LE POINT DE NON-RETOUR

Pour la premi¨¨re fois dans l'histoire, les activit¨¦s humaines ont des cons¨¦quences sur la plan¨¨te qui peuvent mettre en danger ses syst¨¨mes de base essentiels ¨¤ la vie. Ces activit¨¦s transforment rapidement l'atmosph¨¨re de la plan¨¨te, ses ¨¦tendues d'eau et la vari¨¦t¨¦ des esp¨¨ces vivantes. Les ¨¦missions de dioxyde de carbone et d'autres gaz ¨¤ effet de serre caus¨¦es par les activit¨¦s anthropiques ont chang¨¦ l'atmosph¨¨re de la Terre, entra¨ªnant un changement climatique potentiellement catastrophique qui peut menacer la survie de la civilisation humaine. C'est une r¨¦alit¨¦ et un ph¨¦nom¨¨ne qui se produisent sous nos yeux. Alors que les calottes polaires et le permafrost au Groenland commencent ¨¤ fondre, le niveau de mer augmente. En Alaska, des villes enti¨¨res sont submerg¨¦es par les eaux. Des esp¨¨ces comme l'ours polaire sont en voie d'extinction. Des ?tats insulaires comme les Seychelles et des pays ¨¤ faible ¨¦l¨¦vation comme le Bangladesh risquent de dispara¨ªtre dans l'oc¨¦an. Et des centaines de millions de personnes pourraient conna¨ªtre le m¨ºme sort. On estime qu'il y aura 50 millions de ?r¨¦fugi¨¦s environnementaux? d'ici ¨¤ 2010 et plus de 200 millions d'ici ¨¤ 2050-soit une personne sur 451.

En juin 2009, l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale de l'ONU a invit¨¦ le Conseil de s¨¦curit¨¦ de l'ONU ¨¤ intensifier ses efforts pour faire face au changement climatique et ¨¤ ses cons¨¦quences possibles sur la s¨¦curit¨¦2. Dans ¨¤ peine 20 ans, nous pourrions avoir atteint le point de non-retour.

Nous sommes ¨¤ un point crucial de l'histoire de l'humanit¨¦. Dans cet article, j'expliquerai ce que nous devons faire d¨¨s maintenant pour pr¨¦venir les d¨¦g?ts importants et irr¨¦versibles caus¨¦s ¨¤ notre plan¨¨te et ¨¤ ses syst¨¨mes essentiels ¨¤ la vie. Le Protocole de Kyoto, le seul accord international qui vise ¨¤ promouvoir des mesures pour att¨¦nuer les risques climatiques, expire en 2012. Son sort sera d¨¦cid¨¦ ¨¤ la Conf¨¦rence sur les changements climatiques de l'ONU qui aura lieu en d¨¦cembre de cette ann¨¦e ¨¤ Copenhague, qui pourrait bien ¨ºtre l'¨¦v¨¦nement le plus important de l'ann¨¦e 2009. J'expliquerai ce que nous pouvons faire pour r¨¦soudre la crise climatique dans des termes concrets et comment Copenhague offre une chance de sortir de l'impasse entre les pays industriels et les pays en d¨¦veloppement. Je proposerai deux solutions concr¨¨tes et r¨¦alisables qui s'appuient sur la l¨¦gislation existante en vigueur, l'extension du march¨¦ du carbone du Protocole de Kyoto et son M¨¦canisme pour un d¨¦veloppement propre (MDP). Ces deux propositions peuvent combler le foss¨¦ qui existe entre les pays riches et les pays pauvres. Elles pr¨¦voient des m¨¦canismes financiers et technologiques et ont suscit¨¦ une r¨¦action positive dans divers pays comme la Chine, l'Inde et les ?tats-Unis; elles prennent en compte les demandes faites par les pays en d¨¦veloppement ¨¤ la r¨¦cente r¨¦union du Groupe des huit pays les plus industrialis¨¦s (G8) en juillet 2009; et elles ont ¨¦t¨¦ accueillies favorablement ¨¤ la R¨¦union d'experts sur le commerce et le changement climatique organis¨¦e par la Conf¨¦rence des Nations Unies sur le commerce et le d¨¦veloppement (CNUCED) ¨¤ laquelle ont particip¨¦ 100 nations et membres de la Conven-tion-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), en avril 20093. Copenhague pourrait marquer le d¨¦but d'une guerre froide entre les plus grandes ¨¦conomies mondiales, comme la Chine et les ?tats-Unis, ou ouvrir la voie ¨¤ la coop¨¦ration internationale qui pourrait ¨ºtre b¨¦n¨¦fique ¨¤ toutes les nations.

LE CYCLE DU CARBONE ET
LE PROTOCOLE DE KYOTO

Le changement climatique est une question mondiale qui n¨¦cessite une solution mondiale. Le carbone dans l'atmosph¨¨re est uniforme sur le globe et est produit par toutes les nations. On pourrait le comparer ¨¤ une loi physique qui ne d¨¦pend pas des ¨¦conomies et des politiques. Alors que le niveau de la mer augmente, aucun pays n'est ¨¤ l'abri. Selon l'Organisation de coop¨¦ration et de d¨¦veloppement ¨¦conomiques (OCDE), Miami, en Floride, est l'une des villes la plus menac¨¦e au monde par le r¨¦chauffement climatique, avec des d¨¦g?ts s'¨¦levant ¨¤ 3,1 milliards de dollars, suivi par Shanghai, avec 2,3milliards de dollars.

Alors que beaucoup continuent de nier l'impact de l'homme sur le changement climatique, les repr¨¦sentants des 192 ?tats Membres de l'ONU tentent d'¨¦laborer une solution. Le Protocole de Kyoto, sign¨¦ par 160 nations en 1997, est un accord historique fond¨¦ sur la cr¨¦ation d'un syst¨¨me d'¨¦changes de permis d'¨¦missions. Un des aspects importants est qu'il vise ¨¤ r¨¦duire les ¨¦missions produites par les nations riches qui sont responsables de la majorit¨¦ des ¨¦missions mondiales et ¨¤ trouver une solution rapide en changeant les valeurs du march¨¦ de sorte que les ¨¦missions de carbone deviennent co?teuses alors que les technologies propres et le d¨¦veloppement permettent de r¨¦aliser des b¨¦n¨¦fices.

Le Protocole de Kyoto est le premier accord mondial fond¨¦ sur la cr¨¦ation d'un march¨¦ mondial, une solution qui change la valeur des biens communs mondiaux. Pour la premi¨¨re fois dans l'histoire, nous avons recours ¨¤ des mesures financi¨¨res innovantes pour assurer la conservation des biens communs de la plan¨¨te et la survie de nos esp¨¨ces. Pr¨¨s de 100 % de toutes les esp¨¨ces ont disparu. Notre d¨¦fi doit ¨ºtre l'exception, et non la r¨¨gle.

Il aura fallu 13 ans pour n¨¦gocier le Protocole de Kyoto et le ratifier. Apr¨¨s avoir travaill¨¦ pendant 25 ans avec le syst¨¨me de l'ONU et ¨¦t¨¦ l'une des personnes ¨¤ concevoir l'id¨¦e d'un march¨¦ du carbone, je sais comment ce Protocole est n¨¦, connais les principaux protagonistes et les questions actuelles qui pourraient le faire ¨¦chouer4. Une plus grande coop¨¦ration entre les pays en d¨¦veloppement et les pays occidentaux, la r¨¦duction des ¨¦carts entre les revenus et la recherche de solutions ¨¤ la crise climatique sont essentielles ¨¤ la survie de l'accord de Kyoto et ¨¤ celle de la Terre telle que nous la connaissons. Le foss¨¦ grandissant entre les riches et les pauvres n'est pas un aspect accessoire de cette situation. Il en est la cause profonde. Il est l'une des causes de l'utilisation non durable des ressources naturelles5.

Le sort du Protocole de Kyoto sera d¨¦cid¨¦ en d¨¦cembre de cette ann¨¦e ¨¤ Copenhague. Le dernier et le plus important bastion d'opposition, la Chambre des repr¨¦sentants des ?tats-Unis, est tomb¨¦ soudainement en ¨¦t¨¦ 2009, approuvant la limite des ¨¦missions et la l¨¦gislation sur le syst¨¨me des ¨¦missions et d'¨¦change de droits d'¨¦missions. ? premi¨¨re vue, la survie du Protocole semblait peu plausible-un long chemin sem¨¦ d'emb?ches, qui rappelle Rocky II. Pourtant, malgr¨¦ sa performance h¨¦ro?que, il est aujourd'hui en fin de course. On estime g¨¦n¨¦ralement que les chances de trouver un accord ¨¤ Copenhague sont de plus en plus compromises.

Des changements modestes dans le march¨¦ du carbone de Kyoto pourrait changer les r¨¨gles sur lesquelles l'accord de Copenhague sera n¨¦goci¨¦, am¨¦liorant les chances de parvenir ¨¤ des r¨¦sultats positifs qui soient avantageux pour les ?tats-Unis, l'Union europ¨¦enne et le Japon tout en ¨¦tant acceptables pour le Br¨¦sil, la Chine, l'Inde et le Mexique ainsi que pour tous les pays en d¨¦veloppement, et qui r¨¦pondent en m¨ºme temps aux besoins des petits ?tats insulaires en d¨¦veloppement (PEID) dont la survie est directement en jeu. Les pays p¨¦troliers pourraient tirer profit de l'innovation technologique que je propose -l'Arabie saoudite a pris l'engagement de devenir le leader de l'¨¦nergie solaire au cours du XXIe ²õ¾±¨¨³¦±ô±ð6. Fait important, ¨¤ la R¨¦union d'experts de la CNUCED sur le commerce et le changement climatique en avril 2009, un repr¨¦sentant de la d¨¦l¨¦gation chinoise a officiellement approuv¨¦ cette proposition de principe et plusieurs membres du Congr¨¨s am¨¦ricain ont exprim¨¦ leur soutien.

COPENHAGUE : LE ?DERNIER ARR?T?
La capitale danoise est le dernier arr¨ºt sur le chemin sem¨¦ d'emb?ches depuis que le Protocole est devenu une loi internationale en 2005. Les quelques tentatives de faire avancer les n¨¦gociations se sont sold¨¦es par des ¨¦checs. Les deux pays les plus pollueurs-les ?tats-Unis et la Chine-ne s'accordent pas sur la limite des ¨¦missions, et les perspectives sont peu encourageantes.
Chaque nation a des raisons de s'atermoyer : aucun pays ne veut ¨ºtre le seul ¨¤ r¨¦duire les ¨¦missions de carbone. Le r¨¦chauffement climatique est le premier probl¨¨me mondial auquel nous faisons face, et aucune solution ne sera possible ¨¤ moins que chaque nation ne participe. En br?lant ses combustibles fossiles, l'Afrique pourrait contribuer involontairement ¨¤ l'¨¦l¨¦vation du niveau de la mer et ¨¤ la fonte des calottes polaires et causer des d¨¦g?ts aux ?tats-Unis de l'ordre de milliards de dollars. Aucun pays n'est ¨¤ l'abri-nous devons tous coop¨¦rer.

? Copenhague, les n¨¦gociateurs seront des diplomates sophistiqu¨¦s qui ne vont pas prendre de risques. Sans la ferme volont¨¦ affich¨¦e de s'entendre, aucun accord ne sera possible. Le Mandat de Berlin en 1995 a d¨¦bouch¨¦ sur l'engagement des pays ¨¤ conclure un accord, puis a conduit au Protocole de Kyoto en 1997. En 2007, la Conf¨¦rence de l'ONU sur les changements climatiques qui s'est tenue ¨¤ Bali a conclu que la conf¨¦rence de 2009 ¨¤ Copenhague devra s'atteler ¨¤ l'apr¨¨s-Kyoto 2012. Dans ce contexte, Copenhague, c'est maintenant ou jamais.

La Conf¨¦rence pourrait donner une nouvelle impulsion ¨¤ des n¨¦gociations entre les ?tats-Unis et la Chine et, plus g¨¦n¨¦ralement, entre les pays riches et les pays pauvres. La quantit¨¦ d'¨¦missions de gaz ¨¤ effet de serre que ces deux pays produisent dans l'atmosph¨¨re pourrait avoir des cons¨¦quences d¨¦vastatrices dans le monde entier. Les ?tats-Unis ne veulent pas limiter leurs ¨¦missions ¨¤ moins que la Chine ne le fasse. Or, le Protocole n'impose pas aux pays en d¨¦veloppement de r¨¦duire les ¨¦missions sans recevoir de compensation7. C'est l¨¤ que l'environnement devient un enjeu g¨¦opolitique.

Les nations en d¨¦veloppement ont besoin de l'¨¦nergie pour vaincre la pauvret¨¦, et 89% de l'¨¦nergie mondiale sont d¨¦riv¨¦s des combustibles fossiles. Plus de 50% de la population mondiale vivent avec moins de deux dollars par jour et 1,3 milliard de personnes survivent avec moins d'un dollar par jour. Les nations en d¨¦veloppement comptent 80% de la population mondiale, mais produisent seulement 40% des ¨¦missions mondiales, alors que les pays riches comptent 20% de la population mondiale et produisent 60% des ¨¦missions mondiales.

Les pays pauvres ne peuvent pas se permettre de r¨¦duire leur consommation d'¨¦nergie et de compromettre leur croissance ¨¦conomique qui est essentielle pour ¨¦radiquer la pauvret¨¦. Quelles que soient nos sympathies politiques, la dure r¨¦alit¨¦ est, comme l'ont fait remarquer les conservateurs du S¨¦nat am¨¦ricain, qu'il ne sert ¨¤ rien que les ?tats-Unis et les autres pays riches soient les seuls pays ¨¤ r¨¦duire leurs ¨¦missions. Si les pays en d¨¦veloppement ¨¦mettent aujourd'hui le moins d'¨¦missions, dans 20 ou 30 ans, alors qu'ils se seront d¨¦velopp¨¦s, ce sont eux qui poss¨¦deront les cartes ma¨ªtresses sur le r¨¦chauffement climatique. Il s'agit sans aucun doute d'une course ¨¤ la mort : nous jouons maintenant avec le m¨¦tabolisme de la plan¨¨te et personne n'est ¨¤ l'abri, alors que le niveau de la mer monte.

Le bras de fer engag¨¦ entre les ?tats-Unis et la Chine rappelle la guerre froide entre l'Union sovi¨¦tique et les ?tats-Unis au XXe ²õ¾±¨¨³¦±ô±ð. Ces deux pays refusaient de limiter leur arsenal nucl¨¦aire ¨¤ moins que l'autre ne s'engage ¨¤ le faire en premier. Les ¨¦poques sont diff¨¦rentes, les armes aussi, mais la situation est identique.

LES DEUX FACES D'UNE M?ME M?DAILLE
Le march¨¦ du carbone que j'ai con?u et incorpor¨¦ au Protocole de Kyoto est essentiel. Chaque ann¨¦e, 60 milliards de dollars sont investis dans le syst¨¨me d'¨¦change de quotas d'¨¦missions (ETS) de l'Union europ¨¦enne et servent ¨¤ financer des technologies propres et ¨¤ apporter une aide financi¨¨re pour promouvoir un d¨¦veloppement durable. Cela constitue le point de d¨¦part d'une solution.

Les nations en d¨¦veloppement ne participent pas au march¨¦ du carbone parce qu'aucune limite d'¨¦missions ne leur est impos¨¦e, mais ils utilisent le MDP qui compense (avec les cr¨¦dits de carbone) les investissements priv¨¦s par les pays industriels qui r¨¦duisent les ¨¦missions. Selon la Banque mondiale, les transferts de technologies propres et productives ont d¨¦gag¨¦ plus de 23 milliards de dollars.

Jusqu'ici, la Chine a re?u plus de 60% du financement des projets MDP, parce que le MDP est con?u pour r¨¦duire les ¨¦missions et la Chine, le pays qui ¨¦met le plus d'¨¦missions, doit r¨¦duire une grande quantit¨¦ d'¨¦missions. L'Afrique n'¨¦tant responsable de seulement 3% des ¨¦missions mondiales et ayant donc peu d'¨¦missions ¨¤ r¨¦duire, elle ne re?oit qu'un financement limit¨¦. La m¨ºme chose pour l'Am¨¦rique latine. Cela doit changer.

Comment pouvons-nous parvenir ¨¤ un consensus entre les pays industriels et les pays en d¨¦veloppement ?

Leurs int¨¦r¨ºts sont si oppos¨¦s qu'il faut rechercher une solution qui soit une m¨¦daille ¨¤ deux faces, qui satisfasse les int¨¦r¨ºts des uns et des autres. Est-ce possible ? Oui. Nous y sommes parvenus ¨¤ Kyoto quand le march¨¦ du carbone est devenu une m¨¦daille a deux faces qui a permis la signature du Protocole de Kyoto par 160 nations. Le march¨¦ du carbone vise ¨¤ limiter les ¨¦missions des pays riches et a donc ¨¦t¨¦ soutenu par les pays en d¨¦veloppement. Toutefois, ce march¨¦ offre une grande flexibilit¨¦, car certains pays peuvent d¨¦passer leurs limites et acheter des droits d'¨¦missions ¨¤ d'autres pays qui ¨¦mettent moins de carbone-pour que les pays du monde mettent en ?uvre des r¨¦ductions importantes et n¨¦cessaires. La souplesse du march¨¦ a int¨¦ress¨¦ les ?tats-Unis et les autres pays industrialis¨¦s. C'est ainsi que le Protocole est n¨¦ en 1997.

Est-il possible aujourd'hui d'¨¦laborer une solution similaire?

Il nous faut les deux faces d'une m¨ºme m¨¦daille. C'est la seule solution possible qui s'ouvrira ¨¤ nous ¨¤ Copenhague. Voil¨¤ ce que je propose.

CONSENSUS ENTRE LES NATIONS INDUSTRIELLES ET LES NATIONS EN D?VELOPPEMENT
Il s'agit d'une formule qui utilise la propre structure du Protocole de Kyoto et l'am¨¦liore pour surmonter les obstacles et forger un consensus entre les pays riches et les pays pauvres.

Elle comprend deux aspects, l'aide financi¨¨re et l'aide technique qui ont ¨¦t¨¦ mises en valeur au Sommet du G8 en juillet 2009, et a ¨¦t¨¦ officiellement soutenue par la d¨¦l¨¦gation chinoise lors de la R¨¦union d'experts sur le commerce et les changements climatiques de la CNUCED en avril.
L'aspect financier est une extension du march¨¦ du carbone-con?ue de fa?on ¨¤ satisfaire les deux parties-et l'aspect technologique garantit que les r¨¦ductions sont r¨¦alisables. Le premier est une modeste extension du march¨¦ du carbone, et le deuxi¨¨me une modeste extension du MDP. Tous deux sont des interpr¨¦tations raisonnables et acceptables de la l¨¦gislation existante.

La Convention-Cadre ne pr¨¦voit pas de lever ¨¤ jamais les obligations de la Chine et des pays en d¨¦veloppement, mais de ne pas imposer de limites ¨¤ moins qu'ils ne re?oivent une compensation. C'est tout ¨¤ fait diff¨¦rent. Ce qu'il nous faut donc, c'est une forme de ?compensation? qui ¨¦limine l'opposition entre les deux camps. Je parle d'un ¨¦change plut?t que de compensations unilat¨¦rales-et les ?tats-Unis ne font aucune objection ¨¤ cette id¨¦e. Personne ne doit faire le premier pas : une solution financi¨¨re simultan¨¦e rend ce processus possible.

Par exemple, les ?tats-Unis peuvent acheter une option pour r¨¦duire les ¨¦missions en Chine, obtenant donc ce qu'ils veulent tout en accordant des compensations ¨¤ la Chine comme le pr¨¦voit la CCNUCC. En m¨ºme temps, la Chine peut garantir un prix minimum de vente des cr¨¦dits, assurant qu'elle ne fait pas des sacrifices pour une somme d¨¦risoire. Ce coup de poing double r¨¦duit l'¨¦change mon¨¦taire tout en donnant ¨¤ chaque partie ce qu'elle veut. Cela peut se faire par une extension modeste du march¨¦ du carbone et ¨ºtre vendu dans les march¨¦s secondaires pour fournir des liquidit¨¦s et la stabilit¨¦ au march¨¦ du carbone.

Le nouveau m¨¦canisme financier que je propose est une am¨¦lioration du march¨¦ du carbone que j'ai initialement ¨¦labor¨¦, permettant aux ?tats-Unis et ¨¤ la Chine de camper sur leurs positions initiales tout en obtenant de l'autre ce qu'ils veulent. Deux options souveraines fond¨¦es sur le march¨¦ du carbone sont suffisantes. Les ?tats-Unis ach¨¨tent une option vendue par la Chine qui ¨¦tablit une ?compensation? et la Chine ach¨¨te le droit de garantir un prix plancher minimum pour la r¨¦duction de ses ¨¦missions. Cela ¨¦limine les craintes des nations en d¨¦veloppement d'¨ºtre prise dans un pacte faustien : limiter la croissance ¨¦conomique si essentielle au d¨¦veloppement pour une somme d¨¦risoire. La transaction n¨¦cessiterait un ¨¦change mon¨¦taire limit¨¦, mais fixerait des limites d'¨¦missions en m¨ºme temps pour les deux pays. Les march¨¦s secondaires peuvent ¨¦changer les options correspondantes, fournissant ainsi des liquidit¨¦s et la stabilit¨¦ au march¨¦ du carbone et ¨¤ son MDP8.

Lors du Sommet du G8 en juillet, les pays en d¨¦veloppement ont ¨¦t¨¦ peu dispos¨¦s ¨¤ accepter des obligations sans des engagements sp¨¦cifiques en mati¨¨re d'aide financi¨¨re et technique et n'ont donc pas approuv¨¦ la proposition. C'est la pierre d'achoppement au sein des n¨¦gociations. La formule que je propose pr¨¦voit une aide financi¨¨re et technique qui satisfait les deux camps.

La compensation peut aussi prendre la forme de cr¨¦dits ¨¤ l'exportation de technologies qui permettent de r¨¦duire les ¨¦missions; une extension du MDP peut certifier de nouvelles technologies qui produisent de l'¨¦nergie tout en r¨¦duisant le carbone dans l'atmosph¨¨re. En Afrique, ces technologies aident la r¨¦gion ¨¤ r¨¦duire plus de carbone qu'elle n'en ¨¦met, ce qui signifie que le continent peut b¨¦n¨¦ficier du financement des projets de MDP qui ne leur ¨¦tait pas accord¨¦ jusqu'ici. Pour les pays riches, cela repr¨¦sente des investissements de 43 000 milliards de dollars dans l'infrastructure ¨¦nerg¨¦tique-le montant n¨¦cessaire pour stimuler l'¨¦conomie mondiale-cr¨¦ant des emplois dans le secteur de la technologie, augmentant les exportations et stimulant l'¨¦change.

?LABORER Ãå±±½ûµØCADRE STRAT?GIQUE
Consid¨¦rons l'article 4 de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques concernant les engagements pris par les ?tats parties des pays d¨¦velopp¨¦s et en d¨¦veloppement, notamment pour r¨¦duire les ¨¦missions.

Ma proposition est une interpr¨¦tation financi¨¨re de l'article 4 visant ¨¤ ¨¦liminer l'opposition des ?tats-Unis et de la Chine. La Convention-Cadre ne pr¨¦voit pas de lever ¨¤ jamais les obligations de la Chine et des pays en d¨¦veloppement, mais de ne pas imposer de limites ¨¤ moins qu'ils ne re?oivent une compensation. C'est tout ¨¤ fait diff¨¦rent. Ce qu'il nous faut donc, c'est une forme de ?compensation? qui atteint cet objectif : un nouveau m¨¦canisme financier qui fonctionne comme une combinaison de d¨¦riv¨¦s sur le march¨¦ du carbone et s'appuie sur des principes financiers largement accept¨¦s.

L'OCDE et les pays en d¨¦veloppement peuvent camper sur leurs positions initiales tout en obtenant ce qu'ils veulent.
La premi¨¨re partie du m¨¦canisme fonctionne comme une option achet¨¦e par les pays de l'OCDE et vendue par les pays en d¨¦veloppement. Supposez que les ?tats-Unis aient une ?option d'achat? sur la r¨¦duction des ¨¦missions ¨¤ la Chine. Cela fixe une limite sup¨¦rieure relativement basse au montant de d¨¦penses engag¨¦es par les ?tats-Unis pour que la Chine r¨¦duise ses ¨¦missions. C'est un ?d¨¦riv¨¦? du march¨¦ du carbone pr¨¦vu dans le Protocole de Kyoto car le march¨¦ ?sous-jacent? et le prix r¨¦el ¨¤ payer sont d¨¦termin¨¦s en fonction de formules financi¨¨res classiques qui sont utilis¨¦es chaque jour dans l'¨¦conomie mondiale. C'est de cette mani¨¨re que nous ¨¦tablissons la ?compensation? que je viens de mentionner.

La deuxi¨¨me partie du m¨¦canisme financier est d¨¦cisive afin de donner aux deux parties ce qu'elles veulent tout en r¨¦duisant les d¨¦penses mon¨¦taires. Cela fonctionne comme une ?option de vente? achet¨¦e par la Chine aux ?tats-Unis. Il s'agit aussi d'un d¨¦riv¨¦ du march¨¦ du carbone du Protocole de Kyoto. La Chine peut vendre ses r¨¦ductions d'¨¦missions aux ?tats-Unis ¨¤ un prix minimum qui est li¨¦ aux prix des cr¨¦dits du carbone, ¨¦liminant ainsi les craintes de vendre ¨¤ un prix d¨¦risoire.

Ce m¨¦canisme financier est compos¨¦ de deux options interd¨¦pendantes: une o¨´ les ?tats-Unis ont la possibilit¨¦ d'acheter ¨¤ la Chine et une autre o¨´ la Chine a la possibilit¨¦ d'acheter aux ?tats-Unis. Dans la pratique, la transaction serait presque un ¨¦change mon¨¦taire ?fictif? tout en ¨¦tablissant simultan¨¦ment des limites aux ¨¦missions pour les deux pays. La proposition non seulement permet de sortir de l'impasse diplomatique, mais aussi contribue ¨¤ mettre en ?uvre une solution r¨¦elle : une fa?on pratique de r¨¦duire la concentration de carbone dans l'atmosph¨¨re quand les options sont exerc¨¦es, sans nuire au d¨¦veloppement ¨¦conomique qui est essentiel. Cela suppose une extension du MDP afin de certifier les technologies pouvant augmenter l'¨¦nergie disponible tout en r¨¦duisant le carbone dans l'atmosph¨¨re. Il s'agit d'une t?che difficile, mais qui n'est pas impossible9.

L'extension du M¨¦canisme pour un d¨¦veloppement propre du Protocole de Kyoto pourrait fournir l'aide financi¨¨re et technique n¨¦cessaire pour augmenter les sources d'¨¦nergie tout en r¨¦duisant les ¨¦missions de carbone. Nous devons trouver des solutions afin de r¨¦duire rapidement la concentration de carbone dans l'atmosph¨¨re au lieu d'envisager une r¨¦duction progressive des ¨¦missions. Il s'agit de technologies dites ?¨¤ bilan carbone n¨¦gatif? car elles r¨¦duisent plus de carbone qu'elles n'en ¨¦mettent. Elles pourraient b¨¦n¨¦ficier aux pays industriels ainsi qu'aux pays en d¨¦veloppement. Avec les nouvelles technologies, il est possible d'extraire le carbone de l'air tout en produisant de l'¨¦lectricit¨¦, transformant ainsi les installations aliment¨¦es aux combustibles fossiles en ?puits de carbone? et les installations solaires en puits encore plus vastes, tout en encourageant une transition vers les ¨¦nergies renouvelables10. Ces technologies peuvent produire plus d'¨¦nergie dans les pays en d¨¦veloppement tout en am¨¦liorant la qualit¨¦ de l'air ¨¤ un rythme acc¨¦l¨¦r¨¦. La d¨¦pense d'investissements repr¨¦sente environ 100 millions de dollars pour un million de tonnes de CO2 capt¨¦ par an11, et un total de 3 000 milliards de dollars suffiraient ¨¤ capter le stock entier des ¨¦missions anthropiques12. Il faudrait consacrer moins de 5% du produit int¨¦rieur brut (PIB) mondial sur une p¨¦riode de dix ans, soit 0,5 % par an, ce qui repr¨¦sente peu en comparaison des subventions vers¨¦es par les gouvernements au secteur financier en 2008/2009. Le montant total du plan de relance des pays du G20 est d'environ 692 milliards de dollars pour 2009, soit environ 1,4% du PIB combin¨¦ de ces nations13. Aux ?tats-Unis seulement, ce chiffre s'¨¦l¨¨ve ¨¤ 825 milliards de dollars et en Chine ¨¤ 586 milliards de dollars. Les co?ts n¨¦cessaires sont moins ¨¦lev¨¦s que la prime de risque de 2,5% pay¨¦e par le secteur de l'¨¦conomie mondiale pour l'assurance contre les catastrophes14. C'est donc raisonnable et faisable.

Les aspirations de l'Arabie saoudite et des ?tats du Golfe de devenir le leader en ¨¦nergie solaire seront renforc¨¦es par ces technologies qui permettent le d¨¦ploiement et la rentabilit¨¦ des installations solaires, comme l'¨¦nergie solaire concentr¨¦e. Pour les 42 ?tats insulaires dont les populations sont confront¨¦es ¨¤ des risques, le carbone n¨¦gatif est la seule mesure d'att¨¦nuation acc¨¦l¨¦r¨¦e qui peut ¨ºtre efficace ¨¤ court terme et ¨¤ moyen terme tout en augmentant la production ¨¦nerg¨¦tique et en am¨¦liorant l'infrastructure du d¨¦veloppement.
Pour les pays riches, cette initiative encourage les exportations de technologies qui cr¨¦ent des emplois dans un march¨¦ des infrastructures d'¨¦nergie qui atteint 43 000 milliards de dollars : un plan de relance mondial qui refl¨¨te les exigences de l'¨¦conomie mondiale d'aujourd'hui. Mais le plus important est que ce plan permettra aux r¨¦gions en d¨¦veloppement qui produisent le moins d'¨¦missions, comme l'Afrique, de b¨¦n¨¦ficier du M¨¦canisme pour un d¨¦veloppement propre en captant plus de carbone qu'elle n'en ¨¦met, ce qui ¨¦tait jusqu'ici impossible. Il permettra de cr¨¦er des emplois, d'augmenter la productivit¨¦, d'att¨¦nuer la pauvret¨¦ et d'am¨¦liorer l'air de la plan¨¨te.
LES PROCHAINES ?TAPESUne extension du march¨¦ du carbone pr¨¦vu dans le Protocole de Kyoto, qui offrirait une solution pour sortir de l'impasse dans laquelle nous sommes actuellement, ne permettrait pas ¨¤ elle seule de relever tous les d¨¦fis politiques qui demeurent. Je crois toutefois qu'il est n¨¦cessaire de se donner toutes les chances de r¨¦ussite. Les ?tats-Unis ont une occasion politique unique d'¨ºtre le pays ¨¤ ouvrir la voie ¨¤ ce changement d¨¦cisif.

Certes, il y a de nombreux points ¨¤ d¨¦terminer-quand, comment et combien. Mais c'est une bonne chose : cette proposition fournit un cadre de n¨¦gociations ¨¤ Copenhague et au-del¨¤, qui peut ¨ºtre ¨¦tabli en principe. C'est ce qui s'est pass¨¦ pour le Protocole de Kyoto en 1997.

Il est urgent de trouver une solution au jeu ¨¤ somme nulle de l'escalade des ¨¦missions. Sinon, nous risquons de conna¨ªtre une nouvelle guerre froide, cette fois concernant le r¨¦chauffement climatique. Copenhague pourrait marquer le d¨¦but d'un nouvel avenir fond¨¦ sur la coop¨¦ration mondiale. Je tiens ¨¤ remercier Nemat Sadat pour son soutien en mati¨¨re de donn¨¦es.
Notes1 Rapport de l'OIM:
2
3 Voir
4 Voir Chichilnisky et Sheeran, Saving Kyoto(2009).
5 Chichilnisky et Sheeran, Saving Kyoto(2009); Chichilnisky et Heal, Environmental Markets: Equity and Efficiency (2000); Chichilnisky, Beyond the Global Divide: From Basic Needs to the Knowledge Revolution, to appear; Chichilnisky, Development and Global Finance: The Case for an International Bank for Environmental Settlements(1996).
6 Cette d¨¦claration a ¨¦t¨¦ faite par Ali Al-Naimi, Ministre du p¨¦trole et des ressources min¨¦rales, Arabie saoudite lors de la conf¨¦rence Energy Pact ¨¤ Gen¨¨ve, 2009, .
7 Article 4 de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) (1992).
8 Propos¨¦ pr¨¦c¨¦demment par l'auteur dans Chichilnisky, ?The Greening of the Bretton Woods? (1996).
9 Voir N. Jones, Nature d¨¦cembre 2008, avril 2009 et G. Chichilnisky, Nature juin 2009.
10 Les technologies d¨¦crites ici comprennent le captage du CO2 et sont diff¨¦rentes du captage traditionnel du carbone contenu dans les gaz de carneau, appel¨¦ ¨¦galement CSC (Captage et s¨¦questration du carbone). Ce dernier proc¨¦d¨¦ est au mieux carbone-neutre et a ¨¦t¨¦ critiqu¨¦ lors des n¨¦gociations sur le climat car il semble encourager l'utilisation des combustibles fossiles. Le premier (captage de l'air) peut avoir un bilan carbone n¨¦gatif, c'est-¨¤-dire que la quantit¨¦ de carbone r¨¦duite est sup¨¦rieure ¨¤ la quantit¨¦ ¨¦mise lors de la production d'¨¦nergie. Voir Jones, ?Sucking carbon out of the air?(2008) and Jones, ?Sucking it up? (2009); Chichilnisky et Eisenberger, ?How air capture could help to promote a Copenhagen solution? (2009); La Soci¨¦t¨¦ royale, ?Geoengineering the climate: science, governance and uncertainty? (2009); et Chance et al, ?Global Warming and Carbon-Negative Technology: Prospects for a Lower-Cost Route to a Lower-Risk Atmosphere? (2009).
11 Voir Chance et al, op. cit. (2009) ainsi que Chichilnisky et Eisenberger ?Energy Security, Economic Development and Carbon Capture? (2009).
12 Chaque million de CO2 capt¨¦ n¨¦cessite une usine d'environ 100 millions de dollars. Aujourd'hui, on compte environ 30 gigatonnes de carbone ¨¦mises par les activit¨¦s humaines.
13 Le groupe des vingt (G20) compos¨¦ des Ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales a ¨¦t¨¦ cr¨¦¨¦ en 1999 pour r¨¦unir les ¨¦conomies industrialis¨¦es et en d¨¦veloppement importantes afin de d¨¦battre des questions cl¨¦s de l'¨¦conomie mondiale. Selon le Brookings Institute, le plan de relance des pays du G20 s'¨¦levait ¨¤ environ 692 milliards de dollars pour 2009, ce qui repr¨¦sente environ 1,4%du produit int¨¦rieur brut (PIB) combin¨¦ de ces pays, voir le rapport ¨¤: . Ce chiffre ne tient pas compte des sommes importantes d¨¦pens¨¦es par les pays pour sauver leurs propres banques et consolider leur ¨¦conomie nationale. ? eux seuls, les ?tats-Unis ont d¨¦pens¨¦ 825 milliards de dollars et la Chine 586 milliards, etc. Ce rapport contenant les chiffres exacts est accessible ¨¤:
14 Voir ?Insuring the Future?, chapitre 2 dans Chichilnisky et Sheeran, op. cit, 2009
¸é¨¦´Ú¨¦°ù±ð²Ô³¦±ð²õChichilnisky, G. et K. Sheeran, Saving Kyoto, New Holland, Londres, 2009.
Chichilnisky, G. et G. Heal, Environmental Markets: Equity and Efficiency, Columbia University Press, New York, 2000.
Chichilnisky, G., Beyond the Global Divide: From Basic Needs to the Knowledge Revolution, ¨¤ para¨ªtre, 2010.
Chichilnisky, G. Development and Global Finance: The Case for an International Bank for Environmental Settlements (IBES), Organisation des Nations Unies pour l'¨¦ducation, la science et la culture (UNESCO) et Programme des Nations pour le d¨¦veloppement (PNUD), Bureau d'¨¦tudes sur le d¨¦veloppement, New York, document d'analyse n° 10, septembre 1996.
Chichilnisky, G., ?The Greening of the Bretton Woods? Financial Times, mercredi 10 janvier, 1996, p. 8.
Chichilnisky, G. et P. Eisenberger, ?How air capture could help to promote a Copenhagen solution?, Nature vol. 495, 25 juin 2009.
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Eisenberger, P., R. Cohen, G. Chichilnisky, Chance, R., et al., ?Global Warming and Carbon-Negative Technology: Prospects for a Lower-
Cost Route to a Lower-Risk Atmosphere?, Energy and Environment, 2009.
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Jones, N. ?Sucking it up?", Nature vol. 485, 30 avril 2009.
La Soci¨¦t¨¦ Royale, Royaume-Uni:?Geoengineering the climate: science, governance and uncertainty? rapport de septembre 2009,
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