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Th¨¨me pour l'ann¨¦e 2009 :

? Rompre le silence : N¡¯oublions pas ?

Journ¨¦e internationale de comm¨¦moration des victimes de l¡¯esclavage et de la traite transatlantique des esclaves

 

? L¡¯histoire de la fin de la traite des esclaves m¨¦rite d¡¯¨ºtre racont¨¦e ici, aux Nations Unies.  En effet, la d¨¦fense des droits de l¡¯homme est au c?ur de la mission g¨¦n¨¦rale de cette Organisation.  Notre Charte proclame l¡¯¨¦galit¨¦ des droits.  La D¨¦claration universelle des droits de l¡¯homme stipule que ? nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ?.

Le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral, Ban Ki-moon

 

La traite transatlantique des esclaves a perdur¨¦ pendant quatre si¨¨cles.

Imaginez ¨ºtre arrach¨¦ ¨¤ votre famille en pleurs ¨¤ la suite d¡¯une guerre ethnique¡­ Oblig¨¦ de marcher des centaines de kilom¨¨tres jusqu¡¯¨¤ la rive ouest-africaine de l¡¯oc¨¦an Atlantique. Vous ¨ºtes d¨¦pouill¨¦ de votre nom, de votre identit¨¦, de tous les droits que m¨¦rite un ¨ºtre humain. Le navire europ¨¦en ¨¤ bord duquel vous ¨ºtes contraint d¡¯embarquer se dirige vers les plantations des Cara?bes et de l¡¯Am¨¦rique du Sud en traversant l¡¯Atlantique, un voyage ¨¤ travers le funeste ? Passage du milieu ?. Une multitude de Noirs de toutes sortes, encha?n¨¦s les uns aux autres, ayant ¨¤ peine la place de se retourner, voyageant pendant des mois, ayant le mal de mer, entour¨¦s par des baignoires crasseuses remplies de vomi dans lesquelles les enfants tombaient souvent, certains allant jusqu¡¯¨¤ s¡¯¨¦touffer. Les cris des femmes et les g¨¦missements des mourants rendent toute cette sc¨¨ne d¡¯horreur presque inconcevable. La mort et la maladie sont omnipr¨¦sentes et seule une personne sur six survivra ¨¤ ce voyage et au travail brutal et ¨¦puisant qui lui succ¨¨de.

 

Message du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral | Message du Pr¨¦sident de l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale | °ä¨¦±ô¨¦²ú°ù²¹³Ù¾±´Ç²Ô| Fiche d'information | ²Ñ³Ü±ô³Ù¾±³¾¨¦»å¾±²¹ Documents

 

Contexte

Imaginez qu'on vous arrache ¨¤ votre famille en pleurs¡­ qu'¨¤ marches forc¨¦es, on vous emm¨¨ne ¨¤ des centaines de kilom¨¨tres jusqu'¨¤ ce que vous arriviez sur les rivages de la c?te ouest-africaine de l'oc¨¦an Atlantique. On vous d¨¦pouille de votre nom, de votre identit¨¦, de tous les droits inh¨¦rents ¨¤ tout ¨ºtre humain. Le navire europ¨¦en sur lequel on vous force ¨¤ embarquer va traverser l'Atlantique en direction des plantations des Cara?bes et de l'Am¨¦rique du Sud; c'est la tristement c¨¦l¨¨bre ? travers¨¦e du milieu ? : une foule h¨¦t¨¦roclite d'hommes et de femmes noirs encha?n¨¦s les uns aux autres, ayant ¨¤ peine la place de bouger pendant une travers¨¦e de plusieurs mois. Souffrant du mal de mer, ils vivent dans la salet¨¦, ¨¤ proximit¨¦ de bacs remplis de vomi o¨´ souvent des enfants tombent et se noient. Les cris des femmes et les r?les des mourants rendent toute cette sc¨¨ne d'horreur presque inconcevable. La mort et la maladie sont partout. Une personne sur six p¨¦rira pendant cette travers¨¦e et ou ne survivra pas au travail brutal et ¨¦reintant qui l'attend¡­

La traite transatlantique des esclaves a dur¨¦ plus de quatre si¨¨cles.

 

Le ? commerce triangulaire ?

Des navires transportant des marchandises telles que des armes, de l'alcool et des chevaux quittaient les ports europ¨¦ens pour l'Afrique de l'Ouest, o¨´ ils ¨¦changeaient ces produits contre des Africains r¨¦duits en esclavage. Ces esclaves avaient soit ¨¦t¨¦ captur¨¦s au cours de guerres, soit ¨¦taient victimes d'entreprises locales fructueuses de capture et de vente d'esclaves.

Des bateaux lourdement charg¨¦s d'esclaves africains se lan?aient alors dans la ? travers¨¦e du milieu ? en direction des colonies am¨¦ricaines et europ¨¦ennes des Cara?bes et de l'Am¨¦rique du Sud. Pour transporter le maximum d'esclaves, les navires supprimaient souvent leur entrepont. On estime ¨¤ un sur six le nombre d'esclaves qui mouraient pendant la travers¨¦e en raison de l'insalubrit¨¦ et du manque d'espace. Sur les navires frapp¨¦s par des maladies ou en proie ¨¤ une r¨¦bellion, le nombre de morts pouvait d¨¦passer un esclave sur deux.

Une fois que les esclaves qui avaient surv¨¦cu ¨¦taient vendus, les navires rentraient en Europe charg¨¦s de denr¨¦es produites par le travail des esclaves : sucre, tabac, coton, rhum et caf¨¦. 

 

Justification du syst¨¨me esclavagiste

La traite transatlantique des esclaves s'inscrivait dans un syst¨¨me ¨¦conomique vaste et complet. Les principaux pays commer?ants ¡ª Espagne, Portugal, Pays-Bas, Angleterre et France ¡ª r¨¦alisaient des profits ¨¤ chaque ¨¦tape du commerce triangulaire et un grand nombre de villes d'Europe ont prosp¨¦r¨¦ gr?ce aux profits issus des industries agricoles ¨¦rig¨¦es et fructifi¨¦es litt¨¦ralement sur le ? dos ? des esclaves africains.

La pratique de l'esclavage ¨¦tait souvent justifi¨¦e par des raisons philanthropiques ou religieuses. Cette pratique ¨¦tait m¨ºme codifi¨¦e par des lois comme le fameux ? Code Noir ? de 1685. Ce code fran?ais ¨¦non?ait les droits et les devoirs des ma?tres et des esclaves dans les colonies des Am¨¦riques et stipulait : ? Nous d¨¦clarons les esclaves ¨ºtre meubles ?. Il mettait en place un syst¨¨me disciplinaire rigoureux qui imposait de fouetter les esclaves et de les marquer aux fers pour des d¨¦lits mineurs. Mais en m¨ºme temps, il pr¨¦tendait ? prot¨¦ger ? les esclaves contre les abus de leurs ma?tres et pr¨¦voyait des jours f¨¦ri¨¦s pour les f¨ºtes religieuses, imposait la religion catholique, tol¨¦rait les mariages mixtes et pr¨¦conisait la pr¨¦servation des familles. 

 

Abolition de la traite transatlantique des esclaves

Vers la fin du XVIIIe si¨¨cle, l'opposition morale et politique ¨¤ la traite des esclaves grandissait en Grande-Bretagne et aux ?tats-Unis, ainsi que dans d'autres parties d'Europe. Des groupes tels que les Quakers en Am¨¦rique du Nord et la Soci¨¦t¨¦ pour l'abolition de l'esclavage en Grande-Bretagne jou¨¨rent un r?le d¨¦cisif pour sensibiliser l'opinion publique ¨¤ la traite des esclaves par le biais de p¨¦titions publiques, de campagnes de boycott et par la diffusion de documents d¨¦crivant et parfois illustrant les conditions de vie des esclaves ¨¤ bord des navires n¨¦griers et sur les plantations.

Et il y eut ¨¦galement des r¨¦voltes d'esclaves, notamment en Ha?ti pendant la R¨¦volution de 1791 ¨¤ 1804. A lui seul, cet ¨¦v¨¦nement a marqu¨¦ un tournant tr¨¨s important dans la traite des esclaves, car les puissances coloniales commenc¨¨rent ¨¤ prendre conscience des risques politiques et militaires pos¨¦s par ces soul¨¨vements. Ce facteur, conjugu¨¦ aux voix de plus en plus fortes du mouvement abolitionniste et ¨¤ de nouvelles conditions ¨¦conomiques qui avaient diminu¨¦ l'importance ¨¦conomique de certaines colonies europ¨¦ennes, signala le d¨¦but de la fin de la traite transatlantique.

Il y a 200 ans, au d¨¦but du mois de mars 1807, le Pr¨¦sident des ?tats-Unis, Thomas Jefferson, signait une loi abolissant la traite. Ce m¨ºme mois, le Parlement britannique, sous l'impulsion des abolitionnistes William Wilberforce, le r¨¦v¨¦rend James Ramsay et John Wesley, interdisait la traite des esclaves dans tout l'Empire britannique. L'Histoire avait pris un nouveau tournant.

Dans les ann¨¦es qui suivirent, d'autres pays d'Europe mirent en place des lois interdisant l'esclavage, mais ce n'est que 80 ann¨¦es plus tard que la traite transatlantique des esclaves a enfin cess¨¦, apr¨¨s que Cuba et le Br¨¦sil l'ont abolie en 1886 et 1888 respectivement.

 

Legs

Le legs de la traite transatlantique des esclaves fait l'objet de nombreux d¨¦bats. Il est certain que la traite a entra?n¨¦ la destruction d'une partie importante de la langue, de la culture et de la religion de millions d'Africains r¨¦duits en esclavage. Le ? d¨¦part ? d'un si grand nombre d'habitants de l'Afrique a perturb¨¦ l'¨¦conomie du continent et, d'apr¨¨s certains chercheurs, cela aurait d¨¦savantag¨¦ l'Afrique de mani¨¨re permanente par rapport ¨¤ d'autres r¨¦gions du monde. D'aucuns font ¨¦galement valoir que l'esclavage a red¨¦fini l'Afrique aux yeux du monde, laissant derri¨¨re lui un racisme persistant et l'image st¨¦r¨¦otyp¨¦ de l'inf¨¦riorit¨¦ des Africains.

 

Rompre le silence pour ne pas oublier

Le 17 d¨¦cembre 2007, l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale des Nations Unies a proclam¨¦ qu'¨¤ partir de 2008, le 25 mars serait chaque ann¨¦e la Journ¨¦e internationale de c¨¦l¨¦bration du bicentenaire de l'abolition de la traite transatlantique des esclaves. On ne sait pas grand-chose des 400 ann¨¦es qu'a dur¨¦ la traite transatlantique des esclaves et de ses cons¨¦quences ¨¤ long terme dans le monde, ni des contributions des esclaves ¨¤ l'¨¦dification des soci¨¦t¨¦s qui les ont r¨¦duits en esclavage. Ce manque de connaissance a eu pour effet de marginaliser les peuples d'origine africaine en Europe, en Am¨¦rique du Nord et en Am¨¦rique du Sud.

L'objectif de cette Journ¨¦e est d'honorer la m¨¦moire de ceux qui ont perdu la vie ¨¤ cause de l'esclavage et de ceux qui ont subi les horreurs de la travers¨¦e du milieu et ont lutt¨¦ pour obtenir leur libert¨¦. C'est ¨¦galement une journ¨¦e consacr¨¦e ¨¤ l'examen des causes, des cons¨¦quences, et des enseignements de la traite transatlantique des esclaves en vue de sensibiliser le public aux dangers du racisme et des pr¨¦jug¨¦s.

Sources :

  •  (Organisation des Nations Unies pour l'¨¦ducation, la science et la culture, 2004)
  •  (Organisation des Nations Unies pour l'¨¦ducation, la science et la culture)
  • Soci¨¦t¨¦ antiesclavagiste Internationale [EN]

 

Tambours et esclavage

 

En Afrique sub-saharienne, la plupart des gens ne sont g¨¦n¨¦ralement pas enclins ¨¤ s¨¦parer le rythme, les dimensions spirituelles et l'ordre de l'univers dans des compartiments. Les soci¨¦t¨¦s traditionnelles africaines consid¨¨rent que le tambour a un esprit et un caract¨¨re clairement observables. On croit, dans de nombreuses communaut¨¦s africaines, que la voix des grands anc¨ºtres se cache dans le bois des arbres, et que les hommes et les femmes peuvent entrer en contact avec eux quand ils en ont besoin. L'histoire africaine se transmet par tradition orale. 

Partout, les esclaves ont lutt¨¦ pour garder leur h¨¦ritage et la pratique du tambour vivants. Les tambours du Cameroun repr¨¦sentent de nombreux types de tambours africains. Du fait de ses nombreux peuples et de sa localisation g¨¦ographique unique : sur la c?te, au c?ur de l'Afrique mais aussi aux portes du Sahara, le Cameroun est parfois per?u comme l'Afrique en miniature. Ces tambours sont aussi le reflet de perspectives spirituelles, sociales, ethno-anthropologiques et artistiques. La signification historique et culturelle des tambours au regard de la traite transatlantique des esclaves est remarquable.

Pendant le Passage, on encourageait les esclaves ¨¤ battre le tambour. Mais ¨¤ l'arriv¨¦e en Am¨¦rique, la pratique du tambour leur ¨¦tait interdite, pour la plupart d'entre eux. N¨¦anmoins, le tambour a continu¨¦ son voyage, et a accompagn¨¦ les esclaves noirs partout o¨´ ils allaient, influen?ant ou cr¨¦ant de nouveaux genres artistiques et musicaux, tels que la forme ? question-r¨¦ponse ? import¨¦e en Am¨¦rique  et dans le monde pour la premi¨¨re fois par les esclaves et aujourd'hui r¨¦pandu dans le blues, le jazz, le rock and roll, et le hip-hop. Mais l'influence des tambours est all¨¦e au-del¨¤ de la musique. Les Tambours ont continu¨¦ ¨¤ galvaniser l'esprit guerrier des esclaves noirs comme au cours de la R¨¦volte de Stono en Caroline du Sud ou le soul¨¨vement de la Nouvelle-Orl¨¦ans. Partout dans les Am¨¦riques, les esclaves africains c¨¦l¨¦braient leur libert¨¦ retrouv¨¦e en battant les tambours. C'est arriv¨¦ le 12 avril 1865 quand les Conf¨¦d¨¦r¨¦s ont quitt¨¦ Mobile et qu'un groupe de jeunes africains d¨¦cid¨¨rent de faire quelque chose ? d'africain ? pour f¨ºter leur retour ¨¤ la libert¨¦. Ils ont sculpt¨¦ un tambour, l'ont frapp¨¦ et sa pulsation puissante les a ramen¨¦s en Afrique. L'un d'entre eux, Cudjo Lewis, a dit : ¡°After dey free us, you understand me, we so glad, we makee de drum and beat it lak in de Affica soil.¡±  Cudjo Lewis faisait partie des derniers Africains ¨¤ avoir ¨¦t¨¦ achemin¨¦s aux ?tats-Unis par le commerce transatlantique des esclaves. Comme le symbolisait leur tambour, la libert¨¦ ¨¦tait pour eux directement li¨¦e ¨¤ l'Afrique. 

L'exposition montre l'importance unique qu'a le tambour pour tous, constituant aujourd'hui encore un lien fort entre les anciens esclaves d'origine africaine et l'Afrique, malgr¨¦ des si¨¨cles d'esclavage.

Des pi¨¨ces tr¨¨s sp¨¦ciales et tr¨¨s rares, dont des tambours royales font partie de l'exposition, pour laquelle DPI a collabor¨¦ avec le Centre Schomburg de recherche en culture noire et le Centre culturel carib¨¦en de New York. En plus du mat¨¦riel acad¨¦mique fourni par le Cameroun, les deux institutions ont contribu¨¦ ¨¤ l'exposition par des textes et des recherches.

 


Message du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral

25 mars 2009

 

L'investiture, cette ann¨¦e, d'un fils d'Afrique comme Pr¨¦sident des ?tats-Unis a marqu¨¦ pour beaucoup une ¨¦tape historique dans un long voyage entam¨¦ il y a plus de 400 ans. D'un bout ¨¤ l'autre des Am¨¦riques et des Cara?bes, il y a longtemps que les descendants des victimes de la plus grande migration forc¨¦e de l'histoire se battent ?prement pour obtenir la justice, l'assimilation et le respect, et la lutte dure encore.

La Journ¨¦e internationale du souvenir d¨¦di¨¦e aux victimes de l'esclavage et de la traite transatlantique des esclaves est un hommage ¨¤ la m¨¦moire des millions d'Africains qui ont ¨¦t¨¦ arrach¨¦s ¨¤ leur terre et r¨¦duits en esclavage. Les estimations du nombre de millions d'hommes et de femmes qui ont ¨¦t¨¦ d¨¦plac¨¦s varient, mais ce que personne ne peut contester, c'est l'h¨¦ritage laiss¨¦ par cet odieux trafic. L'Afrique ne s'est pas encore remise des ravages du commerce des esclaves, ni de la colonisation qui a suivi. Et, de l'autre c?t¨¦ de l'Atlantique, ainsi qu'en Europe et ailleurs dans le monde, des descendants d'Africains continuent de se d¨¦battre quotidiennement contre les pr¨¦jug¨¦s profond¨¦ment ancr¨¦s qui font qu'ils continuent de compter pour une part disproportionn¨¦e des populations qui vivent dans la pauvret¨¦.

Bien que l'esclavage ait ¨¦t¨¦ officiellement aboli, le racisme continue de souiller le monde d'aujourd'hui. Il en est de m¨ºme des formes contemporaines de l'esclavage que sont la servitude, la prostitution forc¨¦e et l'utilisation des enfants dans la guerre et le trafic international des stup¨¦fiants. Nous devons absolument ¨¦lever vigoureusement la voix contre ces atteintes. Selon la D¨¦claration universelle des droits de l'homme, ? tous les ¨ºtres humains naissent libres et ¨¦gaux en dignit¨¦ et en droits ?. Lorsque ce principe fondamental n'est pas respect¨¦, on plonge directement dans l'inhumanit¨¦ de l'esclavage et les horreurs du g¨¦nocide.

Le th¨¨me des activit¨¦s comm¨¦moratives organis¨¦es cette ann¨¦e est la d¨¦nonciation de l'esclavage. Il nous appelle ¨¤ ? Rompre le silence, tambour battant ?. Depuis que le jour s'est lev¨¦, en Afrique, sur la race humaine, les tambours marquent le pouls de notre histoire, et ils continuent de nous aider ¨¤ c¨¦l¨¦brer l'humanit¨¦ que nous partageons. Aujourd'hui, j'exhorte tout un chacun, o¨´ qu'il ou elle soit, ¨¤ battre le tambour pour proclamer que, noirs ou blancs, hommes ou femmes, nous ne formons qu'un seul peuple. Dans un orchestre, les musiciens jouent chacun sa partition, mais non sans s'¨¦couter les uns les autres. Il nous faut suivre leur exemple. Nous ne pouvons trouver l'harmonie que si nous nous respectons mutuellement, nous appr¨¦cions notre diversit¨¦ et nous collaborons dans la poursuite de nos objectifs communs.

Ban Ki-moon

 


Message du Pr¨¦sident de l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale

25 mars 2009

 

Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,
Monsieur le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral,
Mesdames et Messieurs les musiciens et autres ? saltimbanques ?,
Mes ch¨¨res s?urs, mes chers fr¨¨res,

Permettez-moi de commencer par vous remercier tous d'avoir braqu¨¦ l'attention ¡ª non seulement la n?tre, ici ¨¤ l'ONU, mais celle du monde entier ¡ª sur cette Journ¨¦e de comm¨¦moration des victimes de l'esclavage et de la traite transatlantique des esclaves. On dirait qu'apr¨¨s tant de si¨¨cles, le monde commence enfin ¨¤ assumer ce qui est une des pires souillures laiss¨¦es par notre long pass¨¦ de traitement inhumain de nos fr¨¨res et s?urs humains. C'est m¨ºme paradoxal que nous saluions le souvenir d'un pass¨¦ aussi cruel. Mais cela traduit un changement qui m¨¦rite d'¨ºtre c¨¦l¨¦br¨¦ et marqu¨¦ avec solennit¨¦.

L'abolition de la traite transatlantique des esclaves remonte ¨¤ 1808 : l'¨¦v¨¦nement nous para?t ¨¦loign¨¦ dans le temps et donc lointain. Mais je suis persuad¨¦ que la plupart d'entre nous savons combien il importe d'appeler l'attention du monde entier sur cet ¨¦v¨¦nement historique.

En fait, l'abolition de la traite des esclaves, dont les vaisseaux avaient, pendant des centaines d'ann¨¦es, sillonn¨¦ l'Atlantique, de l'Afrique ¨¤ l'Europe, ¨¤ l'Am¨¦rique latine et ¨¤ l'Am¨¦rique du Nord, n'a pas mis fin ¨¤ l'esclavage. Elle a m¨ºme provoqu¨¦ des ressentiments et fait couler le sang, d'une mani¨¨re dont les effets nous hantent encore. Mais elle a marqu¨¦ une ¨¦tape importante sur le chemin de l'¨¦limination de l'esclavage, car c'¨¦tait une des premi¨¨res d¨¦cisions par lesquelles la communaut¨¦ internationale s'unissait dans la lutte contre ce commerce si barbare et monstrueusement lucratif.

J'ai toujours ¨¦t¨¦ partisan du pardon et de la r¨¦conciliation. La traite des esclaves est un abominable crime contre l'humanit¨¦, et c'est extraordinaire qu'autant d'Africains et leurs descendants dans les Am¨¦riques aient eu la g¨¦n¨¦rosit¨¦ de le pardonner. Mais il n'en reste pas moins qu'aucun de nous, o¨´ qu'il se trouve dans le monde, ne doit l'oublier.

Un des aspects de ce drame de dimension historique est que la traite des esclaves et l'esclavage lui-m¨ºme restent d'une profonde actualit¨¦, m¨ºme si on continue de les passer sous silence. Cela transpara?t dans le racisme qui reste incrust¨¦ dans pratiquement toutes nos soci¨¦t¨¦s. N'oublions pas que c'est l'omnipr¨¦sence de ce mal qui donne toute son actualit¨¦ et son importance ¨¤ la Conf¨¦rence d'examen de la mise en ?uvre de la D¨¦claration et du Programme d'action de Durban, qui doit avoir lieu ¨¤ Gen¨¨ve le mois prochain. Unissons nos efforts pour que cette conf¨¦rence, qui suscite la controverse, soit utile et r¨¦ussie.

L'actualit¨¦ de l'esclavage nous rappelle que la traite des esclaves est une institution qui n'a pas seulement d¨¦vast¨¦ un continent, mais aussi empoisonn¨¦ ¨¤ la racine, par sa pr¨¦sence corrosive, bien des soci¨¦t¨¦s, anciennes ou naissantes. Nous continuons tous ¨¤ subir les cons¨¦quences de cette exploitation, quoique, bien ¨¦videmment, certains en p?tissent beaucoup plus que d'autres.

En m¨ºme temps que nous portons notre attention sur les victimes de la traite des esclaves, il nous faut reconna?tre qu'une forme contemporaine d'esclavage perdure parmi nous, souvent invisible et tol¨¦r¨¦e ¨¤ l'¨¦chelon international. Malgr¨¦ les lois qui proclament l'interdiction de l'esclavage et de la traite des esclaves sous toutes leurs formes, des millions de personnes restent entre les griffes de l'esclavage. Il suffit de voir ce qu'on rapporte sur les conditions abominables dans lesquelles vivent les ouvriers agricoles, souvent des autochtones, qui sont victimes des formes classiques d'asservissement.

Et il y a aussi les formes plus modernes de l'esclavage, qui reposent sur la traite d'¨ºtres humains, le comble de l'infamie en mati¨¨re de commerce international. Leurs victimes sont les travailleurs forc¨¦s, les enfants soldats et les esclaves sexuels, ainsi que ceux qui sont pris dans les mailles des r¨¦seaux d'adoption ill¨¦gale ou du trafic d'organes. Je trouve que nous pouvons ¨ºtre fiers de l'action que m¨¨ne l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale sur de multiples fronts pour punir et faire dispara?tre ces formes contemporaines de crimes contre l'humanit¨¦.

Mais aujourd'hui, nous sommes r¨¦unis pour comm¨¦morer les innombrables victimes de la traite transatlantique des esclaves, pour honorer leur m¨¦moire et pour leur rendre la place dans l'Histoire que beaucoup pr¨¦f¨¨rent leur refuser. Je rends hommage au travail accompli par le D¨¦partement de l'information, ainsi qu'¨¤ la g¨¦n¨¦rosit¨¦ des musiciens qui sont venus si nombreux pour donner plus de retentissement ¨¤ cette comm¨¦moration. Joignons-nous tous ¨¤ l'action concert¨¦e men¨¦e pour faire de l'esclavage un lointain souvenir, et non plus la r¨¦alit¨¦ cauchemardesque qu'il reste aujourd'hui.

Je vous remercie.

H.E. Mr. Miguel d'Escoto Brockmann

 


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Les divers ¨¦v¨¨nements de la c¨¦l¨¦bration ont rassembl¨¦ une large diaspora de personnalit¨¦s connues, dont des artistes, auteurs et historiens descendants d'esclaves vivant maintenant dans les Cara?bes, en Am¨¦rique et bien s?r, en Afrique.

En plus des activit¨¦s de New York, les  de par le monde ont organis¨¦ d'autres ¨¦v¨¨nements.

 

Projection de documentaires

Une projection de documentaires a ¨¦t¨¦ organis¨¦e dans l'Auditorium de la Biblioth¨¨que Dag Hammarskj?ld le 24 mars 2009, de 13h15 ¨¤ 18h00.

Les trois films ont ¨¦t¨¦ projet¨¦s ¨¤ New York, retra?ant l¡¯histoire de la traite des esclaves et explorant les r¨¦percussions sociales et culturelles de l¡¯esclavage ainsi que les r¨¦alisations extraordinaires des descendants d¡¯esclaves qui ont accompli des choses formidables et stimulantes. 

Apr¨¨s la projection des documentaires a eu lieu une session de questions et r¨¦ponses ¨¤ laquelle ont assist¨¦ M. Georges Collinet (Cameroun/?tats-Unis), qui figure ¨¦galement dans le premier film Scattered Africa: Faces and Voices of the African Diaspora, M. Renato Barbieri (Br¨¦sil), directeur du second film Black Atlantic: On the Orixas Route, et M. Jeffery Heyman, directeur du troisi¨¨me film Merritt College: Home of the Black Panthers.

 

Exposition de tambours

Le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de l'ONU, M. Ban Ki-moon, participe ¨¤ la c¨¦r¨¦monie d'inauguration de l'exposition ? Rompre le silence, tambour battant  ? aux c?t¨¦s de la Ministre de la culture du Cameroun, Mme. Ama Tutu Muna.
Cr¨¦dit : Photo ONU/Paulo Filgueiras 

Une exposition de tambours intitul¨¦e ? Rompre le silence, tambour battant  ? a ¨¦t¨¦ officiellement inaugur¨¦e dans la galerie nord-est de l'entr¨¦e des visiteurs, mardi 24 mars ¨¤ 18 heures

Cette exposition, visible jusqu'au 24 avril, a pour objectif d'illustrer la signification unique et durable du tambour en tant que lien entre les descendants des anciens esclaves d'origine africaine et la ? M¨¨re Afrique  ?. Le fil conducteur est le ? voyage ? du tambour, de l'Afrique aux Am¨¦riques, par le biais du la traite transatlantique des esclaves, qui a dur¨¦ pr¨¨s de 400 ans. La collection de tambours pr¨¦sent¨¦e comprend un large ¨¦ventail de tambours s¨¦culiers, sacr¨¦s, religieux et non religieux, c¨¦r¨¦moniaux, ludiques et parlants, principalement du Cameroun et des Cara?bes. 

? l¡¯occasion de l¡¯ouverture formelle de l¡¯exposition, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral a d¨¦clar¨¦ que ? les tambours ont donn¨¦ le pouls de notre histoire et ils continuent ¨¤ nous aider ¨¤ c¨¦l¨¦brer notre humanit¨¦ commune. Nous devons battre le tambour pour proclamer que quelque soit notre couleur, quelque soit notre genre, nous sommes un peuple, avec un futur commun. Assurons-nous que ce futur soit un futur de paix, de respect et de libert¨¦ ?.

? l¡¯occasion de cette exposition, le Gouvernement du Cameroun a envoy¨¦ ¨¤ New York une d¨¦l¨¦gation de 30 artistes, experts et hauts fonctionnaires, conduite par la Ministre de la culture du Cameroun, Mme Ama Tutu Muna.

Mme Pauline Andela Tsala fait une d¨¦monstration de tambour parlant ¨¤ la c¨¦r¨¦monie d'inauguration de l'exposition ? Rompre le silence, tambour battant ? ¨¤ laquelle assiste le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de l'ONU, M. Ban Ki-moon.
Cr¨¦dit : Photo ONU/Paulo Filgueiras 

Une des artistes de la d¨¦l¨¦gation, Mme Pauline Andela Tsala, ?g¨¦e de 76 ans, est une des derni¨¨res pratiquantes de la tradition du tambour parlant. Elle est connue pour sa capacit¨¦ extraordinaire ¨¤ d¨¦chiffrer et traduire les rythmes et les lignes des battements de tambour, avec le code Morse.

Un tambour tr¨¨s sp¨¦cial a ¨¦t¨¦ envoy¨¦ par avion du Cameroun pour cette exposition; il s¡¯agit du Ndek, un tambour de 230 ans, pesant 400 kilogrammes, et r¨¦put¨¦ ¨ºtre ? l¡¯?me ? du peuple Gounoko du nord-ouest du Cameroun. Cet objet rare et sacr¨¦ ¨¦tait utilis¨¦ pour envoyer des signaux aux jeunes Gounoko dans un rayon de 16 kilom¨¨tres afin de fuir les guerres et de se prot¨¦ger des esclavagistes.

Avant de permettre aux autorit¨¦s camerounaises d¡¯envoyer le Ndek ¨¤ New York, le peuple Gounoko a proc¨¦d¨¦ ¨¤ une c¨¦r¨¦monie sp¨¦ciale pr¨¦sid¨¦e par son roi (fon), en sp¨¦cifiant que personne ne devrait jouer de ce tambour et en s¡¯assurant aupr¨¨s des autorit¨¦s que le tambour sera restitu¨¦ rapidement et en bonne condition ¨¤ sa terre d¡¯origine.

Pour faciliter ce retour, le peuple Gounoko a accept¨¦ de pr¨ºter ce bien culturel aux autorit¨¦s ¨¤ mi-chemin du territoire de la communaut¨¦. Dans un sens spirituel, ils ont ainsi ¨¦limin¨¦ tous les obstacles potentiels au retour du Ndek.

Des tambours appartenant au d¨¦funt ma?tre du tambour nig¨¦rien, Babatunde Olatunji, sont ¨¦galement expos¨¦s.

 

³Õ¾±»å¨¦´Çconf¨¦rence pour les ¨¦tudiants

La vid¨¦oconf¨¦rence a commenc¨¦ mercredi 25 mars ¨¤ 9h00 [heure de New York].

Des ¨¦coles des ?tats-Unis ont particip¨¦ ¨¤ la conf¨¦rence dans le cadre du R¨¦seau des ¨¦coles associ¨¦es de l'UNESCO et des ¨¦coles des Cara?bes invit¨¦es par l'Organisation Amistad America, avec des ¨¦tudiants des ¨¦coles de la ville de New York rassembl¨¦s au Si¨¨ge des Nations Unies.

 

?v¨¦nement musical

Le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de l'ONU, M. Ban Ki-moon, a ¨¦t¨¦ rejoint au tambour par la Ministre de la culture camerounaise, Mme Ama Tutu Muna.
Cr¨¦dit : Photo ONU/Paulo Filgueiras

? 12h00, mercredi 25 mars, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral a symboliquement lanc¨¦ les ?±¹¨¦²Ô±ð³¾±ð²Ô³Ù²õde cette semaine en jouant quelques notes sur un tambour import¨¦ du Cameroun, aux c?t¨¦s de musiciens, joueurs de tambour et groupes musicaux qui se sont produits sur la pelouse, ¨¤ proximit¨¦ de la Cloche de la paix.

M. Ban Ki-moon a ¨¦t¨¦ rejoint au tambour par la Ministre de la culture camerounaise, Mme Ama Tutu Muna.

L¡¯¨¦v¨¦nement a pr¨¦sent¨¦ des performances par des percussionnistes solo et en groupe : Vado Diamonde de C?te d¡¯Ivoire, Manhattan Samba pr¨¦sentant de la musique br¨¦silienne, Magbana Drum and Dance de Brooklyn, les New Yorkais Chauncey Yearwood et David Freyre, Harmony Music Makers, groupe musical des Cara?bes, un groupe d¡¯enfants de l¡¯?cole franco-am¨¦ricaine de New York, une repr¨¦sentation organis¨¦e par des joueurs de tambour et une c¨¦r¨¦monie typique d¡¯invocation des esprits (griot) du Cameroun.

Mme Demissa Williams, Repr¨¦sentante permanente de la Grenade, en sa qualit¨¦ de Pr¨¦sidente de la Communaut¨¦ carib¨¦enne (CARICOM), a annonc¨¦ que la CARICOM s¨¦lectionnera bient?t un Ambassadeur de bonne volont¨¦ et mettra en place un fonds d¡¯affectation sp¨¦ciale pour travailler ¨¤ la construction d¡¯un m¨¦morial permanent consacr¨¦ au souvenir de la traite transatlantique des esclaves au Si¨¨ge des Nations Unies.

Un artiste joue de son tambour pour marquer l'ouverture de la c¨¦r¨¦monie ? Rompre le silence, tambour battant ?.
Cr¨¦dit : Photo ONU/Mark Garten 

En sa qualit¨¦ de Pr¨¦sident du Groupe africain, le Repr¨¦sentant permanent de la Sierra Leone aupr¨¨s des Nations Unies, S.E. M. Shekou Tourey, s¡¯est aussi adress¨¦ ¨¤ l¡¯audience.

Alors que les sons des tambours retentissaient dans les ¨¦tages du Secr¨¦tariat, les enfants discutaient de l¡¯impact continu de l¡¯esclavage transatlantique. Les visiteurs ont pu profiter de l¡¯exposition qui illustre la signification unique et permanente du tambour en tant que lien entre les descendants d¡¯esclaves africains et le continent africain.

Les roulements de tambour ont ¨¦galement raisonn¨¦s ¨¤ l¡¯Office des Nations Unies ¨¤ Nairobi.

 

Conf¨¦rence de presse

Gilberto Gil, ancien Ministre br¨¦silien de la culture et star de la musique, a salu¨¦ les Nations Unies pour chercher ¨¤ se rem¨¦morer le pass¨¦, en ?uvrant pour le futur.
Cr¨¦dit : Photo ONU/Mark Garten 

Mercredi 25 mars, ¨¤ 13 heures, dans la salle 226, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral adjoint ¨¤ la communication et ¨¤ l¡¯information, M. Kiyo Akasaka, a donn¨¦ le d¨¦tail des trois jours de festivit¨¦s pr¨¦vues au Si¨¨ge de l¡¯ONU, ¨¤ New York, pour comm¨¦morer la Journ¨¦e internationale en souvenir des victimes de l¡¯esclavage et de la traite transatlantique des esclaves. 

Au cours de la conf¨¦rence de presse qu¡¯il a donn¨¦e aujourd¡¯hui, M. Akasaka est apparu aux c?t¨¦s du musicien vainqueur d¡¯un Emmy Award et philanthrope Peter Buffet, de la vedette am¨¦ricano-s¨¦n¨¦galaise du rap Akon, de l'ancien Ministre br¨¦silien de la culture et star de la musique Gilberto Gil, du chanteur afro-pop malien Salif Keita, de la chanteuse ha?tienne Emeline Michel, des musiciens Nile Rogers et Allan Buchman, directeur musical et producteur du concert, qui s'est tenu le 25 mars au soir dans la salle de l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale. 

 

Concert et ¨¦v¨¦nement culturel

Le concert a eu lieu dans le hall de l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale le mercredi 25 mars ¨¤ 19h30.

Les spectateurs de l'¨¦v¨¦nement culturel de mercredi soir se sont vu offrir un hommage ¨¦mouvant aux victimes de la traite transatlantique des esclaves, par 30 artistes, allant des musiciens Salif Keita et Gilberto Gil aux actrices Whoopi Goldberg et Phylicia Rashad, qui ¨¦taient pr¨¦sents dans la salle de l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale.

Le concert ¨¦tait un des points forts de la Comm¨¦moration 2009 de la Journ¨¦e internationale du souvenir des victimes de l'esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.

Pour cette comm¨¦moration, le musicien ¡ª titulaire d'un Emmy Award ¡ª Peter Buffett et la star am¨¦ricano-s¨¦n¨¦galaise du Hip-hop Akon ont interpr¨¦t¨¦ la premi¨¨re fois une nouvelle chanson, Blood into Gold, avec l'aide du l¨¦gendaire producteur de musique Nile Rodgers, qui a accompagn¨¦ plusieurs artistes au cours de la soir¨¦e.

La soir¨¦e a commenc¨¦e avec les tambours traditionnels du Cameroun, suivi par le groupe The Blind Boys of Alabama, qui ont interpr¨¦t¨¦ un Spiritual traditionnel.

Les performances musicales ¨¦taient entrecoup¨¦es par la lecture de documents historiques et de po¨¦sie sur le th¨¨me de la soir¨¦e. Parmi les lecteurs, on pouvait compter l'athl¨¨te olympique Carl Lewis et la com¨¦dienne, actrice et po¨¨te Sarah Jones.

L'actrice et personnalit¨¦ de la t¨¦l¨¦vision Whoopi Goldberg a lu la Proclamation d'¨¦mancipation, le document original sign¨¦ de la main d'Abraham Lincoln ¨¦tant ¨¤ ses c?t¨¦s sur la sc¨¨ne.

Parmi les autres artistes pr¨¦sents se trouvaient la Soprano am¨¦ricaine Angela Brown, Emeline Michel d'Ha?ti, Izaline Calister de Cura?ao et Ky-mani Marley de la Jama?que, qui a interpr¨¦t¨¦ le succ¨¨s de son p¨¨re Bob Marley, Redemption Song.

L'actrice CCH Pounder et le Directeur de la Division de la sensibilisation du public du D¨¦partement de l'information, Eric Falt, se partageaient les t?ches de ma?tres de c¨¦r¨¦monie.

 

Table ronde

Jeudi 26 mars, ¨¤ 10h15 a eu lieu une table ronde sur le th¨¨me de l'impact de la traite des esclaves sur la soci¨¦t¨¦ moderne, en salle de conf¨¦rence 4.

 

D¨¦dicace d'ouvrages

La librairie des Nations Unies a organis¨¦ un ¨¦v¨¦nement sur l'esclavage et une d¨¦dicace d'ouvrages par les auteurs Ngugi wa Thiong'o et Sylviane Anna Diouf, jeudi 26 mars ¨¤ 13h30.

 


Fiche d'information : l'esclavage aujourd'hui

Les formes modernes de l'esclavage

 

La  Journ¨¦e internationale annuelle de comm¨¦moration des victimes de l'esclavage et de la traite transatlantique des esclaves vient ¨¦galement nous rappeler que des formes contemporaines d'esclavage ¨C trafic de personnes, prostitution forc¨¦e, enfants soldats, travail forc¨¦ et asservi et utilisation des enfants dans le commerce international des stup¨¦fiants ¨C fleurissent encore aujourd'hui, en grande partie ¨¤ cause de la vuln¨¦rabilit¨¦ exacerb¨¦e par la pauvret¨¦, la discrimination et l'exclusion sociale.

  • On estime ¨¤ plus de 250 000 le nombre d'enfants exploit¨¦s aujourd'hui comme enfants soldats dans une trentaine de zones de conflit dans le monde. Un grand nombre des filles enlev¨¦es et transform¨¦es en enfants soldats deviennent ¨¦galement des esclaves sexuelles. 
  • L'Organisation internationale pour les migrations estime que chaque ann¨¦e, 700 000 femmes, filles, hommes et gar?ons font l'objet d'une traite transfrontali¨¨re et r¨¦duits en esclavage. 
  • On estime ¨¤ 5,7 millions le nombre d'enfants soumis ¨¤ un travail forc¨¦ et asservi, ce qu'on appelle aussi servitude pour dettes, et ¨¤ 1,2 million le nombre d'enfants victimes de la traite. 
  • La traite s'accompagne de l'exploitation commerciale sexuelle d'enfants dont 1 million, essentiellement des filles, sont chaque ann¨¦e forc¨¦s de se prostituer. Ces filles sont vendues comme prostitu¨¦es ou ¨¤ des fins de pornographie infantile tant dans les pays d¨¦velopp¨¦s que dans les pays en d¨¦veloppement. 

C'est ¨¤ nous tous qu'il incombe de rem¨¦dier aux causes profondes de l'esclavage, d'aider et de prot¨¦ger ses victimes et de veiller ¨¤ punir ceux qui perp¨¦tuent cette pratique.

Sources :

 


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Fond d'¨¦cran

Une version de l'affiche cr¨¦¨¦ par les dessinateurs graphiques a ¨¦t¨¦ adapt¨¦e pour ¨ºtre t¨¦l¨¦charg¨¦e et faire office de fond d'¨¦cran pour votre ordinateur.

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Une vid¨¦o de trois minutes rappelle que le ? roulement de tambour, lent et rapide parfois comme un tempo provenant de la C?te d'Or de l'Afrique de l'Ouest, triste et joyeux du tango au meringue, reste consistant dans son appel universel. En effet, les tambours continuent ¨¤ apporter aux hommes et aux femmes de toute couleur et de toute confession un message qu'ils comprennent tous : c'est le son apaisant et obs¨¦dant de la libert¨¦, m¨ºme lorsque les voyages sont difficiles et longs. Partout, les tambours donnent naissance ¨¤ une simple v¨¦rit¨¦ : chaque fois que vous battez le tambour, vous brisez le silence. ?

 


Documents

 

R¨¦solutions adopt¨¦es par l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale

Autres documents du syst¨¨me des Nations Unies:

  •  (Organisation des Nations Unies pour l'¨¦ducation, la science et la culture, 2004)
  • (Organisation international du travail, 2006)