Cette publication des Nations Unies, qui est la premi¨¨re ¨¤ avoir jamais examin¨¦ en d¨¦tail la situation des populations autochtones des diverses r¨¦gions du globe, a r¨¦v¨¦l¨¦ toute une s¨¦rie de statistiques inqui¨¦tantes.
Ce document de 238 pages, intitul¨¦ , a r¨¦v¨¦l¨¦ que:
- Aux ?tats-Unis, par rapport ¨¤ la population g¨¦n¨¦rale, un Am¨¦ricain d¡¯origine autochtone court un risque 600 fois plus ¨¦lev¨¦ de contracter la tuberculose, et son risque de suicide est de 62 pour cent plus ¨¦lev¨¦.
- En Australie, on peut s¡¯attendre ¨¤ ce qu¡¯un enfant autochtone meure 20 ans plus t?t que ses compatriotes non autochtones. L¡¯¨¦cart sur le plan de l¡¯esp¨¦rance de vie est ¨¦galement de 20 ans au N¨¦pal, tandis qu¡¯il est de 13 ans au Guatemala et de 11 en Nouvelle Z¨¦lande.
- Dans certaines parties de l¡¯?quateur, le risque de contracter un cancer de la gorge est, chez les populations autochtones, 30 fois sup¨¦rieur ¨¤ la moyenne nationale.
- ? l¡¯¨¦chelle mondiale, plus de 50 pour cent des adultes d¡¯origine autochtone souffrent de diab¨¨te de type 2, une proportion que l¡¯on s¡¯attend ¨¤ voir augmenter.
Le rapport a indiqu¨¦ qu¡¯il existe une contradiction choquante entre ces conditions et les contributions exceptionnelles que les communaut¨¦s autochtones ont apport¨¦es au monde en termes de diversit¨¦ culturelle, de langues et de connaissances traditionnelles.
On peut ¨¦galement y lire que, par rapport ¨¤ leurs homologues non autochtones, les populations autochtones courent un risque beaucoup plus ¨¦lev¨¦ de tomber dans le pi¨¨ge de la pauvret¨¦.
? Alors que les populations autochtones regroupent quelque 370 millions d¡¯individus, soit environ 5 pour cent de la population du monde, elles repr¨¦sentent environ un tiers des populations rurales extr¨ºmement pauvres ¨¤ l¡¯¨¦chelle mondiale, une cat¨¦gorie constitu¨¦e par 900 millions de personnes ?, pr¨¦cise le rapport.
Mme Myrna Cunningham, qui a r¨¦dig¨¦ l¡¯un des chapitres du rapport, a d¨¦clar¨¦ que l¡¯une des constatations les plus choquantes qu¡¯il contient concerne le nombre effarant de langues autochtones qui sont menac¨¦es de disparition.
? Le rapport estime que 90 pour cent des langues parl¨¦es par les populations autochtones ¨¤ l¡¯¨¦chelle mondiale risquent de dispara?tre au cours des 100 prochaines ann¨¦es ?, a d¨¦clar¨¦ Mme Cunningham.
Elle a signal¨¦ que le rapport constituait une ? premi¨¨re en son genre ? en ce sens qu¡¯il avait ¨¦t¨¦ r¨¦dig¨¦ enti¨¨rement par des auteurs autochtones.
Mme Jeanette Armstrong, membre de la bande d¡¯Okanagan (Canada) qui a particip¨¦ r¨¦cemment ¨¤ la r¨¦union du Groupe d¡¯experts de l¡¯Instance permanente sur les questions autochtones au si¨¨ge de l¡¯ONU, a d¨¦clar¨¦ que pour les populations autochtones, le principal d¨¦fi ¨¤ relever ¨¤ l¡¯heure actuelle consistait ¨¤ pr¨¦server leur culture dans un ? monde en mutation rapide ?.
? Il faut modifier le paradigme du d¨¦veloppement¡ Les populations autochtones doivent pouvoir exprimer leur opinion dans tout d¨¦bat portant sur le d¨¦veloppement ?, a estim¨¦ Mme Armstrong.
Mme Sonia Smallacombe, du Secr¨¦tariat de l¡¯Instance permantente sur les questions autochtones au DAES, a d¨¦clar¨¦ qu¡¯¨¤ son avis, les principaux enjeux de l¡¯heure sur lesquels les populations autochtones devaient concentrer leurs efforts consistaient notamment ¨¤ assurer ? leur s¨¦curit¨¦ territoriale, leur reconnaissance juridique et leur d¨¦veloppement en tenant compte de leur culture et de leur identit¨¦ ?.