Le coronavirus (COVID-19), qui a fait jusqu'脿 pr茅sent plus de 14 500 victimes dans le monde au 23 mars, a renforc茅 les arguments en faveur des cha卯nes de valeur et du commerce r茅gionaux intra-africains, selon la Commission 茅conomique des Nations unies pour l'Afrique (CEA).
Dans un entretien avec Afrique Renouveau, M. Stephen Karingi, directeur de la division de l'int茅gration r茅gionale et du commerce 脿 la CEA, a d茅clar茅 que la zone de libre-茅change continentale africaine (ZLECA) pourrait contribuer 脿 att茅nuer les effets de COVID-19, en particulier sur les produits pharmaceutiques et alimentaires.
"Une mise en 艙uvre rapide et ambitieuse de la zone de libre-茅change continentale africaine contribuera grandement 脿 acc茅l茅rer la reprise des effets de COVID-19, tout en prot茅geant l'Afrique contre les futurs effets n茅gatifs de chocs tels que celui-ci," a d茅clar茅 M. Karingi.
Produits pharmaceutiques
L'Afrique d茅pense 16 milliards de dollars US par an en m茅dicaments et d茅pend fortement de la Chine et d'autres pays d'Europe et d'Asie pour son approvisionnement en produits pharmaceutiques, dont certains sont gravement touch茅s par la pand茅mie actuelle de COVID-19.
M. Karingi a d茅clar茅 que les pays africains pourraient commencer 脿 fabriquer eux-m锚mes les m茅dicaments, ce qui non seulement serait moins cher, mais contribuerait 茅galement 脿 garantir la qualit茅 et la s茅curit茅 de l'approvisionnement ; et contribuerait 脿 la viabilit茅 financi猫re, car les factures d'importation augmentent sur tout le continent.
"La production locale de produits pharmaceutiques dans des centres s茅lectionn茅s peut soutenir le commerce interr茅gional pour des avantages 茅conomiques mutuels, mais aussi soutenir les investissements locaux," a-t-il d茅clar茅.
La production de produits pharmaceutiques sur le continent est 茅galement importante 茅tant donn茅 la n茅cessit茅 de lutter contre les maladies locales qui ne justifient pas l'investissement de grandes entreprises pharmaceutiques externes. Les antibiotiques et autres m茅dicaments contre
les maladies infectieuses, que les grands fabricants ne veulent plus produire, en sont un bon exemple.
La ZLECA, a d茅clar茅 M. Karingi, cr茅e un environnement favorable aux cha卯nes de valeur r茅gionales africaines, aux champions r茅gionaux et, 脿 terme, aux champions continentaux.
"Ces derniers peuvent servir de tremplin pour soutenir les multinationales africaines et cr茅er des emplois et de la prosp茅rit茅," a-t-il d茅clar茅.
Importations alimentaires
Un peu plus d'une douzaine de pays africains, dont l'Afrique du Sud, le Ghana et la C么te d'Ivoire, sont des exportateurs nets de denr茅es alimentaires, mais ils ne vendent pas, pour la plupart, sur le continent. Comme de nombreux pays importent des denr茅es alimentaires telles que le bl茅, le riz, le poisson et le lait des pays touch茅s par COVID-19 en Europe, au Moyen-Orient et ailleurs, M. Karingi estime que la ZLECA a un r么le 脿 jouer pour amortir les chocs.
"Nous devons maintenir la dynamique de la ZLECA en tant que m茅canisme de renforcement de la r茅silience 脿 long terme du continent et de gestion de la volatilit茅 en augmentant, par exemple, le commerce intra-africain des produits alimentaires de base."
Toutefois, M. Karingi affirme que les fermetures de fronti猫res actuelles et les limitations de voyage pour le confinement COVID-19 pourraient rendre difficile la conclusion des n茅gociations en cours sur les r猫gles d'origine et les offres tarifaires, qui sont n茅cessaires pour que le commerce commence dans le cadre de la ZLECA le 1er juillet 2020.
