? Aux millions de vies tragiquement perdues, il faut ajouter un bilan plus insidieux : une augmentation choquante de la violence domestique, les ¨¦pouses ¨¦tant contraintes de s¡¯isoler avec un conjoint qui les maltraite ; des maternit¨¦s vides, les femmes repoussant la maternit¨¦ ; et des grossesses non d¨¦sir¨¦es en raison de l¡¯acc¨¨s restreint aux services de contraception ?, a soulign¨¦ le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de l¡¯ONU,?Ant¨®nio Guterres, dans un message pour cette journ¨¦e c¨¦l¨¦br¨¦e chaque ann¨¦e le 11 juillet.
D¡¯apr¨¨s les derni¨¨res estimations, la pand¨¦mie de Covid-19 fera basculer 47 millions de femmes et de filles dans la pauvret¨¦ extr¨ºme, et de nombreuses filles qui ont d? arr¨ºter l¡¯¨¦cole risquent de ne jamais y retourner.
? Aux quatre coins du monde, nous assistons ¨¤ un recul par rapport aux acquis durement gagn¨¦s, ainsi qu¡¯¨¤ une ¨¦rosion des droits, des choix et du libre-arbitre des femmes en mati¨¨re de procr¨¦ation. Lorsque la pand¨¦mie s¡¯est d¨¦clench¨¦e, les ressources destin¨¦es aux services de sant¨¦ sexuelle et reproductive ont ¨¦t¨¦ d¨¦tourn¨¦es ?, a not¨¦ le chef de l¡¯ONU. ? Ces lacunes dans l¡¯acc¨¨s aux droits de sant¨¦ sont inadmissibles. Les femmes ne peuvent ¨ºtre seules dans ce combat ?.
Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) a ¨¦galement souhait¨¦ cette ann¨¦e souligner les besoins et vuln¨¦rabilit¨¦s particuli¨¨res des femmes et des filles pendant cette pand¨¦mie, ainsi que les efforts n¨¦cessaires pour assurer leur sant¨¦ et garantir leurs droits.
? Aucune organisation, aucun pays ne peut accomplir cela seul ?, a d¨¦clar¨¦ le Dr Natalia Kanem, Directrice ex¨¦cutive de l¡¯UNFPA, dans un communiqu¨¦.
Des risques accrus par la pand¨¦mie
Dans le monde entier, les femmes doivent faire face ¨¤ des risques accrus par la pand¨¦mie. Les soignant¡¤e¡¤s qui travaillent en premi¨¨re ligne, qui sont majoritairement des femmes, sont par exemple directement ¨¤ risque de contracter la Covid-19.
Les femmes et les filles qui ont besoin de recourir ¨¤ des services de sant¨¦ sexuelle et procr¨¦ative peuvent ¨ºtre angoiss¨¦es par leur exposition potentielle au virus lors des soins, voire abandonner compl¨¨tement ces soins. D¡¯autres n¡¯ont plus acc¨¨s aux soins ¨¤ cause des restrictions de d¨¦placement et de la capacit¨¦ d¡¯accueil r¨¦duite des services de sant¨¦.
De nombreux h?pitaux et centres de sant¨¦ rapportent une baisse du nombre de femmes et de filles recevant des soins essentiels de sant¨¦ sexuelle et procr¨¦ative, que ce soit en mati¨¨re de services pr¨¦natals, d¡¯accouchement m¨¦dicalis¨¦ ou de planification familiale.
L¡¯UNFPA et ses partenaires estiment que six mois d¡¯importantes perturbations dans les services de sant¨¦ pourraient avoir pour cons¨¦quence la perte des moyens de contraception pour 47 millions de femmes dans les pays ¨¤ faibles et moyens revenus, ce qui provoquerait 7 millions de grossesses non d¨¦sir¨¦es. Il est ¨¦galement probable que le nombre de d¨¦c¨¨s maternels augmente.
L¡¯UNFPA travaille ¨¤ assurer un acc¨¨s constant aux services et aux ¨¦quipements de sant¨¦ procr¨¦ative. En Gambie, par exemple, o¨´ la pand¨¦mie a fait baisser le nombre de femmes ayant recours ¨¤ des services de sant¨¦, l¡¯UNFPA fournit des ¨¦quipements de protection aux soignant¡¤e¡¤s, aide ¨¤ am¨¦liorer les communications communautaires autour de la maladie et assure la continuit¨¦ des programmes de planification familiale et de formation des sages-femmes.
Violence bas¨¦e sur le genre
Les circonstances sont encore plus ¨¦prouvantes dans les situations de crise humanitaire. Au Venezuela, il a fallu envoyer des fournitures m¨¦dicales pour soutenir le syst¨¨me de sant¨¦ local, qui ¨¦tait d¨¦j¨¤ en crise avant l¡¯explosion de la pand¨¦mie.
Des tensions de plus en plus nombreuses au sein du foyer, provoqu¨¦es par la pression ¨¦conomique et les restrictions de d¨¦placement, se traduisent par des violences partout dans le monde. Les femmes qui sont confin¨¦es chez elles, en compagnie de leurs agresseurs, n¡¯ont bien souvent personne vers qui se tourner. De nouvelles formes de violence pourraient ¨¦galement augmenter, comme le cyberharc¨¨lement, note l'UNFPA.
L¡¯agence onusienne?estime que six mois de confinement pourraient provoquer l¡¯¨¦mergence de 31 millions de cas de violence bas¨¦e sur le genre, puis 15 millions par trimestre suppl¨¦mentaire de confinement.
De plus, l¡¯acc¨¨s aux refuges et aux rendez-vous de soutien psychologique est limit¨¦ par la pand¨¦mie, ce qui n¡¯arrange pas la situation. L¡¯UNFPA et ses partenaires travaillent pour assurer le maintien des services aux survivantes partout o¨´ c¡¯est possible, ainsi que pour augmenter le nombre d¡¯op¨¦rations ¨¤ distance.
Source: ONU Info