缅北禁地

Pr猫s d'un an apr猫s avoir approuv茅 le Nouveau Partenariat pour le d茅veloppement de l'Afrique (NEPAD), l'Assembl茅e g茅n茅rale des Nations Unies s'est de nouveau r茅unie les 15 et 16 octobre pour faire le bilan de ce programme. Les d茅l茅gu茅s de pays riches et de pays pauvres ont tous fait 茅tat des nombreuses difficult茅s auxquelles se heurte l'Afrique, mais ont 茅galement constat茅 des signes d'am茅lioration, notamment la l茅g猫re hausse de l'aide ext茅rieure et les progr猫s r茅alis茅s en faveur de la paix face 脿 certains des conflits arm茅s les plus meurtriers.

Amos Wako, Ministre de la justice du Kenya : "L'Afrique a m没ri et assume la responsabilit茅 premi猫re de son d茅veloppement et de sa destin茅e."

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Photo : 漏Nations Unies

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Le NEPAD, a not茅 le Ministre de la justice du Kenya, Amos Wako, t茅moigne de la volont茅 de l'Afrique de se prendre en charge. Il s'agit "d'une initiative africaine qui indique que l'Afrique a m没ri ... et assume la responsabilit茅 premi猫re de son d茅veloppement et de sa destin茅e".

Le Secr茅taire g茅n茅ral adjoint et Conseiller sp茅cial pour l'Afrique, Ibrahim Gambari, a d茅clar茅 脿 la veille du d茅bat听: "Les Africains disent pour une fois听: 'Nous voulons nous occuper nous-m锚mes de nos probl猫mes. Nous d茅finissons nos priorit茅s et nous prenons les dispositions voulues pour mettre en oeuvre ces programmes.'"

"Le NEPAD 脿 l'oeuvre"

Les participants ont presque tous mentionn茅 la cr茅ation du M茅canisme d'茅valuation intra-africaine, consid茅r茅e comme l'une des r茅alisations les plus importantes et concr猫tes 脿 ce jour du NEPAD. Selon ce m茅canisme, les pays participants acceptent d'examiner mutuellement leurs pratiques en mati猫re de promotion de la gouvernance, de gestion 茅conomique et de respect des droits de l'homme, et de s'en inspirer. "Nous applaudissons les progr猫s" r茅alis茅s par l'Afrique dans la mise en place de ce m茅canisme, a d茅clar茅 l'Ambassadeur italien Marcello Spatafora au nom de l'Union europ茅enne. Il a demand茅 instamment 脿 d'autres pays africains de s'associer aux 16 pays ayant adh茅r茅 脿 ce m茅canisme.

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Papa Louis Fall, Ambassadeur du S茅n茅gal听: l'Afrique est d茅莽ue par l'茅chec des n茅gociations de l'Organisation mondiale du commerce 脿 Cancun.

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Photo : 漏Nations Unies

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Tout en se f茅licitant de ces t茅moignages de soutien, l'Ambassadeur sud-africain Dumisani Kumalo a fait valoir que ce m茅canisme -- 脿 la fois "original et courageux" -- n'avait pas pour objet de contenter les partenaires externes de l'Afrique. "Il s'agit plut么t, a-t-il indiqu茅, d'une initiative de l'Afrique elle-m锚me visant 脿 instaurer une bonne gouvernance pour elle-m锚me et non pas 脿 plaire 脿 la communaut茅 internationale."

Le NEPAD, dans l'ensemble, "n'en est qu'脿 ses d茅buts", a not茅 le Ministre des affaires 茅trang猫res du Mozambique, Leonardo Santos Sim茫o, au nom de l'Union africaine. Il a cependant ajout茅 qu'un certain nombre de projets r茅gionaux du NEPAD sont d茅j脿 amorc茅s, y compris la construction d'un gazoduc reliant le Nig茅ria 脿 d'autres pays de l'Afrique de l'Ouest et des liens entre les r茅seaux d'茅lectricit茅 de la R茅publique d茅mocratique du Congo et ceux de la Zambie. Ces projets et "bien d'autres en cours d'茅laboration" constituent "la mise en pratique du NEPAD".

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Bien que le continent africain s'efforce de se prendre en mains, il a encore besoin de l'appui de ses partenaires externes car la pauvret茅 est tr猫s largement r茅pandue et la plupart des pays africains disposent de peu de moyens.听

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Quelques d茅l茅gu茅s ont fait observer que le NEPAD a encore du mal 脿 se faire accepter 脿 l'int茅rieur de l'Afrique et 脿 faire des adeptes. "Le NEPAD n'est pas sans d茅fauts", a d茅clar茅 M. Amare Tekle, conseiller aux affaires 茅trang猫res du Pr茅sident de l'Erythr茅e. M. Tekle a 茅voqu茅 les critiques fr茅quentes des universitaires et organisations non gouvernementales d'Afrique, qui sont nombreux 脿 mettre en doute la d茅termination de leurs gouvernements 脿 promouvoir une bonne gouvernance ou qui estiment que le NEPAD rel猫ve d'une acceptation inconditionnelle de la mondialisation. Il a ajout茅 qu'un "grand nombre d'Africains doutent que les pays d茅velopp茅s honorent v茅ritablement leurs promesses d'aide".

La paix et le d茅veloppement

Le d茅veloppement en Afrique ne sera pas possible sans la paix, ni la paix sans le d茅veloppement, ont not茅 les d茅l茅gu茅s. Certains ont vu dans les progr猫s r茅cents des tentatives de r猫glement des conflits au Burundi, en R茅publique d茅mocratique du Congo, en Guin茅e-Bissau, au Soudan et ailleurs la preuve que l'Afrique pourrait s'acheminer vers un avenir plus paisible. D'autres ont fait valoir que les progr猫s ont 茅t茅 lents et irr茅guliers et que bien trop de pays continuent d'锚tre enlis茅s dans des guerres ou autres troubles civils.

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"Nous applaudissons les progr猫s" r茅alis茅s dans la mise en place du M茅canisme d'茅valuation intra-africaine, a d茅clar茅 l'Ambassadeur italien Marcello Spatafora.

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Photo : 漏Ministero degli Affari Esteri

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Soulignant qu'il importe que l'Afrique renforce ses propres capacit茅s 脿 pr茅venir et 脿 r茅gler les conflits, le Ministre des affaires 茅trang猫res du Nig茅ria, Saidu Balarabe Samaila, a ajout茅 que de tels efforts "ne devraient pas servir de pr茅texte 脿 la communaut茅 internationale pour ne pas participer activement 脿 la recherche de la paix en Afrique." Il a d茅clar茅 que "l'ind茅cision et l'inaction de la communaut茅 internationale" avaient favoris茅 des conflits 脿 r茅p茅tition en Guin茅e-Bissau et au Lib茅ria.

Evoquant la difficult茅 de renforcer les effectifs d'une force de maintien de la paix de l'Union africaine dans son pays, l'Ambassadeur du Burundi, Marc Nteturuye, a pos茅 la question suivante听: "Pourquoi les pays riches h茅sitent-ils 脿 apporter un soutien financier et logistique aux pays africains essayant de d茅ployer des troupes听?"

Reconstruction apr猫s les conflits

Teruneh Zenna, Ambassadeur de l'Ethiopie, a indiqu茅 脿 l'Assembl茅e qu'il faudrait non seulement que les combats cessent mais aussi que l'Afrique et la communaut茅 internationale offrent une aide plus importante en vue de la reconstruction et du d茅veloppement apr猫s les conflits. "Il faut disposer de ressources suffisantes pour garantir l'application des mesures de d茅sarmement, et notamment des programmes de collecte d'armes, de d茅mobilisation et de r茅insertion." Il faut surtout, a-t-il ajout茅, que des fonds soient affect茅s 脿 la reconstruction des infrastructures, au r茅tablissement des services sociaux et 脿 l'茅laboration de programmes de cr茅ation de revenus.

M. Gambari a 茅galement insist茅 sur ce point. Malgr茅 les progr猫s r茅alis茅s en mati猫re de r猫glement des conflits, "le plus difficile, a-t-il indiqu茅, est de maintenir la paix dans les pays qui sont sortis de la guerre", notamment en rem茅diant efficacement 脿 leurs probl猫mes de d茅veloppement.

L'aide et la dette

Parmi les intervenants, beaucoup ont fait observer, que bien que le continent africain s'efforce de se prendre en mains, il a encore besoin de l'appui de ses partenaires externes car la pauvret茅 est tr猫s largement r茅pandue et la plupart des pays africains ne disposent que de peu de moyens. Ils ont donc jug茅 encourageante le d茅but de reprise de l'aide ext茅rieure 脿 l'Afrique, annonc茅e dans un rapport du Secr茅taire g茅n茅ral de l'ONU Kofi Annan sur la mise en oeuvre du NEPAD. L'aide a connu une l茅g猫re hausse entre 2000 et 2002, passant de 16,4 脿 18,6听milliards de dollars. Bien que cette hausse indique que l'aide a enfin cess茅 de diminuer comme cela a 茅t茅 le cas pendant les ann茅es听90, ce dernier chiffre reste encore nettement inf茅rieur aux 26,6听milliards de dollars re莽us en 1990.

Le NEPAD "n'en est qu'脿 ses d茅buts", a not茅 le Ministre des affaires 茅trang猫res du Mozambique, Leonardo Santos Sim茫o.

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Photo : 漏Nations Unies

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M. Kumalo, Ambassadeur de l'Afrique du Sud, a d茅clar茅 que son pays se f茅licite de la hausse r茅cente de l'aide 脿 l'Afrique. Mais le montant global de l'aide restant faible, les sommes octroy茅es doivent 锚tre utilis茅es plus efficacement. Les bailleurs de fonds insistent sur ce point, a remarqu茅 M. Kumalo, "bien que cette position tranche nettement avec la r茅ticence de certains pays donateurs 脿 supprimer les conditions dont sont assortis certains types d'aide". En continuant 脿 subordonner l'octroi d'aide 脿 l'achat de biens et de services d'un pays donateur, a-t-il dit, on risque de faire "du concept de l'efficacit茅 de l'aide un simple slogan appliqu茅 seulement 脿 certains cas".

M. Masashi Mizukami, de la Mission permanente du Japon aupr猫s de l'Organisation des Nations Unies, a fait valoir qu'il faudrait consacrer une part plus importante de l'aide internationale 脿 l'exploitation des "aptitudes et des talents de la population de l'Afrique. Le Japon estime que la coop茅ration entre Asie et Afrique . . . peut jouer un grand r么le dans le renforcement des capacit茅s de l'Afrique".

Les d茅l茅gu茅s ont 茅galement 茅voqu茅 la n茅cessit茅 de r茅duire davantage l'endettement. La dette "reste un fardeau insupportable", a d茅clar茅 l'Ambassadeur camerounais Martin Belinga Eboutou, m锚me pour les pays ayant b茅n茅fici茅 d'un all茅gement de la dette dans le cadre de l'initiative en faveur des Pays pauvres tr猫s endett茅s. Nombre de d茅l茅gu茅s africains ont approuv茅 le projet d'organiser l'an prochain une conf茅rence internationale sur l'endettement de l'Afrique.

'D茅ception' face 脿 l'茅chec de l'OMC

Quels que soient les avantages financiers que l'Afrique ait pu tirer de l'aide ext茅rieure ou de la r茅duction de la dette, ces avantages ont, de l'avis de nombreux ambassadeurs, 茅t茅 quasiment an茅antis par les pertes qu'a subies le continent dans le domaine commercial. Ils ont en particulier critiqu茅 l'acc猫s restreint des produits africains aux march茅s des pays industrialis茅s et les subventions 茅lev茅es que ces pays versent 脿 leurs propres exploitants agricoles et qui d茅priment les cours internationaux du coton et d'autres grandes exportations agricoles de l'Afrique.

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Ibrahim Gambari, Secr茅taire g茅n茅ral adjoint et Conseiller sp茅cial pour l'Afrique听: "Les Africains disent pour une fois听: 'Nous voulons nous occuper nous-m锚mes de nos probl猫mes.'"

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Photo : 漏Nations Unies

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L'Ambassadeur du S茅n茅gal, Papa Louis Fall, a exprim茅 "l'immense d茅ception" de son pays face 脿 l'茅chec des n茅gociations de l'Organisation mondiale du commerce, un mois plus t么t, 脿 Cancun. S'exprimant au nom des pays en d茅veloppement du Groupe听des听77 et de la Chine, l'Ambassadeur du Maroc, Mohamed Bennouna, a mentionn茅 les "effets d茅vastateurs" pour le d茅veloppement de l'Afrique de l'instabilit茅 des cours des produits de base et des subventions agricoles des pays du Nord, du coton en particulier.

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L'茅chec de Cancun, auquel est venu s'ajouter le "scandale du coton", a mis en 茅vidence l'incoh茅rence dont font preuve les pays industrialis茅s lors de n茅gociations commerciales internationales, a not茅 M. Bennouna : "d'un c么t茅, les pays d茅velopp茅s pr茅conisent une lib茅ralisation g茅n茅rale et renforc茅e du commerce dans les pays d'Afrique et ils n'h茅sitent pas 脿 l'imposer par le biais d'autres institutions multilat茅rales et, d'un autre c么t茅, ils sont tr猫s peu r茅ceptifs pour ce qui est des revendications l茅gitimes des pays africains et des besoins les plus pressants de ces derniers."

Martin Belinga Eboutou, Ambassadeur du Cameroun听: La dette "reste un fardeau insupportable" pour l'Afrique.

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Photo : 漏Nations Unies

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L'Ambassadeur de France, Jean-Marc de la Sabli猫re, a 茅t茅 au nombre des d茅l茅gu茅s des pays d茅velopp茅s qui ont "profond茅ment regrett茅" l'茅chec de Cancun et il a vivement pr茅conis茅 de nouveaux efforts allant dans le sens d'accords commerciaux qui am茅lioreraient les perspectives d'exportation de l'Afrique. Susan Knowles, s茅nateur australien, a indiqu茅 que son pays "plaide depuis longtemps en faveur de la suppression des subventions agricoles dans les pays d茅velopp茅s. Non seulement ces subventions reviennent extr锚mement cher -- elles d茅passent la production 茅conomique de l'ensemble des pays d'Afrique -- elles sont 茅galement d茅sastreuses pour le d茅veloppement de l'Afrique". Elle a donc pr茅conis茅 l'茅tablissement d'un "syst猫me d'茅changes internationaux 茅quitable pour les produits agricoles".

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