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Soixante-dix ans après la création de l’ONU, où en sommes-nous de la décolonisation ?
Publié par le magazine ???? du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix
En 1945, année de la création de l’Organisation des Nations Unies, près du tiers de la population mondiale – 750 millions de personnes à l’époque – vivait dans des territoires dépendant de puissances coloniales. Aujourd’hui, il existe encore 17 ? territoires non autonomes ? dans le monde, comptant au total 1,6 million de personnes.?
? l’occasion du séminaire régional pour les Cara?bes sur la mise en ?uvre des activités relatives à la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, qui s’est tenu à Managua du 19 au 21 mai 2015, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a déclaré dans son message d’ouverture, prononcé par Josiane Ambiehl, Chef du Groupe de la décolonisation (Département des affaires politiques) :?? Beaucoup a été fait, mais nous n’avons ni mené notre mission de décolonisation à terme, ni éliminé le colonialisme. ?
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Le Secrétaire général saluait là le fait que, depuis 1945, plus de 80 anciennes colonies avaient accédé à l’indépendance, tout en soulignant que la communauté internationale avait l’obligation de veiller à ce que les populations des territoires non encore autonomes parviennent à s’administrer complètement elles-mêmes, conformément à la Charte des Nations Unies et aux résolutions de l’ONU sur la question. Les 17 territoires non autonomes sont les suivants : Anguilla, les Bermudes, Gibraltar, Guam, les ?les Ca?manes, les ?les Falkland (Malvinas)*, les ?les Turques et Ca?ques, les ?les Vierges américaines, les ?les Vierges britanniques, Montserrat, la Nouvelle-Calédonie, Pitcairn, la Polynésie fran?aise, le Sahara occidental, Sainte-Hélène, les Samoa américaines et les Tokélaou.
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Le futur Président de la République démocratique du Timor-Leste, José Ramos Horta (deuxième personne en partant de la droite), prend la parole en décembre 1975 devant le Conseil de sécurité en sa qualité de représentant du Front révolutionnaire pour l’indépendance du Timor oriental (FRETILIN). Question de décolonisation demeurée longtemps à l’ordre du jour de la communauté internationale, le Timor-Leste est le dernier territoire non autonome à avoir accédé à l’indépendance. Le 15 décembre 1975. Service photographique de l’ONU.
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Les 17 territoires non autonomes et leurs puissances administrantes
Les puissances qui administrent ces territoires, à savoir la France, les ?tats-Unis, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni, sont tenues, en vertu de la Charte des Nations Unies, de favoriser la prospérité des habitants des territoires, y compris en assurant leur progrès social, économique, politique et le développement de leur instruction, et d’aider les territoires dans le développement progressif de leurs libres institutions politiques, dans la mesure appropriée aux conditions particulières de chaque territoire et de ses populations et à leurs degrés variables de développement. L’ONU, de son c?té, suit de près les progrès réalisés, dans les territoires, sur la voie de l’autodétermination.
Timor-Leste
Le dernier territoire non autonome à avoir changé de statut est le Timor-Leste, devenu en 2002 le premier nouvel ?tat souverain du XXIe siècle après avoir été administré par l’ONU pendant trois ans.
Le Timor oriental a accédé à l’indépendance à l’issue d’une consultation populaire conduite par l’ONU en 1999, à l’occasion de laquelle il a été demandé à la population du Timor oriental de choisir entre l’autonomie au sein de l’Indonésie ou l’indépendance. En mai 2002, l’ONU a remis le pouvoir au Gouvernement démocratiquement élu du – désormais – Timor-Leste, devenu le 191e ?tat Membre de l’ONU le 27 septembre de la même année.
L’Assemblée générale avait inscrit la question du Timor oriental à l’ordre du jour de la communauté internationale en 1960, en l’ajoutant à sa liste de territoires non autonomes. Près de 40 ans plus tard, la conclusion d’un accord entre l’ONU, l’Indonésie et le Portugal a permis au peuple du Timor oriental de réaliser son droit internationalement reconnu à l’autodétermination.
Séminaire régional sur la décolonisation
Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (également connu sous le nom de Comité spécial sur la décolonisation ou Comité spécial des Vingt-Quatre) a organisé le séminaire au Nicaragua. Alors que l’ONU célébrait son soixante-dixième anniversaire et que la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme (2011-2020) en était à mi-parcours, le séminaire a fait le point sur les progrès réalisés en matière de décolonisation. Y étaient réunis les ?tats Membres de l’ONU, y compris les puissances administrantes, les représentants des territoires non autonomes, des experts ainsi que des membres de la société civile et d’organisations non gouvernementales.
? Le séminaire annuel sur la décolonisation permet à ces 17 territoires de se réunir et de se faire entendre ?, a déclaré Mme Ambiehl, qui a participé au séminaire de trois jours qui s’est déroulé au Nicaragua, moment opportun pour ces territoires d’avoir des échanges avec le Comité spécial des Vingt-Quatre, les autres ?tats Membres, et les uns avec les autres. Pour les membres du Comité spécial des Vingt-Quatre, le séminaire annuel représente une occasion exceptionnelle de dialoguer avec les territoires eux-mêmes avant de rédiger des recommandations qui sont ensuite intégrées à un certain nombre de résolutions de l’Assemblée générale.
Le Comité spécial s’apprête à examiner, à sa session de juin 2015, les conclusions et recommandations issues du séminaire. Une fois approuvées par le Comité spécial, les recommandations seront intégrées à un rapport qui sera présenté à l’Assemblée générale.
Dans ses résolutions, l’Assemblée générale a réaffirmé sa détermination à éliminer le colonialisme et redit son soutien aux aspirations des peuples soumis à la domination coloniale qui souhaitent faire valoir leur droit à l’autodétermination. Elle a demandé aux puissances administrantes de coopérer pleinement avec le Comité spécial, notamment en communiquant régulièrement des renseignements relatifs à la situation économique et sociale et à l’éducation, ainsi qu’à l’évolution politique et constitutionnelle des territoires.
* La souveraineté sur les ?les Falkland (Malvinas) fait l’objet d’un différend entre le Gouvernement de l’Argentine et le Gouvernement du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord (voir ST/CS/SER.A/42).