L'ONU au Kenya aux côtés du gouvernement pour lutter contre le nouveau coronavirus.
Le nombre de cas de coronavirus au Kenya est passé à au moins cinq (au 19 mars) après que le gouvernement a confirmé l’existence de nouveaux cas. Le président Uhuru Kenyatta a annoncé une série de mesures proactives pour prévenir la propagation du virus.
Trois mois à peine après l'apparition de COVID-19, les marchés boursiers se sont effondrés et les systèmes d'approvisionnement et de production mondiaux ont vacillé.
Et comme s'ils se préparaient à un siège, les acheteurs paniqués partout dans le monde ont vidé les rayons de désinfectants, de savon et de conserves.
Le message du secrétaire général des Nations unies, António Guterres, selon lequel "dans notre lutte contre le virus, nous ne pouvons pas laisser la peur devenir virale" est tout à fait pertinent. Et la population kényane peut compter sur le soutien de l'équipe de pays des Nations unies dans ce combat.
Les pandémies mondiales sont la nouvelle menace pour l'humanité. Le nombre de nouvelles maladies par décennie a presque quadruplé au cours des 60 dernières années, et depuis 1980, le nombre d'épidémies par an a plus que triplé.
Des facteurs tels que le changement climatique, l'augmentation des populations et des voyages ont rendu les hommes plus vulnérable aujourd'hui qu'il y a 100 ans. Une infection dans un coin du monde peut se propager dans le coin le plus éloigné en l'espace d'une journée.
En Afrique subsaharienne, on s’interroge sur la capacité d’adaptation des systèmes de santé. La plupart sont mal préparés et mal équipés pour mettre en œuvre des mesures de santé publique telles que la surveillance, la recherche exhaustive des contacts, la distanciation sociale, les restrictions de voyage et l'éducation du public en matière d'hygiène des mains et d'étiquette respiratoire.
Ce sont là les mesures de base qui permettront de retarder la propagation de l'infection et de soulager la pression sur les hôpitaux, en attendant d’aider à mettre en œuvre des solutions plus coûteuses telles que les équipements de protection individuelle, les ventilateurs, l'oxygène et les kits de dépistage.
Pour les pays d'Afrique et d'autres régions où les ressources sanitaires sont limitées, une nouvelle pandémie telle que COVID-19 est un défi qui exige une réponse de toute la société. Si la science crée les tests et finira par mettre au point un vaccin, les réponses immédiates les plus efficaces aux pandémies dépendent davantage de mesures simples que nous pouvons tous prendre que de solutions pharmaceutiques.
L'aplatissement de la courbe COVID-19 sera également facilité par des informations précises. La panique et l'hystérie croissantes du public sont alimentées par la difficulté de distinguer les faits des rumeurs, des spéculations et des informations inexactes. L'un des problèmes de l'ère des médias sociaux et du journalisme citoyen est qu'il offre un forum à tout le monde et permet la dangereuse fiction selon laquelle toute personne ayant une opinion est un expert. Dans de telles circonstances, il est difficile de maintenir un récit rationnel et scientifique.
Il est crucial de maîtriser COVID-19 en s'assurant que seules des informations précises et des conseils scientifiques soient entendues. C'est pour cette raison que l'équipe de pays des Nations Unies au Kenya offre un soutien en matière de communication - entre autres initiatives - au ministère de la ³§²¹²Ô³Ùé dans ses efforts de réponse au problème. Tout le monde y gagnera si l’on suit les sages conseils du CS Mutahi Kagwe. Par exemple, rappelle l'importance de se laver les mains fréquemment et soigneusement. Le lavage des mains sauve des vies et constitue la meilleure défense contre les maladies transmissibles.
Bien que les microbes évoluent des millions de fois plus vite que les humains et que ces derniers n'aient que peu ou pas de protection immunitaire contre les nouvelles souches de grippe, la compréhension scientifique du risque de pandémie et notre capacité à prévoir la prochaine pandémie avant même qu'elle ne se produise sont meilleures que jamais.
On sait maintenant, par exemple, que la plupart des nouvelles maladies infectieuses ont pour origine des animaux, notamment le SRAS chez les chauves-souris et certaines souches de grippe chez les oiseaux. Des facteurs tels que la proximité d'animaux vivants, les risques de contamination de la viande vendue sur les marchés de bêtes, le surpeuplement et la consommation de viande de brousse peuvent permettre aux agents pathogènes de franchir la barrière des espèces pour atteindre les humains.
Ces progrès scientifiques sont déployés pour trouver des solutions plus complètes telles que les vaccins. L'accès généralisé à ces vaccins confère une immunité aux individus et même une "immunité de groupe" aux populations. Les vaccins sont efficaces et ont sauvé d'innombrables vies.
Les pays d'Afrique doivent également lutter contre la pandémie en prenant des mesures simples mais efficaces pour détecter, tester, isoler et mobiliser leurs populations afin d'atténuer la transmission.
Avec comme arme principale des mesures d'hygiène simples et fondées sur des faits, le continent peut ralentir la propagation du virus et aplatir la courbe. Et la famille des Nations unies au Kenya est aux côtés du gouvernement kenyan pour lutter sur tous les fronts contre le COVID 19.
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Siddharth Chatterjee est le coordinateur résident des Nations Unies au Kenya.