缅北禁地

Manifestations contre la faim au 厂茅苍茅驳补濒 : dans de nombreux pays, les manifestants exigent 脿 la fois la baisse du prix des aliments, et une plus grande d茅mocratisation et davantage de r茅formes politiques.

Photo: Reuters / Normand Blouin

Cheikh Diouf, ressortissant de la communaut茅 rurale de Diakhao, est sorti libre d鈥檜n tribunal de Dakar 脿 la mi-avril. Il a 茅t茅 relax茅 apr猫s avoir 茅t茅 interpell茅 pour 鈥渢rouble de l鈥檕rdre鈥� du Parlement s茅n茅galais. La semaine pr茅c茅dente, il avait r茅ussi 脿 s鈥檌ntroduire dans les locaux de l鈥橝ssembl茅e nationale en trompant la vigilance des gardes. Alors que les parlementaires se rendaient au restaurant de l鈥橝ssembl茅e, au cours d鈥檜ne pause, M. Diouf avait brandi un sac de riz vide sur lequel il avait inscrit : 鈥淟e peuple a faim."

Ailleurs 脿 Dakar 鈥� et dans presque une douzaine d鈥檃utres pays africains 鈥� la plupart des manifestants n鈥檕nt pas fait preuve d鈥檃utant de retenue. Exc茅d茅s par la forte hausse du prix des aliments, des moyens de transport, de l鈥櫭﹍ectricit茅 et d鈥檃utres d茅penses de base, ils ont envahi les rues pour exprimer leur col猫re et exiger que les pouvoirs publics prennent rapidement les mesures n茅cessaires pour enrayer l鈥檃ugmentation du co没t de la vie. Ces manifestations ont souvent donn茅 lieu 脿 des barricades, 脿 la mise 脿 feu de pneus et 脿 des incendies, et parfois 脿 des affrontements mortels avec la police anti茅meutes.

Jacques Diouf, Directeur g茅n茅ral s茅n茅galais de l鈥橭rganisation des Nations Unies pour l鈥檃limentation et l鈥檃griculture, a averti que si aucune mesure efficace n鈥櫭﹖ait prise pour faire baisser le co没t mondial des c茅r茅ales, les 鈥溍﹎eutes de la faim鈥� se multiplieraient probablement dans le monde entier. La crise alimentaire menace d茅j脿 37 pays, a-t-il annonc茅. Si les habitants ont l鈥檌mpression d鈥櫭猼re au bord de la famine, 鈥渋ls ne se laisseront pas mourir sans rien faire. Ils r茅agiront."

Mais dans certains pays o霉 la situation alimentaire 茅tait aussi grave, les gouvernements ont r茅ussi 脿 茅viter les manifestations en se montrant r茅ceptifs aux pr茅occupations de la population. Le Niger, pays aride du Sahel, a connu un grand mouvement de contestation au cours d鈥檜ne crise alimentaire pr茅c茅dente en 2005. Le gouvernement a alors cr茅茅 un minist猫re charg茅 de coordonner les mesures 脿 prendre face 脿 la hausse des prix. 鈥淟orsque les prix ont augment茅 cette ann茅e鈥�, a expliqu茅 au New York Times Moustapha Kadi, qui avait particip茅 aux premi猫res manifestations, 鈥渓e Gouvernement a r茅agi rapidement en supprimant les droits de douane sur le riz, aliment que tout le monde mange. Cette mesure rapide a permis d鈥櫭﹙iter que la population descende dans la rue.鈥�

鈥溍嘺 suffit !鈥�

Dans l鈥檌mm茅diat, la brusque hausse du prix des produits de consommation de base au cours des derniers mois est pour de nombreux Africains le probl猫me le plus important. L鈥檃ugmentation du prix du carburant a eu de nombreuses r茅percussions et a de mani猫re g茅n茅rale aliment茅 l鈥檌nflation. La hausse du prix des aliments de base a 茅t茅 particuli猫rement importante et a nui de fa莽on disproportionn茅e aux habitants les plus pauvres, qui doivent consacrer 脿 l鈥檃limentation une part plus importante de leurs maigres revenus que les Africains plus fortun茅s. Les repr茅sentants des pouvoirs publics ont fr茅quemment cherch茅 脿 invoquer des facteurs ext茅rieurs ind茅pendants de leur volont茅 : la hausse du cours des c茅r茅ales et du p茅trole, les intemp茅ries et l鈥檌njustice du syst猫me commercial international qui d茅favorise l鈥檃griculture des pays en d茅veloppement (voir article).

Lorsque les gouvernements ont engag茅 le dialogue avec les syndicats et d鈥檃utres associations de la soci茅t茅 civile, les manifestations contre le co没t 茅lev茅 des aliments se sont d茅roul茅es dans un climat plus calme.

Photo: Reuters / Normand Bouin

Ind茅pendamment du bien-fond茅 de ces explications, les manifestations t茅moignent 茅galement du profond m茅contentement de la population face au fonctionnement de nombreux syst猫mes politiques africains. Certains pays en proie 脿 des 茅meutes ont 脿 leur t锚te des dirigeants autocrates ou semi-autoritaires, qui sont au pouvoir depuis longtemps et tol猫rent mal l鈥檕pposition. Leurs d茅tracteurs leur reprochent leur inefficacit茅, leur corruption g茅n茅ralis茅e et leur indiff茅rence face aux difficult茅s que rencontrent les citoyens ordinaires. Pour rem茅dier aux probl猫mes tels que le co没t 茅lev茅 de la vie, estiment-ils, il faut proc茅der 脿 des changements politiques et d茅mocratiser la soci茅t茅.

M锚me dans des pays comme le 厂茅苍茅驳补濒, o霉 les 茅lections sont g茅n茅ralement libres et o霉 le mode de gouvernement a 茅volu茅, beaucoup d鈥檋abitants estiment encore n鈥檃voir gu猫re d鈥檌nfluence sur les politiques des pouvoirs publics 鈥� 脿 moins de descendre dans la rue.

鈥淭rop c鈥檈st trop ! Les prix augmentent de jour en jour鈥�, a expliqu茅 Adama Ou茅draogo, petit commer莽ant, lors de manifestations violentes organis茅es au Burkina Faso dans la ville d鈥橭uahigouya. 鈥淓t comme nous n鈥檃vons pas un cadre d鈥檈xpression avec les autorit茅s, nous avons choisi la rue pour montrer notre m茅contentement.鈥�

De Conakry au Caire

Dans plusieurs pays, les contestations contre la hausse des prix semblent avoir commenc茅 脿 peu pr猫s au m锚me moment, en f茅vrier et en mars, 脿 la suite de la brusque flamb茅e du prix des aliments depuis le d茅but de l鈥檃nn茅e. Mais, des signes de m茅contentement et d鈥檃gitation 茅taient d茅j脿 perceptibles ici et l脿.

Le Maroc a connu en mars et septembre 2007 deux grandes vagues de manifestations contre le prix 茅lev茅 des aliments, la deuxi猫me s鈥櫭﹖ant sold茅e par de violents affrontements 脿 S茅frou qui ont fait une cinquantaine de bless茅s; de nouvelles 茅meutes ont 茅clat茅 en avril 脿 Rabat, devant le Parlement marocain.

Nouakchott et au moins neuf autres villes mauritaniennes ont connu des flamb茅es de violence en novembre 2007; des manifestants affam茅s ont pill茅 des magasins d鈥檃limentation et dans certains cas s鈥檈n sont pris 脿 des postes de police. Au moins un manifestant a 茅t茅 tu茅 lorsque les forces de s茅curit茅 ont tent茅 de disperser la foule.

Les premiers mouvements de contestation les plus spectaculaires ont eu lieu en 骋耻颈苍茅别 en janvier et f茅vrier 2007, lorsque des manifestations antigouvernementales ont suscit茅 une r茅pression qui a fait pr猫s de 200 morts et entra卯n茅 une profonde crise. Les revendications 茅taient 脿 la fois politiques et 茅conomiques, motiv茅es par le m茅contentement envers le gouvernement et l鈥檌ndignation de la population face 脿 la d茅t茅rioration des conditions de vie. Des manifestations sporadiques ont 茅t茅 organis茅es tout au long de l鈥檃nn茅e et 脿 la mi-f茅vrier 2008, des 茅meutes caus茅es par le prix 茅lev茅 des aliments ont de nouveau 茅clat茅 脿 Ratoma, situ茅 脿 la p茅riph茅rie de la capitale, Conakry.

D茅but f茅vrier, une manifestation organis茅e 脿 Maputo, la capitale du Mozambique, contre la hausse du prix du pain et du ticket d鈥檃utobus a 茅t茅 suivie d鈥檜ne s茅rie de violents affrontements dans tout le pays, qui aurait fait six morts et plus de 100 bless茅s.

Les 20 et 21 f茅vrier, trois villes du Burkina Faso (Bobo-Dioulasso, Ouahigouya et Banfora) ont 茅t茅 le th茅芒tre de violentes 茅meutes motiv茅es par le prix 茅lev茅 des aliments et la volont茅 accrue des pouvoirs publics de taxer les petits commer莽ants. Une semaine plus tard, le 28 f茅vrier, plusieurs quartiers pauvres de Ouagadougou ont connu une flamb茅e de violence lors d鈥檜ne gr猫ve contre la vie ch猫re.

脌 plus de 1500 kilom猫tres de l脿, dans la ville portuaire camerounaise de Douala, les chauffeurs de taxi se sont mis en gr猫ve le 24 f茅vrier pour protester contre le co没t 茅lev茅 de l鈥檈ssence, donnant lieu 脿 de graves 茅meutes dans la moiti茅 des dix provinces du pays.

Apr猫s une premi猫re vague de manifestations au 厂茅苍茅驳补濒 脿 la fin de l鈥檃nn茅e 2007 et des appels plus r茅cents des syndicats et des groupes de la soci茅t茅 civile en faveur d鈥檜n plafonnement de la hausse des prix, deux associations de consommateurs ont organis茅 脿 Dakar le 30 mars un d茅fil茅 et un sit-in. Leurs pancartes proclamaient 鈥淣ous avons faim鈥� et 鈥淒undu bi cherna鈥� (la vie est devenue difficile). L鈥檃ttaque lanc茅e par les forces de police anti茅meutes a donn茅 lieu 脿 trois heures d鈥檃ffrontements avec les manifestants. De nouvelles manifestations ont eu lieu en avril, notamment 脿 l鈥檃ppel de certains syndicats.

Le dernier jour de mars, quelque 1 500 manifestants ont d茅fil茅 dans les districts de Cocody et de Yopougon 脿 Abidjan, la plus grande ville de C么te d鈥橧voire, en scandant : 鈥淣ous avons faim鈥� et 鈥淟a vie est trop ch猫re, vous nous tuez鈥�. Les policiers anti茅meutes sont arriv茅s pour disperser la foule, et une personne aurait 茅t茅 tu茅e.

En 脡驳测辫迟别, des appels 脿 la gr猫ve g茅n茅rale ont 茅t茅 lanc茅s d茅but avril alors que le prix 茅lev茅 du pain suscitait la col猫re d鈥檜ne grande partie de la population. Des manifestations sporadiques ont 茅t茅 organis茅es au Caire et des heurts ont eu lieu entre les forces de police anti茅meutes et les manifestants dans la ville de Mahalla al-Kobra, dans le nord du pays, au coeur de la r茅gion textile. Au moins une personne a 茅t茅 tu茅e. De nouvelles manifestations se sont d茅roul茅es en juin.

Le 10 avril, la ville de Redeyef, dans la r茅gion centrale de la Tunisie o霉 l鈥檕n exploite les mines de phosphate, a 茅t茅 le th茅芒tre d鈥檃ffrontements entre la police et des manifestants qui protestaient contre la hausse du co没t de la vie et le ch么mage 茅lev茅. Fin avril, des groupes de la soci茅t茅 civile du Gabon ont 茅galement organis茅 des manifestations contre la vie ch猫re.

Si une part importante de ces r茅centes contestations a eu lieu en Afrique, d鈥檃utres continents ont 茅galement connu le m锚me ph茅nom猫ne. D鈥檌mportantes manifestations ont 茅t茅 signal茅es en Indon茅sie, au Y茅men et en particulier en Ha茂ti, o霉 il y a eu des morts.

Pain et libert茅

Dans la plupart des cas, les manifestants ont exprim茅 leur col猫re non seulement contre le prix 茅lev茅 des aliments et de l鈥檈ssence, mais 茅galement contre les pouvoirs publics qu鈥檌ls tiennent responsables de cette situation. C鈥檈st dans les pays o霉 le m锚me pr茅sident et les m锚mes partis d茅tiennent le pouvoir depuis longtemps que l鈥檃ssociation 茅troite entre les revendications politiques et les revendications 茅conomiques est la plus apparente.

Le Pr茅sident guin茅en Lansana Cont茅 est au pouvoir depuis le coup d鈥櫭塼at qu鈥檌l a organis茅 en 1984. Bien que les soul猫vements de la population de 2007 aient abouti 脿 quelques concessions de la part du gouvernement, le processus de r茅forme politique semble s鈥櫭猼re enray茅. Les contestataires ont en particulier reproch茅 au gouvernement de ne pas avoir constitu茅 de commission d鈥檈nqu锚te apr猫s la mort de manifestants tu茅s par la police l鈥檃n dernier.

Lors des contestations contre la hausse des prix au Cameroun, les manifestants ont 茅galement d茅nonc茅 les violations des droits de l鈥檋omme et la volont茅 du parti au pouvoir d鈥檃mender la constitution de 1996 de fa莽on 脿 ce que Paul Biya, Pr茅sident depuis 1982, puisse de nouveau se pr茅senter aux 茅lections 脿 la fin de son mandat en 2011. L鈥橝ssembl茅e nationale a avalis茅 cet amendement le 10 avril. Bien que les d茅put茅s de l鈥檕pposition aient quitt茅 les lieux en guise de protestation, cet amendement n鈥檃 dans un premier temps gu猫re provoqu茅 de toll茅.

Blaise Compaor茅 est Pr茅sident du Burkina Faso depuis le coup d鈥櫭塼at de 1987. Bien que les pressions de l鈥檕pposition et de la soci茅t茅 civile aient abouti 脿 des 茅lections multipartites en 1991, le parti de M. Compaor茅 continue de dominer la sc猫ne politique et a encore renforc茅 en 2007 son emprise sur le Parlement.

C鈥檈st le Pr茅sident 茅gyptien Hosni Moubarak qui est au pouvoir depuis le plus longtemps : 1981. Malgr茅 la tenue d鈥櫭﹍ections p茅riodiques, le parti de M. Moubarak a pris soin d鈥櫭﹙incer toute v茅ritable opposition. Des 茅lections municipales ont eu lieu le 8 avril, deux jours seulement apr猫s les manifestations contre le co没t de la vie. Le parti au pouvoir a pr茅sent茅 53 000 candidats. Bien que le principal parti de l鈥檕pposition, les Fr猫res musulmans, aient au d茅part nomm茅 7 754 candidats, les autorit茅s 茅lectorales n鈥檈n ont approuv茅 que 20.

Dans ces pays, les manifestants consid猫rent g茅n茅ralement le statu quo politique comme l鈥檜ne des causes des disparit茅s 茅conomiques croissantes entre ceux qui ont acc猫s au pouvoir et la majorit茅 des pauvres. Comme l鈥檃 d茅clar茅 un manifestant guin茅en 脿 un journaliste, ce pays est 鈥渟uper-riche鈥�, gr芒ce 脿 ses vastes r茅serves de minerais et de for锚ts, mais est 鈥減ris en otage par des pr茅dateurs鈥�.

Quel que soit le contr么le qu鈥檈xercent apparemment ces syst猫mes politiques, l鈥檃mpleur des mouvements de contestation semble indiquer que les citoyens ordinaires commencent 脿 prendre conscience de leur pouvoir politique et ne se r茅signent plus au silence.

Les groupes d鈥檕pposition semblent avoir 茅t茅 encourag茅s par les concessions 茅conomiques accord茅es h芒tivement par certains gouvernements. Ils se sont 茅galement inspir茅s des contestations organis茅es dans les pays voisins, dont ont rendu compte les journalistes 脿 la t茅l茅vision et 脿 la radio. En 脡驳测辫迟别, les nouvelles technologies ont facilit茅 l鈥檕rganisation des manifestations. Les appels 脿 la gr猫ve g茅n茅rale ont 茅t茅 diffus茅s 脿 grande 茅chelle par t茅l茅phone portable.

Entre la r茅pression et le dialogue

Face 脿 de tels soul猫vements, la plupart des gouvernements ont r茅agi par la force polici猫re ou militaire. Des centaines de manifestants ont 茅t茅 arr锚t茅s au Burkina Faso, et des dizaines d鈥檈ntre eux ont 茅t茅 rapidement jug茅s et condamn茅s. Au Cameroun, en plus des victimes, au moins 1 500 personnes ont 茅t茅 arr锚t茅es selon le gouvernement, chiffre que l鈥檕pposition estime 锚tre en fait beaucoup plus 茅lev茅. En 脡驳测辫迟别, une centaine de manifestants ont 茅t茅 bless茅s et environ 250 arr锚t茅s. Au 厂茅苍茅驳补濒, les manifestations n鈥檕nt pas 茅t茅 aussi importantes qu鈥檃illeurs, mais deux dirigeants d鈥檃ssociations de consommateurs qui ont 茅t茅 arr锚t茅s ont accus茅 la police d鈥檃voir fait preuve d鈥檜ne grande brutalit茅, et notamment d鈥檃voir eu recours 脿 des matraques 茅lectriques.

Bien qu鈥檌l soit g茅n茅ralement admis que les m茅dias s茅n茅galais comptent parmi les plus dynamiques et les moins censur茅s d鈥橝frique, la police anti茅meutes a confisqu茅 pendant les manifestations la bande-vid茅o d鈥檜ne station de t茅l茅vision priv茅e et les photos de photographes. Au Cameroun et au Maroc, des journalistes ont 茅t茅 brutalis茅s et des organes de presse temporairement ferm茅s.

Mais une fois que les mouvements de contestation ont 茅t茅 contenus, les gouvernements du Cameroun, du 厂茅苍茅驳补濒, du Burkina Faso, de la 骋耻颈苍茅别, de la Mauritanie et d鈥檃illeurs ont r茅agi diff茅remment. En plus de mesures visant 脿 faire baisser les prix 脿 la consommation 鈥� et m锚me 脿 favoriser l鈥檃ugmentation de la production alimentaire nationale dans les ann茅es 脿 venir 鈥� ils ont ouvert des consultations avec les syndicats et associations de commer莽ants et de consommateurs.

Cette volont茅 de dialogue vise apparemment 脿 susciter une certaine compr茅hension parmi la population, en lui expliquant ce que les pouvoirs publics font pour r茅duire les prix 鈥� et ce qu鈥檌ls ne sont pas en mesure de faire. Les gouvernements entendent ainsi se montrer conciliants et r茅ceptifs aux pr茅occupations de leurs citoyens.

Bien que les manifestations contre la vie ch猫re se poursuivent au Burkina Faso et au 厂茅苍茅驳补濒 depuis que ces gouvernements ont engag茅 des n茅gociations avec les syndicats et d鈥檃utres associations de la soci茅t茅 civile, elles se d茅roulent plus tranquillement et avec moins de risques de violence qu鈥檃uparavant. Dans les pays o霉 aucune grande manifestation n鈥檃 eu lieu r茅cemment, notamment en R茅publique centrafricaine et en 脡thiopie, les autorit茅s ont frein茅 la hausse des prix 脿 titre pr茅ventif. Ces initiatives montrent que la prise en compte des revendications de la population peut contribuer pour beaucoup 脿 faire face 脿 la crise de la vie ch猫re.