Année internationale des personnes d’ascendance africaine 2011

Corriger les erreurs du passé

« Cette Année sert à reconnaitre le rôle des personnes d’ascendance africaine dans le développement mondial et à débattre de l’accès à la justice pour les actes de discrimination actuels et passés qui ont abouti à la situation présente. »

Mirjana Najcevska, Présidente du Groupe de travail d’experts des Nations Unies sur les personnes d’ascendance africaine

Les manifestations de discrimination raciale qui ont caractérisé la traite des esclaves et la colonisation se font sentir encore aujourd’hui. Le racisme se manifeste de diverses façons, parfois subtilement, parfois inconsciemment, mais entraine souvent la violation des droits des personnes d’ascendance africaine.

Afin de lutter contre le racisme et la discrimination raciale, les Nations Unies ont créé en 2001 le Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine, chargé d’étudier les problèmes de discrimination raciale auxquels sont confrontées les personnes d’ascendance africaine vivant dans la diaspora, et de faire des propositions en faveur de l’éradication de la discrimination raciale contre les Africains et les personnes d’ascendance africaine dans le monde entier.

Le Groupe de travail a constaté que parmi les plus importants défis auxquels les personnes d’ascendance africaine font face, certains sont liés à leur représentation et leur traitement dans l’administration de la justice, ainsi qu’à l’accès à l’éducation, à l’emploi, aux soins de santé et au logement, souvent dus à la discrimination structurelle ancrée dans leurs sociétés.

Dans certains pays, surtout dans ceux où elles constituent une minorité, les personnes d’ascendance africaine sont condamnées à des peines plus lourdes que les personnes appartenant au groupe ethnique dominant et représentent un pourcentage disproportionnellement élevé de la population carcérale. Le profilage racial (La Déclaration et le Programme d’action de Durban définit le profilage racial comme « la pratique selon laquelle la police et les autres agents des forces de l’ordre se fient, si peu que ce soit, à la race, à la couleur, à l’ascendance ou à l’origine nationale ou ethnique pour soumettre des personnes à des investigations ou déterminer si un individu donné a des activités criminelles ».), qui résulte dans la prise pour cible systématique des personnes d’ascendance africaine par les agents des forces de l’ordre, a perpétué une stigmatisation et des stéréotypes graves selon lesquels les descendants d’Africains ont une propension à la criminalité.

Dans de nombreux pays, les personnes d’ascendance africaine disposent de l’accès le plus limité à l’éducation de qualité à tous les niveaux. Des études montrent que lorsque les personnes d’ascendance africaine ont un meilleur accès à l’éducation, elles sont mieux placées pour participer de manière plus égale à tous les aspects politiques, économiques et culturels de la société, ainsi que pour défendre leurs propres intérêts.

Le Groupe de travail souligne enfin que le recueil de données non regroupées sur l’ethnicité est un aspect important de l’identification et du traitement des problèmes liés aux droits des personnes d’ascendance africaine. La politique gouvernementale de lutte contre le racisme et la discrimination raciale ne peut être correctement définie, et encore moins mise en oeuvre, si de tels renseignements sont indisponibles. Et les progrès ne peuvent être mesurés.