L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) vont soutenir une campagne de vaccination contre le choléra au Soudan qui commencera mi-octobre.
A la demande du Ministère soudanais de la santĂ©, l’OMSĚýet l’UNICEF, avec d’autres partenaires internationaux, appuieront une campagne de vaccination orale contre le cholĂ©ra qui a dĂ©jĂ tuĂ© huit personnes dans ce pays d’Afrique de l’Est.
« A la date du 28 septembre, 215 cas ont été confirmés, dont huit décès », a déclaré Tarik Jasarevic, porte-parole de l’OMS lors d’un point de presse mardi à Genève, citant des chiffres du gouvernement soudanais.
Sur les huit personnes décédées, six se trouvaient dans le sud du pays dans l’Etat du Nil bleu où le Ministère soudanais de la santé a officiellement déclaré l’épidémie le 8 septembre dernier.
Face à cette urgence sanitaire, l’agence onusienne pour la santé a déployé des experts pour lutter contre le choléra ainsi que des équipes d’intervention rapide (neuf dans l’Etat du Nil Bleu et sept dans l’Etat de Sennar) dans pour appuyer l’enquête et la prise en charge des cas.
L’OMS a également appuyé la création et le fonctionnement de trois centres de traitement du choléra dans l’État du Nil bleu et de six centres d’isolement dans celui de Sennar. L’agence onusienne surveille également la qualité de l’eau dans les communautés.
Vacciner toutes les personnes âgées de plus d’un an
Financée par l’Alliance globale pour les vaccins et l’immunisation (GAVI), la campagne de vaccination vise à couvrir 1,6 million de personnes dans 8 localités du Nil bleu et de Sennar qui ont confirmé des cas de choléra.
« La vaccination s’adresse à toute personne âgée de plus d’un an, y compris les femmes qui allaitent et les femmes enceintes », a précisé l’OMS.
Plus généralement, l’OMS travaille avec les autorités sanitaires soudanaises, d’autres agences des Nations Unies ainsi que des partenaires locaux et internationaux pour répondre à une éventuelle épidémie de choléra dans les huit Etats jugés à risque (Nil bleu, Sennar, Nil blanc, Kassala, Gedaref, Gezira, Khartoum et Nil).
Le Soudan dispose d’une mauvaise infrastructure sanitaire et d’un système d’eau potable et d’égouts délabré. La récurrence des inondations a davantage aggravé la pollution des sources d’eau. Selon l’OMS, tous ces facteurs augmentent le risque de choléra et d’autres maladies diarrhéiques et menacent de provoquer une large propagation si aucune intervention immédiate n’est adoptée.
Entre août 2016 et mars 2018, 36.962 cas de choléra et/ou de diarrhée aqueuse aiguë ont été enregistrés dans 18 États du Soudan, entraînant la mort de 823 personnes, dont 15% étaient des enfants de moins de 5 ans.
Pour les trois à six mois à venir, l’OMS prévoit qu’il faudra de 10 à 15 millions de dollars pour contenir l’épidémie actuelle dans les huit États à risque afin de couvrir les besoins sanitaires, nutritionnels, en eau et assainissement.