Renforcement des partenariats entre l’ONU et les organisations régionales
L’ONUDC et les partenaires régionaux d’Afrique australe unissent leurs forces pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent
Lilongwe (Malawi), 25 mai 2022 – Au cours des dernières années, la menace terroriste s’est fait de plus en plus présente en Afrique australe. Les groupes terroristes, qui représentaient autrefois un danger à l’échelle locale, ont acquis une envergure mondiale et ont décentralisé leurs activités, se servant des médias sociaux, des combattants étrangers et du trafic pour soutenir et mener à bien leurs actes de terreur.
Certains d’entre eux se sont solidement implantés dans la région, notamment le groupe allié à l’EIIL ? Province d’Afrique centrale de l’?tat islamique ?, dont les , composés de recrues locales et de combattants provenant d’Afrique du Sud, du Burundi, d’?rythrée, d’?thiopie, du Kenya, d’Ouganda, de République démocratique du Congo, du Rwanda, de Somalie, de Tanzanie et du Tchad, ont grimpé en flèche pour atteindre les 2 000 membres.
La nature de la menace ayant évolué, les ?tats de la région doivent élaborer une législation et des politiques de lutte antiterroriste plus complètes. Ils ne sont en outre pas tous dotés des connaissances et compétences nécessaires pour prévenir et détecter efficacement les activités terroristes et traduire les terroristes en justice. Les ?tats membres de la , une communauté économique régionale axée sur la paix et la sécurité, craignent donc de plus en plus que les groupes terroristes opérant dans d’autres régions d’Afrique n’exploitent ces faiblesses et d’autres vulnérabilités, telles que la marginalisation des groupes minoritaires et les défaillances de la gouvernance et des dispositifs de sécurité et de renseignement.
Dans le cadre des efforts déployés pour lutter contre le terrorisme en Afrique australe, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) s’est associé, au mois d’avril, à la SADC et à son nouveau centre régional de lutte contre le terrorisme, ainsi qu’au Centre africain d’étude et de recherche sur le terrorisme de l’Union africaine (UA/CAERT), pour lancer une deuxième phase d’assistance à la région appuyée par le Fonds d’affectation spéciale de l’ONU pour la paix et le développement.
Cette nouvelle initiative conjointe s’inscrit dans le prolongement d’une première phase d’assistance également financée par la Chine au moyen du Fonds, qui avait consisté pour l’ONUDC et ses partenaires régionaux à fournir aux responsables de la lutte contre le terrorisme et de la justice pénale des pays de la SADC les plus touchés par le terrorisme des conseils stratégiques et législatifs essentiels en matière de lutte contre le terrorisme, ainsi qu’une formation spécialisée et du matériel. La deuxième phase, qui renforcera les activités de la première et en étendra l’ampleur, consistera à échanger les bonnes pratiques et normes internationales et à promouvoir la coopération Sud-Sud avec d’autres pays d’Afrique et d’ailleurs faisant face depuis longtemps à des menaces terroristes similaires.
L’atelier régional, qui s’est tenu du 26 au 29 avril sous l’égide du Gouvernement malawien, a réuni 14 pays d’Afrique australe. Il a offert une occasion importante d’examiner les menaces et les enjeux émergents aux niveaux national et régional, de faire le point sur les mesures qui avaient déjà été prises en la matière, de mettre en commun les données d’expérience et de recenser les domaines d’action et de coopération sur lesquels faire porter les efforts pour mieux prévenir et combattre le terrorisme et l’extrémisme violent dans la région.
La Ministre malawien de la sécurité intérieure, S. E. Mme Jean Sendeza, a inauguré l’atelier en soulignant que les pays d’Afrique australe faisaient face à la menace croissante d’un terrorisme qui développait son action au moyen du recrutement et du financement du terrorisme, notamment gr?ce à ses liens avec le trafic de marchandises et d’autres activités criminelles ayant cours dans la région.
Les participants ont fait l’inventaire des domaines prioritaires dans lesquels les ?tats membres de la SADC avaient besoin d’une aide en matière de renforcement des capacités et pris connaissance des meilleures pratiques adoptées au niveau mondial pour lutter contre le terrorisme, traduire les terroristes en justice et prévenir l’extrémisme violent.
Comme l’a indiqué le colonel Christian Emmanuel Pouyi de l’UA/CAERT, la poursuite des consultations et de la coopération témoigne une fois de plus de la détermination des partenaires à ?uvrer sans rel?che à l’élimination de la menace que représentent le terrorisme et l’extrémisme violent.
Le Coordonnateur régional de la SADC pour la lutte contre le terrorisme, M. Mumbi Mulenga, a cl?turé l’atelier en soulignant que les partenariats et la coopération étaient essentiels pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent dans les ?tats membres de la SADC.
M. Marco Teixeira, Chef du Bureau de l'ONUDC au Mozambique, et S.E. Jean Sendeza, Ministre de la sécurité intérieure du Malawi, tenant des lettres signifiant l'engagement à renforcer la coopération entre l'ONUDC et le gouvernement du Malawi. (? UNODC)
M. Marco Teixeira, Chef du Bureau de l'ONUDC au Mozambique et S.E. Jean Sendeza, Ministre de la écurité intérieure du Malawi. (? UNODC)