Lorsque des enfants sont pris au pi猫ge de l'esclavage, du travail forc茅 et de la traite, contraints de participer 脿 des conflits arm茅s, utilis茅s 脿 des fins de prostitution, de pornographie ou dans des activit茅s illicites, ou encore dans des travaux dangereux, nous devons agir de toute urgence pour prot茅ger leurs droits et leur rendre leur enfance.
La est devenue la premi猫re norme internationale du travail 脿 obtenir une ratification universelle.
Cette r茅alisation historique refl猫te un consensus mondial sur le fait que les pires formes de travail des enfants sont inacceptables et constituent un affront 脿 nos valeurs communes.
Si la ratification universelle de constitue un grand pas vers l'茅radication de ce probl猫me en 茅tablissant un cadre juridique clair, les pays doivent encore faire appliquer et garantir une mise en 艙uvre efficace par le biais de l'inspection du travail et d'autres moyens et fournir un travail d茅cent aux adultes et aux jeunes en 芒ge l茅gal de travailler.
En Afrique, la convention 182 rev锚t une importance consid茅rable. En fait, , quelques mois seulement apr猫s que les 174 脡tats membres de l'OIT l'aient adopt茅e 脿 l'unanimit茅 en juin 1999.
Ratifi茅e en Afrique
Avec la ratification massive par les pays d'Afrique, des progr猫s ont 茅t茅 r茅alis茅s car la question a 茅t茅 port茅e 脿 l'ordre du jour des d茅cideurs politiques et des partenaires sociaux. Des enqu锚tes et des 茅tudes nationales ont 茅t茅 men茅es pour mieux comprendre la question et ses implications.
Nous avons constat茅 des progr猫s remarquables dans de nombreux pays d'Afrique, par exemple, avec la cr茅ation d'unit茅s nationales de lutte contre le travail des enfants, l'harmonisation des cadres juridiques nationaux avec les conventions sur le travail des enfants, l'adoption de plans d'action nationaux pour l'茅limination du travail des enfants et la cr茅ation de comit茅s de vigilance locaux, qui sont charg茅s de surveiller et de signaler les cas de travail des enfants.
Cependant, 72,1 millions d'enfants africains sont toujours impliqu茅s dans le travail des enfants, dont 31,5 millions d'enfants effectuant des travaux dangereux. Selon les estimations mondiales de l'OIT sur le travail des enfants publi茅es en 2017, l'Afrique subsaharienne a connu une augmentation du travail des enfants de 2012 脿 2016, contrairement 脿 d'autres r茅gions o霉 le travail des enfants a continu茅 脿 diminuer.
Afin d'atteindre la cible 8.7 des objectifs de d茅veloppement durable (ODD), qui vise 脿 茅liminer toutes les formes de travail des enfants d'ici 2025, nous devons acc茅l茅rer les actions contre le travail des enfants en Afrique.
Les pays africains doivent s'attaquer au probl猫me de l'informalit茅, 茅tendre la protection sociale 脿 tous, am茅liorer les m茅canismes d'application de la loi, accro卯tre l'acc猫s 脿 une 茅ducation de base gratuite et de qualit茅 et renforcer le dialogue social.
Malheureusement, la crise COVID-19 a accru l'ins茅curit茅 茅conomique, perturb茅 les cha卯nes d'approvisionnement et s茅rieusement ralenti la fabrication. Avec environ 85 % de l'emploi en Afrique dans l'茅conomie informelle, on s'attend 脿 une augmentation du travail des enfants en raison de la fermeture des 茅coles, de la perte importante de revenus des parents pendant la pand茅mie, de l'absence de protection sociale de base et de l'augmentation de la pauvret茅.
听
- La听听a 茅t茅 officiellement ratifi茅e par tous les pays le 4 ao没t 2020.
- La Convention reconna卯t un听enfant听comme toute personne de moins de 18 ans.
- Selon la convention,听les pires formes de travail des enfants听comprennent :
- toutes les formes d'esclavage ou pratiques analogues 脿 l'esclavage, telles que la vente et la traite des enfants, la servitude pour dettes et le servage, ainsi que le travail forc茅 ou obligatoire, y compris le recrutement forc茅 ou obligatoire des enfants en vue de leur utilisation dans des conflits arm茅s听;
- l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant 脿 des fins de prostitution, de production de mat茅riel pornographique ou de spectacles pornographiques;
- l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant aux fins d'activit茅s illicites, en particulier pour la production et le trafic de stup茅fiants, tels que d茅finis dans les trait茅s internationaux pertinents;
- les travaux qui, par leur nature ou les circonstances dans lesquelles ils sont effectu茅s, sont susceptibles de nuire 脿 la sant茅, 脿 la s茅curit茅 ou 脿 la moralit茅 des enfants.
Acc茅l茅rer l'action
L'OIT acc茅l猫re les actions visant 脿 renforcer la capacit茅 des gouvernements en mati猫re d'inspection du travail et d'application de la loi, ainsi que des organisations de travailleurs et d'employeurs dans la lutte contre le travail des enfants sous ses pires formes.
L'OIT soutient 茅galement les 茅conomies post-pand茅miques plus r茅sistantes en s'engageant 脿 "reconstruire en mieux".
Aujourd'hui, plus que jamais, nous devons 茅tablir des partenariats plus solides et intensifier les actions contre le travail des enfants. 脌 cet 茅gard, l'adoption du plan d'action continental d茅cennal de l'Union africaine sur le travail des enfants par les chefs d'脡tat africains en f茅vrier 2020 est la premi猫re 茅tape vers une phase de mise en 艙uvre marqu茅e par un contexte difficile.
Il est r茅jouissant de constater que sur 22 pays, 11 pays d'Afrique - 脿 savoir le Cameroun, la C么te d'Ivoire, l'脡thiopie, le Ghana, Madagascar, le Malawi, la Mauritanie, le Maroc, le Nigeria, la Tunisie et l'Ouganda - ont 茅t茅 identifi茅s comme pays pionniers dans le cadre de l'Alliance 8.7.
L'Alliance 8.7 est un partenariat mondial inclusif qui s'est engag茅 脿 atteindre la cible 8.7 des SDG. Cela montre non seulement la d茅termination r茅solue des pays d'Afrique, mais aussi le ferme engagement de la communaut茅 internationale 脿 acc茅l茅rer les actions visant 脿 茅liminer le travail des enfants, le travail forc茅, la traite des 锚tres humains et l'esclavage moderne sur le continent.
Le projet r茅gional de l'OIT "", financ茅 par le gouvernement des Pays-Bas, est l'un des exemples les plus marquants d'engagement collectif et de partenariat en Afrique.
Afin d'apporter des solutions durables aux causes profondes du travail des enfants dans les cha卯nes d'approvisionnement qui n茅cessitent des r茅ponses globales, le projet ACCEL Afrique travaille en 茅troite collaboration avec les mandants de l'OIT (gouvernements, organisations de travailleurs et d'employeurs), la Commission de l'Union africaine, les acteurs de la cha卯ne d'approvisionnement, les organisations de la soci茅t茅 civile et les agences s艙urs des Nations unies telles que l'UNICEF.
Il reste beaucoup de travail 脿 faire, mais la ratification universelle de la convention 182, 脿 la veille de l en 2021, arrive 脿 point nomm茅. Nous ne devons pas perdre notre 茅lan. Nous devons travailler ensemble pour gagner ce combat pour nos enfants, et pour assurer un meilleur avenir 脿 tous.
Selon les mots de l'ancien secr茅taire g茅n茅ral des Nations unies, Kofi Annan, un enfant en danger est un enfant qui ne peut pas attendre.
La convention 182 a 茅t茅 adopt茅e pour mobiliser une action imm茅diate contre les pires formes de travail des enfants. Elle exige des pays qui la ratifient qu'ils acc茅l猫rent l'adoption de mesures efficaces et assorties de d茅lais pour 茅liminer d'urgence les pires formes de travail des enfants.
Nous devons agir maintenant pour qu'aucun enfant ne soit laiss茅 pour compte.听
Mme Samuel-Olonjuwon est sous-directrice g茅n茅rale et directrice r茅gionale pour l'Afrique de l'Organisation internationale du travail.
