Après?presque six mois de destruction et de déplacement de la population ukrainienne, les enfants subissent les conséquences mortelles d’une guerre brutale dont ils ne sont pas responsables.?Dans les régions de l’est et du sud de l’Ukraine, ils continuent d’être pris dans les tirs croisés des hostilités en cours, tandis que les écoles, les h?pitaux et autres infrastructures civiles dont ils dépendent continuent d’être endommagés ou détruits. Avec au moins 3 millions1 d’enfants dans le pays qui ont besoin d’une aide humanitaire, et au moins deux tiers d’entre eux déplacés, chaque enfant ukrainien a été affecté par cette guerre.
Les répercussions sur les enfants ne se limitent pas à ceux qui sont encore en Ukraine. Cette guerre a des conséquences considérables dans la région et au-delà. ? la fin de l’année 2021, la communauté internationale était déjà confrontée à un nombre record de 37 millions d’enfants déplacés et, depuis le 24 février de cette année, nous avons assisté à des déplacements d’une ampleur et d’une rapidité jamais vues depuis la Seconde Guerre mondiale – 6,6 millions de réfugiés ont fui l’Ukraine vers d’autres pays d’Europe, dont la plupart étaient des femmes et des enfants. Cette situation a entra?né la crise de déplacement la plus importante dans le monde, mettant encore plus à dure épreuve l’architecture humanitaire mondiale à un moment où ses acteurs?avaient déjà du mal à répondre aux besoins des populations touchées de l’Afghanistan à la Somalie, en passant par le Myanmar et le Yémen.
La guerre en Ukraine, associée à des sécheresses historiques dans la Corne de l’Afrique, a aggravé la faim dans le monde, augmenté le nombre de personnes déplacées et entra?né un manque critique d’accès à l’eau potable, à la nutrition et aux soins de santé en ?thiopie, au Kenya et en Somalie. La guerre brutale a contribué à faire grimper les prix des denrées alimentaires à un niveau record, rendant les aliments nutritifs inabordables pour les familles les plus pauvres dans des régions où le spectre de la famine menace déjà les communautés vulnérables, mettant une pression supplémentaire sur la communauté internationale pour faire face à la malnutrition.
En cette Journée mondiale de l’aide humanitaire, les travailleurs humanitaires en Ukraine et dans le monde sont confrontés à des défis d’un niveau jamais atteint auparavant, l’un des problèmes majeurs étant l’accès aux personnes dans le besoin. Si ces défis peuvent sembler insurmontables, la mobilisation de l’aide internationale la plus rapide jamais enregistrée nous a montré ce qu’il est possible de faire lorsque nous travaillons dans un esprit de solidarité et en partenariat. Le soutien que nous avons vu jusqu’ici pour répondre à la situation d’urgence en Ukraine a montré le type de réponse humanitaire qui est nécessaire pour faire face aux crises en cascade actuelles liées au conflit, à la malnutrition, aux déplacements, à la pandémie de COVID-19 ainsi qu’à la crise climatique. Il doit être étendu aux enfants qui sont également affectés par la guerre, qu’il s’agisse de l’augmentation des prix des carburants ou de la montée en flèche des prix alimentaires, et doit se poursuivre pour les enfants ukrainiens.
S’appuyant sur la position unique du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) au carrefour des secteurs de l’humanitaire et du développement, nous nous associons aux gouvernements, aux organisations locales, aux groupes de jeunes et aux communautés qui travaillent sans rel?che en première ligne de la réponse. Pour répondre aux besoins humanitaires immédiats des enfants et des familles en Ukraine, nous avons étendu notre présence sur le terrain à 10 sites différents dans le pays. Nous travaillons avec 92 partenaires de gouvernement et de la société civile afin de produire des résultats à grande échelle et d’accéder au plus grand nombre d’enfants et de familles possible. Par exemple, gr?ce à sa présence de longue date dans le pays, l’UNICEF a été en mesure d’établir des partenariats dans des hromadas?(municipalités) clés et continuera de les développer dans toutes les oblasts?(谤é驳颈辞苍蝉).
Gr?ce à cette unique concomitance d’approches humanitaires et de développement, ainsi qu’à des partenariats efficaces, nous avons pu approvisionner en fournitures sanitaires et médicales vitales près de 4 millions de personnes dans les régions touchées par la guerre et assurer un accès à l’eau potable à près de 3,5 millions de personnes dans les régions où les réseaux ont été endommagés ou détruits. Nos équipes ont fourni un accès à l’éducation formelle et non formelle à plus de 400?000 enfants dans le pays. Avec nos partenaires, nous avons offert des soins de santé mentale ainsi qu’un soutien psychosocial à plus de 1,4 million d’enfants et d’aidants.
Afin de répondre aux besoins des enfants d’Europe et d’Asie centrale, nous nous appuyons sur des partenariats établis gr?ce à des programmes de pays mis en place depuis longtemps, à des relations avec les gouvernements et à un réseau solide de comités nationaux. L’UNICEF continue de consolider ses relations étroites avec les autorités municipales, de s’associer avec des organisations non gouvernementales (ONG) et des organisations de la société civile et de développer de nouvelles relations multipays avec des réseaux clés tels que l’Organisation mondiale du mouvement scout (OMMS). En nous appuyant sur les forces des partenaires des Nations Unies, nous mettons en place, avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), des le long des principales voies de transit dans les pays frontaliers de l’Ukraine. Ces espaces offrent de multiples services pour les enfants et les familles, mais, surtout, ils nous permettent d’identifier et d’enregistrer les enfants voyageant seuls et de les mettre en relation avec les services de protection de ces pays.
Dans plus de 13 pays accueillant des réfugiés pourvus de systèmes et de prestations de services bien établis, l’UNICEF se concentre sur le changement de politique et l’amélioration des systèmes. Nos partenariats stratégiques répondent non seulement aux besoins des enfants et des familles en Ukraine, mais contribuent aussi au renforcement des systèmes de protection de l’enfance nationaux et locaux, à l’expansion des capacités en matière d’éducation préscolaire et nationale, à l’amélioration des systèmes de santé et soutiennent l’intégration des enfants réfugiés. Cela permet des changements systémiques structurels qui apporteront un meilleur soutien à tous les enfants de ces pays au-delà de cette urgence.
Savoir ce qu’il est possible de faire, savoir que nous pouvons avoir un impact lorsque nous nous unissons, nous motive, nos équipes et moi-même, face à l’ampleur des besoins humanitaires en Ukraine et dans la région. Nous devons conserver cette motivation, car nous devons être prêts pour ce qui nous attend. Alors que le conflit et les déplacements continuent et que l’hiver approche, nous devons maintenir de la souplesse et être capables de nous adapter pour répondre aux besoins les plus urgents des populations que nous servons. La poursuite de partenariats efficaces et innovants dans la région sera essentielle pour veiller à ce que les enfants ukrainiens ne soient pas abandonnés dans le froid.
Quelle que soit la suite des événements pour les enfants ukrainiens, l’UNICEF sera sur le terrain pour répondre à leurs besoins immédiats. Nous travaillerons avec les gouvernements, les ONG et la société civile pour fournir des services à grande échelle et nous ferons appel aux partenaires pour renforcer les systèmes et créer un changement durable au profit de tous les enfants.?
Notes
1Source : UNICEF Humanitarian Response inside Ukraine, principaux repères, 11 ao?t 2022.
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La?Chronique de l’ONU?ne constitue pas un document officiel. Elle a le privilège d’accueillir des hauts fonctionnaires des Nations Unies ainsi que des contributeurs distingués ne faisant pas partie du système des Nations Unies dont les points de vue ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Organisation. De même, les frontières et les noms indiqués ainsi que les désignations employées sur les cartes ou dans les articles n’impliquent pas nécessairement la reconnaissance ni l’acceptation officielle de l’Organisation des Nations Unies.?