M¨¦dicaments : r¨¦duire les prix
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M¨¦dicaments : r¨¦duire les prix
Principale cause de mortalit¨¦ infantile dans le monde, la pneumonie peut n¨¦anmoins ¨ºtre facilement soign¨¦e et pr¨¦venue par la vaccination. ?
Cette infection des poumons persiste dans certaines r¨¦gions les plus pauvres d¡¯Asie du Sud et d¡¯Afrique sub-saharienne, en raison notamment du co?t ¨¦lev¨¦ d'une dose de vaccins qui s'¨¦l¨¨ve environ ¨¤ 68$, soit 204$ pour les trois doses n¨¦cessaires ¨¤ la vaccination d¡¯un enfant; m¨ºme si les organisations humanitaires peuvent se les procurer ¨¤ un prix moins ¨¦lev¨¦.?
En 2015, la pneumonie a tu¨¦ pr¨¨s d¡¯un million d¡¯enfants de moins de 5 ans, soit 15% des d¨¦c¨¨s de ce groupe d¡¯?ge, selon l¡¯Organisation mondiale de la sant¨¦ (OMS). ?
Les professionnels de sant¨¦ et d'autres organisations comme l'association internationale M¨¦decins sans fronti¨¨res (MSF) qui aident les populations en situation d¡¯urgence, protestent depuis longtemps contre ¡°les prix injustement ¨¦lev¨¦s¡±. Ils craignent de ne pouvoir acheter les m¨¦dicaments indispensables pour lutter contre les maladies dans les pays pauvres. ? ? ?
En octobre dernier, MSF a pourtant refus¨¦ un don d¡¯un million de vaccins contre la pneumonie de la part d'une entreprise pharmaceutique ¨¤ New-York. L¡¯ONG estimait que de tels dons ne peuvent r¨¦soudre le probl¨¨me et exhorta les fabricants ¨¤ proposer des traitements moins on¨¦reux.?
Selon Jason Cone, directeur de MSF aux Etats-Unis, ¡°la gratuit¨¦ n¡¯est pas toujours un cadeau¡±. De tels dons peuvent ¨ºtre accompagn¨¦s d'exigences susceptibles de retarder les campagnes de vaccination et de ¡°saper les efforts de long terme concernant l'acc¨¨s aux traitements.¡±? ?
En novembre, quand l¡¯entreprise pharmaceutique a finalement accept¨¦ de baisser ses prix, mais uniquement pour les enfants en situation d¡¯urgence humanitaire, les organisations de la soci¨¦t¨¦ civile ont estim¨¦ que cette baisse devrait s'appliquer ¨¤ tous les pays en d¨¦veloppement.?
Si la position de MSF n¡¯a vraiment pas ¨¦t¨¦ rapport¨¦e dans les m¨¦dias, elle est survenue dans la foul¨¦e des recommandations d¡¯un groupe d'experts mandat¨¦ par le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral des Nations Unies afin d¡¯¨¦tudier les moyens d'augmenter l'accessibilit¨¦ aux m¨¦dicaments. Ainsi, elle a eu le m¨¦rite de remettre en lumi¨¨re la qu¨ºte effr¨¦n¨¦e de profits des entreprises qui entravent la popularisation des progr¨¨s technologiques en mati¨¨re de sant¨¦.
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Publi¨¦ en septembre 2016, le Rapport du Groupe de haut-niveau du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral des Nations Unies sur l¡¯acc¨¨s aux m¨¦dicaments : promouvoir l¡¯innovation et l¡¯acc¨¨s aux technologies de la sant¨¦ appelle les gouvernements ¨¤ n¨¦gocier des accords mondiaux afin de r¨¦duire le co?t des technologies de la sant¨¦.
Le rapport souligne que le march¨¦ dicte sa loi dans le domaine de la recherche et d¨¦veloppement (R&D). Sans perspective d'un fort retour sur investissement, les maladies rares, qui affectent un nombre relativement restreint de personnes, n'ont aucune chance d'int¨¦resser la R&D.?
¡°Sans incitations ¨¦conomiques, on assiste ¨¤ un d¨¦ficit d'innovation pour les maladies qui touchent les populations d¨¦favoris¨¦es¡±, a d¨¦clar¨¦ Malebona Precious Matsoso, Directeur g¨¦n¨¦ral du D¨¦partement de la sant¨¦ nationale sud-africain, qui compte parmi les 15 membres du groupe d'experts, codirig¨¦ par Ruth Dreifuss, ancien pr¨¦sident de la Suisse, et Festus Mogae, ancien pr¨¦sident du Botswana.?
Le rapport appelle la R&D ¨¤ adopter une nouvelle approche afin de garantir la diffusion des b¨¦n¨¦fices des technologies de la sant¨¦.
¡°Notre rapport demande aux gouvernements de n¨¦gocier des accords mondiaux sur la coordination, le financement et le d¨¦veloppement des technologies de la sant¨¦ afin de compl¨¦ter les innovations existantes, notamment une convention sp¨¦cifique contraignante qui dissocie les co?ts de R&D des prix de vente¡±, ajoute Mme Matsoso.? ?
Comme l¡¯a illustr¨¦ l¡¯¨¦pid¨¦mie de VIH/Sida ¨¤ son apog¨¦e, les prix exorbitants des m¨¦dicaments et des traitements constituent une pr¨¦occupation majeure pour les pays en d¨¦veloppement.
Selon l¡¯ONUSIDA, le co?t d¡¯une ann¨¦e de traitement de base du VIH est aujourd'hui de moins de 100$ par personne en Afrique alors qu¡¯il ¨¦tait de 10 000$ en 2000.? ? ?
A cette ¨¦poque, seules les entreprises d¨¦tentrices de brevets pouvaient fabriquer les antir¨¦troviraux (ARV). Gr?ce ¨¤ l'Accord sur les aspects des droits de propri¨¦t¨¦ intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), n¨¦goci¨¦ dans le cadre de l'OMC, les pays en d¨¦veloppement ont pu produire puis exporter vers d'autres pays en d¨¦veloppement des versions g¨¦n¨¦riques exemptes de brevets entra?nant la chute des prix.?
Toutefois, le rapport indique que la marge de man?uvre autoris¨¦e par les ADPIC est de plus en plus mise en mal, y compris dans le cadre d'accords commerciaux bilat¨¦raux, en violation de l¡¯int¨¦grit¨¦ et de la l¨¦gitimation de la d¨¦claration de Doha sur les droits de la propri¨¦t¨¦ intellectuelle et de la sant¨¦ publique.?
Le rapport enjoint les pays ¨¤ appliquer pleinement les ADPIC et ¨¤ signaler toute pression ¨¦conomique ou politique.? ?