Au Mali, la formation des jeunes comme gage de stabilité
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Au Mali, la formation des jeunes comme gage de stabilité
A 7h30 déjà , les cours ont débuté au camp de jeunesse de Soufouroulaye, situé à environ 500km de la capitale malienne. Pour les 60 jeunes hommes et femmes venus de toutes les régions du pays pour suivre une formation intensive en couture, électricité ou mécanique, ces cours sont un moyen de développer leurs compétences et de trouver un emploi.
«ÌýAvant de venir ici, je ne savais pas ce qu’était une bonne coupe, la base pourtant de la couture, pas vraiÌý?Ìý» dit Fatoumata, qui s’active sur sa machine à coudre depuis déjà plusieurs heures malgré le jeune du Ramadan. «ÌýJ’ai appris beaucoup de choses, le rythme des cours est intense mais quand je vois tout ce que j’arrive à faire depuis mon arrivée ici, Ìýje tiens bonÌý» ajout-elle.
Au Mali, plus de la moitié de la population est jeune - le taux de fécondité du pays est le deuxième le plus élevé au monde après le Niger - et 50 % des 15-39 ans sont affectés par le chômage et le sous-emploi. Ces jeunes sont parfois la cible des extrémismes religieux en quête de nouvelles recrues, une situation exacerbée par la crise qui a frappé le Mali en 2012.
La formation de Soufouroulaye fait partie d’un programme régional de renforcement de la sécurité et de la résilience communautaire dans le Sahel mis en oeuvre par le PNUD, le Fonds des Nations Unies pour la population, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et le Bureau international du travail.
Financé par le Japon, le programme prévoit la création d’emplois rapides et temporaires au profit de 3Ìý000 jeunes, plus la promotion d’activités génératrices de revenus au profit d’environ 4 500 jeunes regroupés en associations ou en groupements d’intérêt économique.
Dans la classe de mécanique, un métier souvent réservé aux hommes, deux jeunes femmes sont présentes.
«ÌýÌýJ’ai choisi la mécanique d’abord parce que je ne pense pas que ce soit un métier réservé aux hommes,Ìý» explique Maïmouna Kane. «ÌýTout est question de volonté. Mon père était mécanicien dans un bateau. ÌýPetite,Ìý il m’amenait souvent avec lui et je le regardais travailler. Il serait fier de moi aujourd’hui.Ìý Avec mon métier, j’espère vraimentÌý pouvoir m’installer à mon compte et gagner ma vie dignement.Ìý»
ÌýAu cours de la cérémonie de remise des kits d’insertion qui doivent permettre aux jeunes partcipants de démarrer leur activité, le Directeur Pays adjoint du PNUD, Jean Luc Stalon a déclaréÌý: «Ìýune jeunesse démobilisée, inoccupée et sans réelles perspectives d’avenir peut constituer un facteur de troubles et d’aggravations des conflits si elle est laissée à elle-même. La question de l’emploi des jeunes est donc une priorité pour le PNUD et ses partenaires.Ìý»
«ÌýLa formation, c’est aussi un espace de tolérance et d’amitié pour nous. Les jeunes ici viennent de partout au Mali,Ìý» dit encore un participant.