L’Afrique veut réaliser sa révolution scientifique
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L’Afrique veut réaliser sa révolution scientifique
Les dirigeants africains se sont engagés à consacrer davantage de ressources au développement de la science et de la technologie, domaine vital pour le développement économique, pourtant longuement négligé et mal financé dans de nombreux pays. En janvier 2007, lors d’un sommet de l’Union africaine (UA), les chefs d’Etat ont “instamment demandé” à tous les pays de l’UA de consacrer, d’ici à 2020, au moins 1 % de leur produit intérieur brut à la recherche et au développement. Ils se sont aussi engagés à revitaliser les universités africaines — dont un grand nombre ont périclité suite au tarissement, au cours des dernières décennies, du soutien dont elles jouissaient — et à promouvoir l’étude de la science et de la technologie chez les jeunes.
Les dirigeants, réunis à Addis-Abeba (Ethiopie), ont proclamé 2007 Année de la science et de la technologie en Afrique et se sont mis d’accord sur une série d’autres initiatives dont, la création d’une organisation africaine de la propriété intellectuelle pour aider à protéger les innovations locales et le lancement d’une stratégie planifiée sur 20 ans pour promouvoir la coopération mutuelle dans la recherche en biotechnologie. Ces programmes seront gérés par les diverses organisations économiques régionales du continent.
Ces décisions se basent sur le Plan d’action consolidé de l’Afrique dans le domaine de la science et de la technologie. Ce plan a été lancé en 2005 par l’UA et le secrétariat du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Il a pour objet de développer un système africain de recherche et d’innovation technologiques afin de soutenir les programmes de l’UA et du NEPAD dans des domaines comme l’agriculture, l’environnement, les infrastructures, l’industrie et l’éducation. Il envisage la mise sur pied d’un secteur scientifique et technologique qui s’appuierait sur les connaissances et les idées des habitants des régions rurales (dépositaires des connaissances indigènes) comme sur celles des étudiants, des chercheurs universitaires et des représentants de l’industrie et du gouvernement.
Le plan prévoit 12 ensembles de projets de recherche, dont chacun a un objectif spécifique, notamment l’utilisation de la biodiversité, le développement de la biotechnologie, la protection et l’utilisation des connaissances africaines traditionnelles, le développement de ressources hydrauliques et énergétiques durables, la lutte contre la sécheresse et la désertification et la création d’entreprises capables de fabriquer et d’adapter des équipements pour les nouvelles technologies. Les dirigeants africains réunis à Addis-Abeba ne sont cependant pas parvenus à un consensus sur la manière de financer le plan, estimé initialement par l’UA à 158 millions de dollars sur cinq ans.
Le plan “envisage la possibilité d’une Afrique libérée de la pauvreté et bien intégrée dans l’économie mondiale” déclare Mosibudi Mangena, Ministre sud-africain de la science et de la technologie. “Il aspire notamment à faire face aux besoins internes de l’Afrique, à exploiter les compétences africaines, à mettre en place un cadre politique favorisant l’initiative et à préserver et mettre en valeur la diversité régionale."
Il ressort de ce plan que l’Afrique ressent de plus en plus la nécessité de faire rapidement appel à la science et à la technologie pour dynamiser la productivité industrielle et agricole, garantir la sécurité alimentaire, enrayer les maladies, assurer l’alimentation en eau potable et protéger l’environnement.
Développement impulsé par la science
Cependant, la plupart des pays africains n’ont toujours pas traduit leurs engagements politiques en programmes susceptibles d’impulser le développement par la science. L’Afrique subsaharienne contribue pour environ 2,3 % au produit intérieur brut au niveau mondial, mais ne dépense que 0,4 % des sommes consacrées à la recherche et au développement. Le continent abrite 13,4 % de la population mondiale mais ne fournit que 1,1 % des chercheurs scientifiques de la planète. Il compte environ un scientifique ou un ingénieur pour 10 000 habitants, alors que les pays industrialisés en comptent de 20 à 50.
Le fossé scientifique et technologique entre l’Afrique et le reste du monde n’a fait que s’accroître au fil des ans. Selon certains économistes, ce fossé grandissant est en partie responsable du sous-développement du continent.
Parmi les plus sérieux obstacles aux progrès de la science et de la technologie en Afrique, on compte la diminution continue de leur financement, la fuite des cerveaux (le départ des personnels qualifiés pour d’autres pays), des niveaux d’alphabétisation trop faibles et le manque de femmes suivant une formation scientifique. Par ailleurs, les résultats des recherches menées sont trarement exploités par les industries locales.
“Déclarer une année de l’innovation scientifique est un point de départ important, mais il faudra appuyer les travaux de recherche pratiques pour appeler l’attention du public” déclare M. Stephen Agong, Directeur de l’Académie africaine des sciences basée à Nairobi. Et, ajoute-t-il, il faudra du temps “aux gouvernements pour prévoir, mobiliser et attribuer les fonds nécessaires au soutien de cette cause."
Pendant ce temps, la population africaine continue à innover pour répondre à ses besoins. C’est ainsi qu’au Mali, des villageois ont mis au point un appareil manuel pour décortiquer les arachides. Fait de béton, de bois et de ferraille, il coûte l’équivalent de 10 dollars des Etats-Unis. A la différence d’appareils plus chers, une seule personne suffit à le faire fonctionner et il a une durée d’usage estimée à environ 25 ans. Une seule machine suffit aux besoins d’un village de 2 000 habitants.
Des défis à relever
M. Abdoulaye Janneh, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) basée à Addis-Abeba, note que dans de nombreux pays, les politiques nationales de promotion de la science et de la technologie sont périmées. La qualité de l’enseignement dans les domaines de la science et de l’ingénierie est également en baisse, en partie à cause du manque d’argent et d’infrastructures telles que laboratoires et centres technologiques modernes. Le Plan d’action de Lagos, adopté par les dirigeants africains en 1980, demandait aux pays du continent de consacrer 1 % au moins de leur produit intérieur brut à la recherche et au développement. Mais près de 30 ans après, “un grand nombre de nos pays y consacrent des sommes très inférieures ”, note M. Janneh.
L’UA reconnaît que ce retard n’est pas essentiellement dû à un financement limité, mais plutôt à un manque d’appréciation de la valeur de tels investissements. Ni les responsables politiques, ni même l’industrie africaine “n’apprécient à sa juste valeur le rendement des capitaux investis dans le domaine de la science et de la technologie,” indique l’UA.
Les dirigeants africains qui se sont réunis en janvier à Addis-Abeba étaient nombreux à n’avoir toujours pas compris tous les problèmes, admet le Président mozambicain Armando Guebuza. “Au cours même de ce sommet, nous avons dû demander à des experts de souligner l’importance de la science et de la technologie pour que, ceux d’entre nous qui n’avaient pas encore compris combien il est impératif de développer la science sur notre continent, puissent accepter la nécessité de cette tâche,” commente-t-il. “Il faut qu’il soit clair que sans engagement des dirigeants, il ne peut y avoir de développement scientifique et technologique sur notre continent.”
Une nouvelle dynamique
Ces dernières années, on a pu constater une évolution, aussi bien au niveau mondial que régional, dans le sens de l’étude du potentiel de la science et de la technologie au service du développement. En 2003, le document final du Sommet mondial pour le développement durable, tenu à Johannesburg (Afrique du Sud), a mis en lumière l’importance de la science et de la technologie pour atteindre les objectifs de développement que se sont fixés les pays pauvres. La science, souligne le rapport, peut aider les pays pauvres à résoudre des problèmes comme le déficit énergétique, l’insécurité alimentaire, la dégradation de l’environnement, les épidémies et le manque d’eau. La science et la technologie peuvent aussi accroître la productivité industrielle. En Asie de l’Est, note le document, l’industrialisation de plusieurs pays s’explique, en partie du moins, par un transfert de technologie à partir des pays industrialisés, par l’afflux d’investissement étrangers et des dépenses importantes consacrées à l’éducation.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), dans des pays comme l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire, le Kenya et le Zimbabwe, qui possèdent déjà une base scientifique et technologique relativement développée, il serait possible, avec un investissement supplémentaire relativement réduit, de mettre sur pied des établissements technologiques et scientifiques de haut niveau qui profiteraient à l’ensemble de la région. A Taïwan et en Corée du Sud, les investissements dans les instituts de recherche locaux ont permis de développer les infrastructures, d’aider les entreprises locales à développer leurs propres technologies et de former un grand nombre de chercheurs expérimentés qui ont ensuite joué des rôles clés dans les activités de recherche et de développement.
Bien que ces défis puissent sembler difficiles à surmonter, le continent ne peut plus se permettre de perdre du temps. Il doit lancer une offensive majeure pour former et employer un grand nombre de scientifiques, d’ingénieurs et de techniciens, affirme M. Janneh, le Secrétaire exécutif de la CEA.
Des défis surmontables
Aujourd’hui, la situation varie énormément à travers le continent, certains pays ayant une avance considérable sur d’autres en termes de programmes scientifiques et technologiques. Le Nigéria est l’un de ces pays en pointe. Depuis son retour à un gouvernement civil en 1999, le pays a fait de lourds investissements dans ce domaine. En 2003, il a lancé un microsatellite afin d’observer l’environnement et de recueillir des informations en vue de développer les infrastructures. L’année suivante, le gouvernement a demandé à l’UNESCO de l’aider à mettre au point un plan national pour la science et la technologie. Ce projet a consisté à analyser les politiques et les investissements du gouvernement dans ce secteur et à examiner les programmes et les capacités d’enseignement et de formation des 75 instituts, 55 universités et 44 instituts universitaires de technologie que compte le pays. En 2006, le pays a approuvé la mise en place d’un fonds de dotation de 5 milliards de dollars pour le développement de la science et de la technologie. Ce fonds alimenté par les revenus des exportations pétrolières a été complété par des dons de particuliers et d’entreprises privées.
Le Rapport sur la science (2005) de l’UNESCO note que l’Égypte et l’Afrique du Sud ont aussi obtenu des succès importants. L’Afrique du Sud, qui a dépensé 3,1 milliards de dollars en 2002 pour la recherche et le développement (soit 0,7 % de son PIB), dispose de capacités de recherche avancées dans les domaines de l’aéronautique, du génie nucléaire, de la chimie, de la métallurgie, de l’agriculture et de la médecine. L’Égypte est le pays d’Afrique du Nord le plus avancé dans le domaine de la chimie et de l’ingénierie. En 2000, elle a investi 400 millions de dollars dans la recherche et le développement.
Le besoin de réponses scientifiques aux nombreux problèmes du continent se fait sentir à travers toute l’Afrique. L’UNESCO rapporte qu’en Afrique subsaharienne, près de 92 % de la population rurale et 48 % de la population urbaine ne disposent pas de services d’énergie modernes. Relier ces populations au réseau national d’électricité est extrêmement coûteux pour de nombreux pays. Depuis des années, les planificateurs du développement vantent les avantages de la technologie solaire comme source d’énergie alternative, mais de nombreux pays ne l’ont pas encore adoptée. On prévoit qu’au cours des 20 prochaines années le continent perdra la moitié de la capacité de ses réservoirs hydrauliques sous l’effet de l’envasement et de mauvaises pratiques d’aménagement des terres. De nombreux pays devront donc investir dans des méthodes rentables pour recueillir et distribuer les eaux de la nappe phréatique. Une conférence de scientifiques et de responsables africains réunie en juin 2006 en Tunisie a recommandé que la région axe ses recherches sur ce domaine critique.
Afin d’aider les pays africains les moins industrialisés, le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU dirige actuellement un programme de promotion des technologies émergentes : technologies de l’information et des communications, biotechnologies, nanotechnologies et technologies des carburants. En 2003, dans le cadre de ce programme, l’ONU et un certain nombre de gouvernements, d’entreprises privées et d’universitaires ont recommandé l’ouverture de parcs scientifiques et technologiques. Le Ghana et le Sénégal ont été choisis parmi un groupe initial de huit pays pour commencer à travailler sur ce projet — établir des parcs offrant aux entreprises de technologie des installations de pointe comportant des équipements de production, d’assemblage, de recherche, de développement technique ainsi que des bureaux.
Une fois terminé, le parc du Sénégal accueillera des entreprises de matériel et de logiciel informatique, des centres de traitement de données et des industries multimédia (maisons de production musicales et vidéo). Il comprendra aussi des laboratoires pharmaceutiques et de biotechnologie. M. Abdou Salam Sall de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar explique que le parc regroupera des entreprises axées sur l’utilisation des techniques de pointe. Le gouvernement a pour objectif de créer 20 000 emplois au cours des cinq premières années de fonctionnement de ce parc, ajoute-t-il.
“De nombreuses économies émergentes n’ont actuellement pas la capacité de satisfaire leurs besoins en transferts de technologie pour soutenir un développement durable,” note M. Sall. Mais l’Inde démontre que cette situation peut changer : elle a réussi à créer des secteurs scientifiques et technologiques grâce à des parcs semblables où les chercheurs, experts en technologie, inventeurs et entrepreneurs se retrouvent.
Un argument en faveur de l’enseignement supérieur
Il peut paraître évident que les pays qui négligent l’enseignement supérieur ne peuvent pas progresser en science et en technologie, mais c’est précisément ce que font de nombreux pays africains. Dans les années 80, la plupart des pays africains ont adopté des programmes d’ajustement structurel qui ont mis l’accent sur la réduction des dépenses publiques. Ils ont ainsi réduit les budgets de l’éducation, éliminé les aides aux étudiants et dévalué leurs monnaies, ce qui a eu pour effet d’augmenter le coût du matériel pédagogique importé. “Parce qu’elle estimait que les enseignements primaire et secondaire sont plus importants que l’enseignement supérieur si l’on veut réduire la pauvreté, la communauté internationale des organismes au service du développement a encouragé le désintérêt relatif des gouvernements africains face à l’enseignement supérieur” a reconnu la Banque mondiale dans une étude publiée en 2006.
De 1985 à 1989, la Banque n’a consacré que 17 % de ses dépenses mondiales à l’enseignement supérieur. Ce pourcentage est tombé à 7 % entre 1995 et 1999, note l’étude consacrée à l’éducation supérieure et au développement économique en Afrique. Dans les années 60, quand la plupart des pays africains sont devenus indépendants, le nombre d’instituts d’enseignement supérieur et celui de leurs étudiants s’est multiplié pour répondre à la demande de personnel qualifié qu’exigeait la mise en place des nouveaux Etats. Alors qu’il n’y avait que 13 universités en Afrique subsaharienne en 1960, en 2002 elles étaient environ 300. Aujourd’hui, un grand nombre d’universités et d’établissements d’enseignement supérieur africains manquent de personnel et de matériel. La qualité de leur enseignement a baissé et de nombreux pays ont du mal à maintenir leurs niveaux, pourtant bas, d’inscription.
Ce n’est que récemment que les pays africains et leurs bailleurs de fonds ont commencé à réévaluer le rôle de l’enseignement supérieur. Jee-Peng Tan, Conseiller en éducation pour l’Afrique à la Banque mondiale, note que “la concurrence basée sur le savoir dans une économie mondialisée incite à reconsidérer le rôle de l’enseignement supérieur dans le développement et la croissance. Auparavant, on le considérait souvent comme un service public coûteux et inefficace profitant surtout aux riches et aux privilégiés."
L’enseignement supérieur pourrait renforcer le développement économique en permettant de brûler les étapes du développement technologique pour atteindre les niveaux plus élevés auxquels d’autres ont déjà accédé. “Dans une économie basée sur le savoir, l’enseignement supérieur peut aider les économies à rattraper d’autres sociétés plus avancées technologiquement. Les diplômés de l’enseignement supérieur sont plus susceptibles de connaître les nouvelles technologies et de savoir les utiliser,” note l’étude de la Banque mondiale sur l’enseignement supérieur en Afrique.
Aller de l’avant
Le Président du Rwanda, Paul Kagamé, pose ainsi la question à laquelle font face aujourd’hui de nombreux pays africains : “Que faut-il faire pour donner à la science et à la technologie l’importance qui leur est due dans nos processus de développement?"
Dans un rapport de 2005, la Commission pour l’Afrique, un groupe de 17 experts réunis par Tony Blair, Premier Ministre britannique de l’époque, a recommandé que l’Afrique fasse progresser la science et la technologie en s’associant avec d’autres pays en voie de développement comme le Brésil et l’Inde, des organisations internationales comme la Banque mondiale et les pays bailleurs de fonds. La commission a préconisé l’établissement de centres et de réseaux d’excellence, en collaboration avec des établissements d’enseignement supérieur d’autres pays. Elle a aussi recommandé que la communauté internationale fournisse 3 milliards de dollars sur 10 ans pour établir ces centres d’excellence. Dix pays d’Afrique subsaharienne ont déjà une académie des sciences — l’Afrique du Sud, le Cameroun, l’Égypte, le Ghana, le Kenya, Madagascar, le Nigéria, l’Ouganda, le Sénégal et le Zimbabwe.
Selon M. John Mugabe, conseiller pour la science et la technologie du NEPAD, “il existe certains domaines scientifiques pour lesquels nous devrons créer de nouveaux instituts, et d’autres pour lesquels nous pouvons enrichir ceux qui existent. Dans le domaine de la biotechnologie, par exemple, les dirigeants africains ont décidé d’utiliser les établissements nationaux, régionaux et internationaux existants. Dans leur cas, on a désigné des centres et des nœuds de réseaux et les activités de recherche et de formation ont lieu dans ces instituts.” Il cite deux exemples : l’Afrique du Nord avec la puissance relative de sa biotechnologie pharmaceutique se chargera de ce domaine. L’Afrique de l’Est, où est basé l’Institut international de recherche sur le bétail, s’occupera de la recherche biotechnologique sur l’élevage et l’alimentation du bétail.
Le projet Objectifs du Millénaire de l’ONU recommande que la communauté internationale soutienne les domaines de recherche qui sont sous-financés en Afrique ou subventionne des équipes internationales pour conduire des recherches de pointe dans les domaines concernés. Les bailleurs de fonds pourraient aussi soutenir les réseaux de recherche internationaux qui travaillent en étroite collaboration avec les pays en développement comme le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale. Fondé en 1972, ce groupe est renommé pour les contributions des instituts qui lui sont rattachés et qui ont mis au point de nouvelles variétés de culture pour les pays en développement, en collaboration avec des chercheurs locaux.
“La production agricole est un domaine dans lequel les efforts de recherche au niveau mondial ont énormément de sens, rapporte le projet Objectifs du Millénaire. La recherche sur les cultures vivrières destinées à la consommation nationale a été longtemps négligée dans les pays en développement où les puissance coloniales avaient mis l’accent sur les exportations.” Dans ce domaine, les recherches effectuées dans un pays peuvent souvent profiter à d’autres pays, surtout si leur promotion est assurée par un groupe de recherche multinational comme l’Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest, centre de recherche intergouvernemental sur le riz qui réunit 11 pays.
Les gouvernements africains ont eux-mêmes besoin d’élaborer des politiques efficaces. Selon la CEA, les politiques adoptées réussissent quand elles sont mises au point en consultation avec tous les agents économiques et toutes les parties prenantes. Elles doivent également être incorporées dans les législations nationales et encourager les investisseurs. Si les gouvernements restent passifs ou favorisent des technologies qui ont peu de pertinence pour les partenaires privés, l’échec est presque certain.
De nombreuses bonnes intentions ont été exprimées en Afrique, rappelle le Président Kagamé, “elles ne suffisent toutefois pas pour faire de la science et de la technologie une ressource pour le développement. C’est l’action sur le terrain qui fera la différence.”