01 janvier 2009

? Les assaillants m'ont ligot¨¦e parce que je me d¨¦battais. J'ai ¨¦t¨¦ viol¨¦e par cinq d'entre eux jusqu'¨¤ ce qu'un des commandants qui connaissait mon p¨¨re intervienne. Puis il m'a emmen¨¦ chez lui et je suis devenue sa femme. J'ai accept¨¦ parce que j'avais peur et que je craignais qu'il me traite comme les autres. ? C'est le t¨¦moignage d'une jeune fille de 14 ans, originaire du Liberia, recueill¨ª dans un groupe de consultation organis¨¦ conjointement par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Bureau du repr¨¦sentant sp¨¦cial du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral pour les enfants et les conflits arm¨¦s (OSRSG/CAAC), et figurant dans le Rapport Machel.
Cette histoire montre combien les filles sont vuln¨¦rables dans les conflits arm¨¦s. Elles peuvent de fait ¨ºtre affect¨¦es par la guerre de cinq fa?ons diff¨¦rentes. Premi¨¨rement, elles sont souvent directement touch¨¦es par la violence : tu¨¦es, mutil¨¦es ou viol¨¦es, elles sont victimes de crimes de guerre. Deuxi¨¨mement, elles peuvent ¨ºtre recrut¨¦es et utilis¨¦es pour combattre sur les champs de bataille. Troisi¨¨mement, en tant que r¨¦fugi¨¦es et personnes d¨¦plac¨¦es dans leur pays, elles vivent souvent dans des environnements non s¨¦curis¨¦s et sont souvent priv¨¦es des installations de base. Quatri¨¨mement, elles sont souvent victimes de la traite et exploit¨¦es en raison de leur vuln¨¦rabilit¨¦. Enfin, quand elles sont orphelines, certaines se retrouvent ¨¤ la t¨ºte de leur famille et doivent trouver un emploi pour subvenir aux besoins de leurs fr¨¨res et s?urs.
La violence directe
Le nombre d'enfants touch¨¦s directement par la violence, et en particulier des tueries, a consid¨¦rablement augment¨¦ au cours des derni¨¨res ann¨¦es. Beaucoup ont perdu la vie pris entre deux feux dans la lutte contre le terrorisme. Nous avons vu des enfants qui ont ¨¦t¨¦ utilis¨¦s dans des op¨¦rations-suicides et d'autres qui ont ¨¦t¨¦ victimes de bombardements a¨¦riens, ce qu'on appelle de mani¨¨re emphatique les ? dommages collat¨¦raux ?.
J'ai rencontr¨¦ Aisha en Afghanistan. Sa maison a ¨¦t¨¦ d¨¦truite pendant un raid a¨¦rien qui a tu¨¦ une grande partie de sa famille et son ¨¦cole a ¨¦t¨¦ saccag¨¦e par des insurg¨¦s qui sont contre l'¨¦ducation des filles. Mais elle est d¨¦termin¨¦e ¨¤ poursuivre ses ¨¦tudes pour devenir enseignante.
La violence sexuelle Dans les situations de conflit, les filles sont souvent viol¨¦es. Le viol des filles et des femmes est souvent une strat¨¦gie militaire destin¨¦e ¨¤ terroriser la population et ¨¤ humilier la communaut¨¦. Parfois, le climat d'impunit¨¦ qui r¨¨gne dans les zones de guerre favorise le viol et l'exploitation par des soldats qui savent qu'ils ne seront pas poursuivis. J'ai rencontr¨¦ Eva en R¨¦publique d¨¦mocratique du Congo (RDC). Elle et ses amies allaient ¨¤ l'¨¦cole quand elles ont ¨¦t¨¦ attaqu¨¦es par des membres des Forces d¨¦mocratiques de lib¨¦ration du Rwanda. Elles ont ¨¦t¨¦ emmen¨¦es au camp, viol¨¦es ¨¤ maintes reprises, contraintes ¨¤ vivre dans la nudit¨¦ et ont ¨¦t¨¦ assign¨¦es aux t?ches m¨¦nag¨¨res au profit des membres du groupe. Eva a r¨¦ussi ¨¤ s'enfuir et s'est r¨¦fugi¨¦e dans l'h?pital de Panzi qui accueille les victimes de la violence sexuelle. C'est l¨¤ qu'elle a d¨¦couvert qu'elle ¨¦tait enceinte. Elle avait 13 ans. Quand je l'ai rencontr¨¦e, l'h?pital de Panzi s'occupait de son enfant pendant qu'elle allait ¨¤ l'¨¦cole. On a essay¨¦ de retrouver sa famille, sachant cependant que les filles qui sont victimes de viol sont souvent rejet¨¦es par leur famille.
Les filles soldats
Les filles sont de plus en plus recrut¨¦es comme enfants soldats dans les forces arm¨¦es. Certaines sont enlev¨¦es et doivent remplir le double r?le d'esclave sexuelle et d'enfant soldat. Cela a ¨¦t¨¦ particuli¨¨rement vrai pendant les guerres en Sierra Leone et au Liberia. Dans d'autres cas, les filles rejoignent les forces arm¨¦es pour de multiples raisons : elles sont endoctrin¨¦es, elles veulent fuir leur famille ou elles n'ont pas d'autres choix pour survivre. En Colombie, j'ai rencontr¨¦ Maria, une fillette qui a ¨¦t¨¦ une enfant soldat. Elle avait rejoint les groupes rebelles parce que ses fr¨¨res l'avaient fait avant elle. Victime de la violence familiale, elle s'¨¦tait enfuie de chez elle. Elle a combattu aux c?t¨¦s des rebelles et a ¨¦t¨¦ captur¨¦e au cours d'un affrontement. Aujourd'hui, elle se sent perdue. Elle ne veut pas revenir chez elle, mais elle n'a ni l'¨¦ducation ni les comp¨¦tences pour vivre seule. Quand je l'ai rencontr¨¦e, elle avait ¨¦t¨¦ plac¨¦e dans une famille. Elle avait l'impression que les gar?ons avaient peur d'elle ¨¤ cause de son pass¨¦. Elle m'a aussi dit que beaucoup de filles qui avaient fini par quitter le mouvement ¨¦taient devenues des prostitu¨¦es pour survivre.
Personnes d¨¦plac¨¦es dans leur pays
Dans le monde entier, 80 % des r¨¦fugi¨¦s et des personnes d¨¦plac¨¦es dans leur pays sont des femmes et des enfants. Les enfants d¨¦plac¨¦s sont peut-¨ºtre l'une des cat¨¦gories les plus vuln¨¦rables. Dans de nombreuses parties du monde, ils sont s¨¦par¨¦s de leur famille pendant leur fuite et deviennent des orphelins du jour au lendemain. Et une fois dans les camps, ils sont souvent recrut¨¦s par les forces arm¨¦es. Les enfants d¨¦plac¨¦s souffrent aussi de taux de malnutrition ¨¦lev¨¦s et ont un acc¨¨s limit¨¦ aux services m¨¦dicaux. Un grand nombre de filles sont victimes de la violence ¨¤ l'int¨¦rieur du camp ou quand elles en sortent pour ramasser du bois de chauffage ou vaquer ¨¤ d'autres t?ches indispensables. Pour les d¨¦fenseurs des droits des enfants d¨¦plac¨¦s, la premi¨¨re priorit¨¦ consiste ¨¤ garantir leur s¨¦curit¨¦. Leur objectif est de s'assurer que les enfants ne courent pas de danger, qu'ils sont prot¨¦g¨¦s contre la violence sexuelle et le recrutement et que des espaces sont r¨¦serv¨¦s aux enfants dans le camp. La deuxi¨¨me priorit¨¦, c'est l'¨¦ducation. R¨¦cemment, les institutions de l'ONU et les organisations non gouvernementales (ONG) se sont associ¨¦es pour d¨¦fendre l'¨¦ducation pour qu'elle soit une partie int¨¦grale de la r¨¦ponse urgente et non pas consid¨¦r¨¦e comme un ¨¦l¨¦ment superflu. Ce fut l'un des messages cl¨¦s du d¨¦bat en mars 2009 de l'Assembl¨¦e nationale sur l'?ducation dans les situations d'urgence. Il est important de pr¨¦voir des ¨¦coles et des aires de jeux pour les enfants quand le camp est mis sur pied et que les familles sont install¨¦es. Cela permet aux enfants qui vivent dans les camps de reprendre une vie normale dans un environnement structur¨¦.
La traite et l'exploitation sexuelle
Un autre sujet de pr¨¦occupation pour les filles lors des conflits arm¨¦s concerne la traite et l'exploitation sexuelles. Au niveau international, les commentateurs parlent de la traite comme d'un ph¨¦nom¨¨ne survenant par ? vagues ?, certains groupes ¨¦tant victimes de la traite dans des proportions consid¨¦rables ¨¤ un moment donn¨¦. Ces vagues surviennent souvent dans les zones o¨´ ont lieu les conflits arm¨¦s; les femmes fuient en grand nombre et ont recours ¨¤ la prostitution pour assurer leur survie. Elles sont exploit¨¦es par des groupes internationaux de criminels impitoyables. Un grand nombre de t¨¦moignages ont ¨¦t¨¦ recueillis et des efforts importants ont ¨¦t¨¦ men¨¦s au cours des vingt derni¨¨res ann¨¦es pour s'attaquer au probl¨¨me. Pourtant, le probl¨¨me persiste sur le terrain. Des casques bleus de l'ONU ont ¨¦t¨¦ d'ailleurs impliqu¨¦s dans des cas d'abus sexuels. Le D¨¦partement des op¨¦rations de maintien de la paix des Nations Unies en a fait sa priorit¨¦ en instituant une politique de tol¨¦rance z¨¦ro, un code de conduite et des mesures disciplinaires pour mettre fin ¨¤ ce type de comportement et pour que les casques bleus soient seulement per?us comme protecteurs.
Les orphelins et les enfants chef de famille
? cause de la guerre, les enfants deviennent des orphelins du jour au lendemain. Dans de nombreuses parties du monde, des enfants deviennent chefs de famille et doivent subvenir ¨¤ leurs propres besoins et ¨¤ ceux de leurs fr¨¨res et s?urs. C'est sp¨¦cialement le cas des filles qui doivent assumer le r?le de parents. Les enfants dont les parents sont morts vivent souvent dans des conditions d¨¦plorables, dans des habitations ayant des fuites d'eau dans le toit, quand toutefois il y en a un. Ils dorment ensemble avec comme couverture des sacs en plastique d¨¦chir¨¦s et font la cuisine dans des bo¨ªtes de conserve rouill¨¦es et de la vaisselle cass¨¦e. Vuln¨¦rables, ils sont davantage enclins aux maladies. Leur situation est dramatique. Les institutions de l'ONU cherchent des moyens de donner ¨¤ ces enfants un avenir sans les placer dans des centres. Elles veulent que ces enfants restent dans la communaut¨¦ et que ce soit cette derni¨¨re qui les prenne en charge. ? l'aide de plans destin¨¦s ¨¤ trouver des familles d'accueil et des m¨¨res adoptives, ils esp¨¨rent permettre aux enfants de retrouver une vie de famille.
Les tribunaux internationaux et la lutte contre l'impunit¨¦
Comment la communaut¨¦ internationale a-t-elle r¨¦agi face aux souffrances endur¨¦es par les filles dans les situations de conflits arm¨¦s ? Les choses ont commenc¨¦ ¨¤ changer r¨¦cemment, en particulier dans la lutte contre l'impunit¨¦. La premi¨¨re mesure importante pour les enfants concerne la cr¨¦ation de tribunaux internationaux qui traduisent en justice les responsables de crimes. Les affaires d¨¦f¨¦r¨¦es devant les tribunaux p¨¦naux pour l'Ex-Yougoslavie et pour le Rwanda ont cr¨¦¨¦ un cadre de jurisprudence internationale qui sera utile ¨¤ l'avenir. Les femmes ont obtenu justice, et il est toujours difficile de mesurer l'effet de dissuasion des sanctions. R¨¦cemment, le Tribunal sp¨¦cial pour la Sierra Leone a condamn¨¦ plusieurs chefs du Front r¨¦volutionnaire uni pour 16 chefs d'inculpation de crimes de guerre et de crimes contre l'humanit¨¦, notamment le recrutement et l'enr?lement d'enfants de moins de 15 ans dans les forces arm¨¦es. La cr¨¦ation du Tribunal p¨¦nal international constitue le point culminant de cette d¨¦marche. La premi¨¨re affaire, l'affaire Thomas Lubanga, a concern¨¦ le recrutement et l'utilisation des enfants comme enfants soldats. ? l'occasion de cette affaire, notre bureau a soumis un m¨¦moire des amicus curae ¨¤ la cour, demandant que la protection des fillettes soit assur¨¦e. Nous ?uvrons pour que les filles enlev¨¦es qui assument des r?les divers dans les camps b¨¦n¨¦ficient d'une protection l¨¦gale contre le recrutement, l'emploi et la participation forc¨¦s aux hostilit¨¦s. Nous esp¨¦rons pouvoir compara¨ªtre devant la cour pour d¨¦fendre ce point de vue afin que les souffrances des filles ne demeurent pas invisibles.
La participation du conseil de s¨¦curit¨¦
En ce qui concerne les enfants dans les conflits arm¨¦s, un autre m¨¦canisme a ¨¦t¨¦ mis en ?uvre pour mettre fin ¨¤ l'impunit¨¦ : la r¨¦solution 1612 du Conseil de s¨¦curit¨¦ qui a ¨¦t¨¦ adopt¨¦e en 2005. Elle a cr¨¦¨¦ un Groupe de travail sur les enfants et les conflits arm¨¦s et mis en place un m¨¦canisme de surveillance et de communication de l'information au sein d'un Groupe de travail au niveau national compos¨¦ de toutes les institutions de l'ONU qui sera charg¨¦ de transmettre des informations sur les violations. Ce Groupe est pr¨¦sid¨¦ par le Coordonnateur r¨¦sident ou le Repr¨¦sentant sp¨¦cial et souvent copr¨¦sid¨¦ par l'UNICEF. C'est par ce m¨¦canisme que l'OSRSG/CAAC re?oit des rapports bimensuels sur les violations graves commises contre les enfants dans les zones de conflits. Le Conseil de s¨¦curit¨¦ est inform¨¦ par le Rapport annuel du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral o¨´ figure la liste des parties aux conflits qui recrutent et emploient des enfants soldats. La r¨¦solution 1612 recommande la mise en place de mesures cibl¨¦es ¨¤ l'encontre de ceux qui violeraient de mani¨¨re persistante les droits des enfants. Nous esp¨¦rons qu'en 2009, ces mesures seront ¨¦largies au-del¨¤ du recrutement et de l'utilisation des enfants soldats et incluront la violence sexuelle ¨¤ l'encontre des enfants, pour que ceux qui utilisent la violence sexuelle en p¨¦riode de conflit arm¨¦ soient inscrits sur la liste de la honte et fassent l'objet de sanctions. Ayant re?u le soutien total du syst¨¨me de l'ONU, nous esp¨¦rons que les ?tats membres, en particulier ceux qui si¨¨gent au Conseil de s¨¦curit¨¦, nous aideront ¨¤ remplir cette promesse.
Dans un monde o¨´ la violence perp¨¦tr¨¦e ¨¤ l'encontre des femmes et des enfants est tr¨¨s r¨¦pandue, on peut ¨ºtre cyniques face ¨¤ ces mesures que la communaut¨¦ internationale a commenc¨¦ ¨¤ prendre pour combattre l'impunit¨¦, mais il ne faut pas sous-estimer leurs effets. J'¨¦tais r¨¦cemment en R¨¦publique centrafricaine et ai rencontr¨¦ trois g¨¦n¨¦rations de femmes d'une famille qui ont ¨¦t¨¦ viol¨¦es quand les troupes de Jean-Pierre Bemba ont attaqu¨¦ la capitale, Bangui. Elles s'appr¨ºtaient ¨¤ partir pour La Haye afin de t¨¦moigner contre lui. Leur joie de pouvoir obtenir justice et leur gratitude pour ce qui a ¨¦t¨¦ fait m'a convaincue que nous ¨¦tions sur le bon chemin. Les violations graves, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanit¨¦ doivent ¨ºtre pris au s¨¦rieux pour mettre fin ¨¤ la culture de l'impunit¨¦ qui pr¨¦vaut souvent en p¨¦riode de guerre.
La r¨¦int¨¦gration des anciens enfants soldats
Le domaine de la r¨¦habilitation et de la r¨¦int¨¦gration est un autre domaine o¨´ la communaut¨¦ peut apporter son aide. La r¨¦int¨¦gration des enfants touch¨¦s par la guerre est une t?che importante ¨¤ laquelle sont confront¨¦s les gouvernements, les institutions de l'ONU et les ONG travaillant dans ce domaine. Les Principes de Paris non seulement constituent un cadre sur la fa?on de r¨¦int¨¦grer les enfants associ¨¦s ¨¤ des groupes arm¨¦s, mais aussi un guide pour la r¨¦int¨¦gration de tous les enfants. Les programmes ax¨¦s sur les enfants doivent prendre comme point de d¨¦part les programmes ax¨¦s sur la collectivit¨¦ qui travaillent avec les enfants tout en incluant le d¨¦veloppement de la famille et la collectivit¨¦. Et certains enfants n¨¦cessitent une attention particuli¨¨re. Les ¨¦tudes montrent que les enfants qui ont ¨¦t¨¦ forc¨¦s ¨¤ commettre des crimes horribles et ceux qui ont ¨¦t¨¦ victimes de violence sexuelle n¨¦cessitent une attention particuli¨¨re. Les filles et les gar?ons ont des besoins diff¨¦rents. Traiter les enfants comme des personnes importantes tout en d¨¦veloppant la collectivit¨¦ de mani¨¨re globale est le seul moyen fiable de progresser.
Enfin, que dire du co?t psychologique que la guerre a sur les enfants ? Quand j'¨¦tais ¨¤ Gaza, je suis all¨¦e dans une classe de fillettes de neuf ans qui suivaient un cours de dessin. Je regardais les dessins des unes et des autres quand je suis tomb¨¦e sur celui d'Ameena. Elle avait dessin¨¦ une maison et m'a expliqu¨¦ que les deux personnes dans la maison ¨¦taient sa m¨¨re et elle-m¨ºme. Au-dessus de la maison, elle avait dessin¨¦ un objet qui, j'ai compris, ¨¦tait un h¨¦licopt¨¨re de combat. ? gauche, il y avait un ¨¦norme tank et ¨¤ droite, un soldat. Ils tiraient tous sur la maison. Ses yeux tristes, sombres, dans son beau visage racontaient la suite. Si le face-¨¤-face de la r¨¦alit¨¦ quotidienne de la guerre est une t?che difficile pour tous mes coll¨¨gues qui travaillent dans ce domaine, la reconstruction de la vie bris¨¦e des enfants l'est encore plus. Rendre ¨¤ ces enfants leur sourire et leur humanit¨¦ et les aider ¨¤ retrouver un sens ¨¤ leur vie est le d¨¦fi du moment.

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