Dans le cadre de la s¨¦rie de vid¨¦os intitul¨¦e ? Questions et r¨¦ponses sur l¡¯ONU ?, des experts du syst¨¨me des Nations Unies r¨¦pondent aux questions fr¨¦quemment pos¨¦es sur l¡¯Organisation. Dans cet ¨¦pisode consacr¨¦ ¨¤ l¡¯organisation de conf¨¦rences ³§¾±³¾³Ü±ô¡¯°¿±·±« hybrides, la parole est donn¨¦e ¨¤ Oluseyi Soremekun, responsable de l¡¯information au Centre d¡¯information des Nations Unies du Nigeria.
Quels sont les avantages et les d¨¦fis propres ¨¤ la mise en place de conf¨¦rences ³§¾±³¾³Ü±ô¡¯°¿±·±« hybrides ?
Oluseyi Soremekun: Malgr¨¦ les difficult¨¦s que l¡¯on peut initialement rencontrer, la mise sur pied d¡¯une conf¨¦rence Simul'ONU hybride est une exp¨¦rience franchement passionnante. C¡¯est un format in¨¦dit qui s¡¯assortit de possibilit¨¦s que les conf¨¦rences en personne ne pourraient probablement pas offrir. Les conf¨¦rences hybrides ont une plus grande port¨¦e dans la mesure o¨´ les participants peuvent y assister quel que soit leur lieu de r¨¦sidence. Elles sont moins co?teuses, car les frais de d¨¦placement, d¡¯h¨¦bergement et de nourriture et d¡¯autres d¨¦penses connexes disparaissent. Les orateurs techniques peuvent se joindre ¨¤ nous depuis n¡¯importe quelle r¨¦gion. Il est ¨¦galement possible de cr¨¦er des salles virtuelles pour les sessions des commissions.
Cependant, certains d¨¦fis se posent, notamment la stabilit¨¦ de l¡¯acc¨¨s ¨¤ l¡¯internet et le co?t du d¨¦ploiement des technologies pour assurer une convergence et des ¨¦changes sans faille entre les publics en personne et en ligne.
Quelles sont les grandes ¨¦tapes de la mise en place d¡¯une conf¨¦rence Simul'ONU hybride ?
Oluseyi Soremekun: En ce qui concerne les principales ¨¦tapes de la mise en place d¡¯une conf¨¦rence Simul'ONU hybride, il convient tout d¡¯abord de faire une reconnaissance de la salle de r¨¦union, c¡¯est-¨¤-dire du site o¨´ se tiendra la conf¨¦rence. Nous devons reconna?tre les lieux, nous devons ¨ºtre sur place pour d¨¦terminer la taille de la salle, le type de structure ¡ª s¡¯agit-il d¡¯un th¨¦?tre ou d¡¯une salle de classe ¡ª l¡¯¨¦clairage, la disponibilit¨¦ ¨¦ventuelle d¡¯un syst¨¨me de sonorisation ou d¡¯un grand ¨¦cran et ainsi de suite. La reconnaissance permet ¨¦galement de d¨¦terminer le nombre de cam¨¦ras et de microphones ¨¤ installer pour proposer une excellente couverture de la r¨¦union aux deux publics.
L¡¯¨¦tape suivante consiste ¨¤ choisir un fournisseur de services multim¨¦dias. Toutefois, je dois dire que la plupart des universit¨¦s disposent de cette capacit¨¦ par l¡¯interm¨¦diaire de leurs centres de TIC. Ces services comprennent l¡¯installation de cam¨¦ras vid¨¦o et de microphones reli¨¦s ¨¤ un serveur vid¨¦o. Le signal de la plateforme de r¨¦union Zoom est ¨¦galement boucl¨¦ dans le serveur pour assurer l¡¯interactivit¨¦. Il s¡¯agit de l¡¯¨¦quipement de diffusion en direct. Ensuite, une r¨¦p¨¦tition technique est organis¨¦e la veille de la manifestation.
La gestion des sessions des commissions demande plus d¡¯attention. Il existe deux approches ¨¤ cet ¨¦gard. Le public sur place se divise en plusieurs commissions, tout comme le public en ligne. Chaque commission sur place dispose d¡¯un ou deux microphones et d¡¯un ¨¦cran pour interagir efficacement avec les membres participant ¨¤ la r¨¦union en ligne. Les publics sur place et virtuel se voient et interagissent les uns avec les autres. C¡¯est un ¨¦l¨¦ment essentiel dans une r¨¦union hybride. Le public en ligne et le public sur place doivent pouvoir se voir, s¡¯entendre et communiquer mutuellement.
La deuxi¨¨me approche, que nous avons utilis¨¦e dans le cadre de la conf¨¦rence ³§¾±³¾³Ü±ô¡¯°¿±·±« ¨¤ destination des ¨¦coles secondaires de l¡¯?tat de Lagos (LASSMUN), consiste ¨¤ utiliser des s¨¦quences vid¨¦o pr¨¦enregistr¨¦es des sessions des six commissions de l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale. Chaque commission doit partager une vid¨¦o de 5 minutes montrant les d¨¦bats qu¡¯elle a men¨¦s pour parvenir ¨¤ ses r¨¦solutions. Ces s¨¦quences sont lues successivement. On s¡¯attend ¨¤ ce que le pr¨¦sident et le rapporteur de chaque commission assistent ¨¤ la r¨¦union en personne. Ils sont cens¨¦s faire partie du public sur place pour repr¨¦senter les membres de leur commission, lesquels se joignent au public en ligne en qualit¨¦ de repr¨¦sentants. ? la fin de la pr¨¦sentation vid¨¦o de chaque commission dans l¡¯espace physique, le pr¨¦sident et le rapporteur prennent la parole afin de soumettre les r¨¦solutions de leur commission ¨¤ l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale pour d¨¦bat et adoption. Cette m¨¦thode permet de gagner du temps et d¡¯¨¦viter les risques de probl¨¨mes techniques li¨¦s ¨¤ la transition d¡¯une salle de r¨¦union virtuelle ¨¤ l¡¯autre. En outre, c¡¯est une approche int¨¦ressante.
Comment retenir l¡¯attention des participants en ligne ?
Oluseyi Soremekun: Il s¡¯agit d¡¯un ¨¦l¨¦ment tr¨¨s important, d¡¯autant que les participants en ligne peuvent assister ¨¤ la r¨¦union depuis une diversit¨¦ d¡¯endroits, la plupart du temps leur chambre ou un espace public, o¨´ les distractions sont nombreuses.
Retenir leur attention peut se r¨¦v¨¦ler particuli¨¨rement difficile, mais ce n¡¯est pas impossible. Tout d¡¯abord, le fait de fournir des images claires de la r¨¦union, c¡¯est-¨¤-dire des orateurs et de l¡¯auditoire, renforce l¡¯attention du public virtuel. Au moyen d¡¯un serveur et d¡¯un m¨¦langeur vid¨¦o, les participants en ligne peuvent voir ¨¤ la fois l¡¯intervenant ou sa photographie et une coupe transversale des repr¨¦sentants pr¨¦sents dans la salle, les deux plans ¨¦tant juxtapos¨¦s sur leur ¨¦cran. Cela permet ¨¦galement de retenir leur attention.
En outre, le public en ligne doit participer et il faut lui rappeler r¨¦guli¨¨rement qu¡¯il peut poser des questions, intervenir, faire des suggestions ou exprimer ses pr¨¦occupations dans la bo?te de discussion.
De m¨ºme, ¨¤ la fin de la c¨¦r¨¦monie d¡¯ouverture, les participants en ligne devraient ¨ºtre invit¨¦s ¨¤ allumer leur webcam pour prendre une photo de groupe. Vous voyez, tout comme dans l¡¯espace physique, le public en ligne aura l¡¯occasion de faire une photo de groupe si chacun utilise sa webcam, ce qui est int¨¦ressant. Lorsque la pl¨¦ni¨¨re est ajourn¨¦e pour donner lieu aux sessions des commissions, nous devons r¨¦it¨¦rer la s¨¦ance photo et annoncer qu¡¯une photo de groupe sera prise dans chacune des commissions.
Enfin, il convient de veiller ¨¤ ce que chaque commission en ligne ne compte pas plus de 20 repr¨¦sentants. C¡¯est tr¨¨s important.
Comment aidez-vous les ¨¦l¨¨ves qui ont des difficult¨¦s ¨¤ se connecter ¨¤ Internet ?
Oluseyi Soremekun: Il ne fait aucun doute que la connectivit¨¦ Internet pourrait constituer un d¨¦fi majeur. Toutefois, une fa?on de rem¨¦dier ¨¤ ce probl¨¨me est de r¨¦unir les ¨¦l¨¨ves participants au sein de leur ¨¦cole, comme nous l¡¯avons fait dans le cadre de la conf¨¦rence ³§¾±³¾³Ü±ô¡¯°¿±·±« ¨¤ destination des ¨¦coles secondaires de l¡¯?tat de Lagos (LASSMUN).
Nous avons demand¨¦ ¨¤ toutes les ¨¦coles participantes de constituer des groupes, de sorte que les repr¨¦sentants se rassemblent dans les salles de r¨¦union des ¨¦tablissements. Certaines salles de r¨¦union portent d¡¯ailleurs le nom de l¡¯¨¦cole qui les abritent. Ainsi, gr?ce ¨¤ une seule connexion Internet, nous touchons un grand nombre de personnes. Lors de la LASSMUN, 30 ¨¦l¨¨ves par ¨¦cole ont repr¨¦sent¨¦ divers ?tats Membres des Nations Unies.
En ce qui concerne les ¨¦l¨¨ves participant ¨¤ la r¨¦union depuis leur domicile, une autre fa?on de relever ce d¨¦fi est de s¡¯adresser aux parents afin de leur faire comprendre qu¡¯il est dans leur int¨¦r¨ºt d¡¯aider leurs enfants ¨¤ se connecter ¨¤ Internet. Cette approche s¡¯est ¨¦galement r¨¦v¨¦l¨¦e utile.
D¡¯une mani¨¨re g¨¦n¨¦rale, il est important de faire en sorte que les repr¨¦sentants soient r¨¦partis en groupes dans leur ¨¦cole respective afin qu¡¯ils puissent assister conjointement ¨¤ la conf¨¦rence. Cela permet de contourner les probl¨¨mes de connectivit¨¦ ¨¤ Internet auxquels les ¨¦l¨¨ves peuvent faire face ¨¤ leur domicile.
Comment s¡¯assurer que les protocoles de lutte contre la COVID-19 sont respect¨¦s lors des conf¨¦rences Simul'ONU hybrides ?
Oluseyi Soremekun: Nous n¡¯avons pas eu trop de difficult¨¦s ¨¤ veiller au respect des protocoles de lutte contre la COVID-19. Le Centre d¡¯information des Nations Unies de Lagos a fourni des masques r¨¦utilisables en tissu ¨¤ double ¨¦paisseur portant la marque des Nations Unies ¨¤ tous les participants, repr¨¦sentants, dignitaires et journalistes pr¨¦sents. Nous avons ¨¦galement pr¨¦vu des bouteilles de d¨¦sinfectant ¨¤ l¡¯intention des participants et pour nettoyer les microphones et la surface du podium apr¨¨s chaque allocution. Tout particuli¨¨rement, nous avons plafonn¨¦ le nombre de participants ¨¤ 50 personnes dans une salle d¡¯une capacit¨¦ de 120 places. D¨¨s lors, il a ¨¦t¨¦ possible de garantir le respect des distances physiques dans la salle de r¨¦union. Le public s¡¯est compos¨¦ de 30 repr¨¦sentants et de 20 dignitaires et journalistes. Les 30 repr¨¦sentants ¨¦taient les responsables de la conf¨¦rence Simul'ONU, y compris le pr¨¦sident et le rapporteur de chaque commission de la simulation d¡¯assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale.
Quels ont ¨¦t¨¦ les points forts de cette exp¨¦rience ?
Oluseyi Soremekun:
Parmi les points forts, il y a eu la possibilit¨¦ d¡¯innover. La pand¨¦mie de COVID-19 a constitu¨¦ l¡¯occasion de repenser notre mode de travail. Chaque d¨¦fi offre de nouvelles possibilit¨¦s, ce qui signifie ¨¦galement que n¨¦cessit¨¦ est m¨¨re d¡¯invention. Au Centre d¡¯information des Nations Unies de Lagos, n¡¯¨¦tions pas pr¨ºts ¨¤ accepter que la pand¨¦mie de COVID-19 paralyse les activit¨¦s ³§¾±³¾³Ü±ô¡¯°¿±·±«. Nous avons d? faire preuve de cr¨¦ativit¨¦ pour atteindre les m¨ºmes objectifs et, en fin de compte, pour aller plus loin que si nous avions organis¨¦ une conf¨¦rence ³§¾±³¾³Ü±ô¡¯°¿±·±« traditionnelle.
La technologie fait partie int¨¦grante de notre avenir. C¡¯est un autre point fort ¨¤ mes yeux. En tant que centre d¡¯information, nous devons nous tenir au courant des ¨¦volutions technologiques pertinentes.
Cette situation a ¨¦galement montr¨¦ que les jeunes sont pr¨ºts ¨¤ apprendre et ¨¤ contribuer ¨¤ am¨¦liorer leur quotidien sous la direction d¡¯une personne plus comp¨¦tente qu¡¯eux dans un domaine donn¨¦.
Ensuite, ¨¦l¨¦ment plus important encore, il y a la question du leadership, qui demeure essentielle pour susciter le changement. Le directeur du Centre d¡¯information des Nations Unies de Lagos s¡¯est engag¨¦ ¨¤ faire en sorte qu¡¯une conf¨¦rence ³§¾±³¾³Ü±ô¡¯°¿±·±« soit organis¨¦e chaque ann¨¦e au Nigeria, sans interruption. Je tiens ¨¦galement ¨¤ souligner que, pour notre part, cet engagement n¡¯¨¦tait pas sujet ¨¤ d¨¦bat. En effet, lorsque nous avons lanc¨¦ ces id¨¦es et les avons partag¨¦es avec nos partenaires, certains d¡¯entre eux ont exprim¨¦ des r¨¦serves et des inqui¨¦tudes quant ¨¤ la possibilit¨¦ d¡¯organiser une conf¨¦rence ³§¾±³¾³Ü±ô¡¯°¿±·±« virtuelle ou hybride. Mais nous avons r¨¦ussi ¨¤ leur faire comprendre les possibilit¨¦s propres au format de conf¨¦rence hybride. Ils ont adh¨¦r¨¦ au projet et, ensemble, nous avons mis sur pied une manifestation ³§¾±³¾³Ü±ô¡¯°¿±·±« hybride r¨¦ussie. Merci.
