Des ¨¦tats membres, des repr¨¦sentants d'organisations non-gouvernementales et des fonctionnaires des Nations Unies se sont r¨¦unis ¨¤ New York pour comm¨¦morer la Journ¨¦e internationale pour l'¨¦limination de la pauvret¨¦, le 18 Octobre, sous le th¨¨me "De la pauvret¨¦ au travail d¨¦cent: combler l¡¯¨¦cart."
Comme 2010 a marqu¨¦ le lancement de l'Ann¨¦e internationale de la jeunesse, la comm¨¦moration de cette ann¨¦e a mis l'accent sur les mesures pratiques qui peuvent ¨ºtre prises pour all¨¦ger le fardeau disproportionn¨¦ du ch?mage sur les jeunes. Une mention sp¨¦ciale a ¨¦galement port¨¦ l¡¯attention sur la situation des travailleurs domestiques, qui sont particuli¨¨rement touch¨¦s par la pauvret¨¦ et le manque de protection des travailleurs.
Le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral, Ban Ki-moon, a demand¨¦ a ce qu'une attention particuli¨¨re soit accord¨¦e ¨¤ la situation des jeunes, ces derniers sont trois fois plus susceptibles d'¨ºtre au ch?mage que les adultes. ?L'an dernier, plus de 81 millions de jeunes ¨¦taient au ch?mage, le nombre le plus ¨¦lev¨¦ jamais enregistr¨¦", a-t-il dit dans son message. "Une des meilleures fa?ons pour les jeunes de voir un avenir d'espoir est ¨¤ travers le prisme d'un travail d¨¦cent", a-t-il ajout¨¦.
Les t¨¦moignages de personnes ayant connu la pauvret¨¦ et la lutte pour le travail d¨¦cent ¨¦taient au c?ur de la comm¨¦moration. Parmi les orateurs figuraient la coll¨¦gienne Veronica Jurado, de New York, qui a partag¨¦ son exp¨¦rience de la collecte de canettes pour le recyclage. Elle pratique cette activit¨¦ avec sa m¨¨re pour aider sa famille et ¨¦conomiser de l'argent pour ses ¨¦tudes. Veronica est utilisatrice du centre de rachat de bouteilles et de canettes ?Sure We Can? ¨¤ Brooklyn. Elle a aussi ¨¦voqu¨¦ son r¨ºve de devenir avocat pour d¨¦fendre ceux dont les droits avaient ¨¦t¨¦ viol¨¦s.
L'accent a ¨¦t¨¦ mis ¨¦galement sur la fa?on dont les organisations, les ?tats membres et la soci¨¦t¨¦ civile, pourraient donner du pouvoir aux personnes vivant dans la pauvret¨¦ en soutenant des initiatives permettant de cr¨¦e du travail d¨¦cent, ainsi que des offres d'apprentissage et de formation.
La projection d'une vid¨¦o intitul¨¦e: , a montr¨¦ comment le Mouvement l'International ATD Quart Monde a men¨¦ un programme de formation en informatique ¨¤ Madagascar. Cette initiative, qui est centralis¨¦e sur les principes de solidarit¨¦ et du non-abandon, de a aid¨¦ les jeunes d¨¦favoris¨¦s vivant dans les bidonvilles-d¨¦charges de Madagascar ¨¤ avoir acc¨¨s ¨¤ une formation aux NTCI (Nouvelles technologies de la communication et de l¡¯information), des stages et, ¨¦ventuellement, des emplois. La politique de non-abandon s¡¯est r¨¦v¨¦l¨¦e efficace dans l'autonomisation des ¨¦tudiants, leur permettant de travailler ensemble et de s'entraider pour compl¨¦ter la formation.
Le Repr¨¦sentant Permanent du Burkina Faso, S.E. M. Michel Kafado, a port¨¦ l¡¯attention sur le Forum National des Jeunes qui incite les jeunes Burkinab¨¨s ¨¤ participer dans le d¨¦veloppement de leur pays en prenant des responsabilit¨¦s au sein de la soci¨¦t¨¦. ? Le travail humanise, l¡¯Homme est n¨¦ pour travailler. ? a-t-il dit ? Le travail valorise¡le travail lib¨¨re ? ajouta-t-il, en remerciant l¡¯ATD Quart Monde pour les efforts fournis par l¡¯association au Burkina Faso.
Le d¨¦l¨¦gu¨¦ de la jeunesse de la Tha?lande, Mme Pacharaporn Panomwonna Ayutthaya, a racont¨¦ comment un changement d'¨¦tat d'esprit, de la d¨¦pendance ¨¤ l'autosuffisance, a transform¨¦ la vie rurale dans les communaut¨¦s agricoles pauvres, dans le nord de la Tha?lande. Les villageois ont appris ¨¤ surmonter les s¨¦cheresses et la pauvret¨¦ du sol en g¨¦n¨¦rant leur propre compost ¨¤ l¡¯initiative de certains membres de la communaut¨¦ particuli¨¨rement entreprenants.
Le repr¨¦sentant permanent de la France ¨¤ l'Organisation des Nations Unies, S.E M. G¨¦rard Araud, a parl¨¦ de la longue lutte a la quelle son pays avait du se livrer pour obtenir des conditions de travail d¨¦centes depuis la r¨¦volution industrielle du 19¨¨me si¨¨cle. "Il nous a fallu 100 ans pour obtenir un syst¨¨me de protection sociale. Nous savons que ce n'est pas facile " a-t-il dit. "Donc, le travail, oui, mais pas n'importe quel travail et pas dans n'importe quelles conditions!", a d¨¦clar¨¦ M. Araud.
Ce sentiment ¨¦tait partag¨¦ par Diana Skelton du Mouvement International ATD Quart Monde. ?L'histoire est contre nous? dit-elle, "nos ¨¦conomies ont ¨¦t¨¦ con?ues pour faire profiter une petite minorit¨¦ au d¨¦triment du plus grand nombre" a-t-elle expliqu¨¦. "Mais cela peut changer" ajouta-t-elle, ?le fl¨¦au social de l'extr¨ºme pauvret¨¦ peut ¨ºtre ¨¦radiqu¨¦e que si nous - jeunes et vieux, riches et pauvres - agissant ensemble et dans l'unit¨¦ aux niveaux local, r¨¦gional et mondial.
Mme Gill Joycelyn-Campbell, de l¡¯association des travailleurs domestiques de New York, a parl¨¦ au nom des ceux qui luttent pour du travail d¨¦cent. Elle a soulign¨¦ la situation des travailleurs domestiques, dont beaucoup de femmes immigr¨¦es de couleur. Elle les a qualifi¨¦ de main-d'?uvre vuln¨¦rable, souvent victimes d'exploitation et d'abus. Elle a appel¨¦ ¨¤ ce que d¡¯avantage soit fait pour prot¨¦ger ceux qui travaillent dans le secteur des services domestiques et ¨¤ faire respecter leur dignit¨¦ en tant que travailleurs.