste de Représentante spéciale et chef de la Mission des Nations Unies en République du Soudan du Sud (UNMISS). Elle avait auparavant été Directrice générale adjointe du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF). Elle a dirigé les opérations humanitaires, les interventions en situation de crise et les programmes de transition d'après-crise pour cette agence. De 1993 à 2005, Mme Johnson a été membre du parlement norvégien et membre du gouvernement pendant sept ans.
Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a sélectionné Mme Christine Lagarde (France) comme Directeur général pour un mandat de cinq ans, à partir du 5 juillet 2011. Mme Lagarde, qui succède à M. Dominique Strauss-Kahn, est la première femme à la tête du FMI depuis sa création en 1944. Mme Lagarde était ministre des Finances dans son pays depuis juin 2007, après avoir occupé les fonctions de ministre du Commerce extérieur.
Sahle-Work Zewde (Éthiopie) a été nommée Directrice générale du Bureau des Nations Unies à Nairobi (UNON) par le Secrétaire général. Elle est la première femme à prendre la tête du Bureau de Nairobi avec rang de Secrétaire générale adjointe. À la date de sa nomination, elle dirigeait le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine.
Koji Sekimizu du Japon a été élu Secrétaire général de l'Organisation maritime internationale (OMI). M. Sekimizu, qui travaille au secrétariat de l'OMI depuis 1989, était auparavant Directeur de la Division de la sécurité maritime de l'organisation.
Abou Moussa (Tchad) a été nommé Représentant spécial et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale (UNOCA) basé à Libreville au Gabon. L'UNOCA a ouvert ses portes le 1er janvier 2011. À la date de sa nomination, M. Moussa occupait les fonctions de Représentant spécial adjoint des Nations Unies en Côte d'Ivoire. Il avait auparavant travaillé à divers postes pour le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).