Centrafrique : l'ONU appelle au calme et demande un accès aux personnes déplacées par les récentes violences
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Centrafrique : l'ONU appelle au calme et demande un accès aux personnes déplacées par les récentes violences
Le Haut Commissariat des Nations Unies aux réfugiés (UNHCR) a appelé mardi au calme en République centrafricaine et demandé un accès libre et immédiat aux personnes – dont le nombre est estimé à plus de 27.000 -nouvellement déplacées depuis les violences qui ont éclaté samedi dernier dans la capitale, Bangui.
Ces affrontements entre milices rivales « ont fait au moins 36 morts, forcé des milliers de personnes à fuir leurs habitations et fait reculer d'un pas le processus de réconciliation » en République centrafricaine, a déclaré un porte-parole du HCR, Leo Dobbs, lors d'un point de presse à Genève.
« Des troupes de l'ONU ont été déployées pour rétablir l'ordre mais selon le personnel du HCR sur place, la situation est très tendue ce matin à Bangui, où l'on entend des tirs dans le centre ville », a-t-il ajouté.
La situation « rappelle de façon inquiétante celle de fin 2013 et de 2014, lorsque des milliers de personnes ont été tuées et des dizaines de milliers d'autres déplacées de force par le conflit intercommunautaire », a poursuivi le porte-parole. « Compte tenu de nombreuses informations selon lesquelles des groupes armés rivaux se rassemblent dans les provinces et à Bangui, nous craignons que la situation n'empire. Le HCR se joint aux autres organisations pour appeler au calme ».
Déplorant que les affrontements et les barrages routiers compliquent la tâche des organisations humanitaires, le HCR appelle « toutes les parties à (les) autoriser d'urgence à accéder aux zones où se trouvent les personnes nouvellement déplacées ».
Le HCR, avec l'aide de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et d'autres partenaires, estime à au moins 27.400 le nombre de ces personnes, dont 10.000 qui se sont réfugiées sur le site de Mpoko près de l'aéroport, qui abritait déjà environ 11.000 personnes.
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme () s'est dit pour sa part « extrêmement préoccupé » par la situation à Bangui depuis samedi dernier, estimant à 37 le nombre des personnes tuées.
« La République centrafricaine vit un moment crucial. Les autorités du Gouvernement de Transition doivent travailler en étroite coopération avec la MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine) et les autres forces internationales pour faire cesser immédiatement ce qui apparaît comme une tentative délibérée de faire dérailler l'actuel processus de paix et les progrès importants réalisés en République centrafricaine au cours des 18 derniers mois », a déclaré son porte-parole, Rupert Colville, lors d'un point de presse.
Selon le HCDH, la réunion de haut niveau sur la République centrafricaine prévue jeudi en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York « constitue une occasion cruciale pour la communauté internationale de fournir l'appui financier, technique et politique nécessaire à la mise en œuvre des principales décisions du Forum de Bangui, en particulier pour le désarmement des milices qui sèment la dévastation aujourd'hui et la création de mécanismes de justice transitionnelle ».
Lundi soir, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et le Conseil de sécurité avaient déploré l'éruption soudaine de violence en République centrafricaine.
Dans un communiqué rendu public par son porte-parole, M. Ban soulignait que ces attaques ont été déclenchées par l'assassinat d'un jeune homme musulman le 26 septembre à Bangui. Il condamnait fermement tous les actes de violence et appelait à « un arrêt immédiat de la violence inacceptable et des attaques de représailles ».
M. Ban exhortait les Autorités de transition de la République centrafricaine à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour prévenir de nouvelles violences. Il se disait aussi profondément préoccupé par l'évasion de plus de 500 prisonniers de la prison de Ngaragba à Bangui, lundi matin, appellant les Autorités de transition à faire tout leur possible pour appréhender ces individus.
Il rappelait enfin que tous les auteurs de crimes, incitations à la violence, violations des droits de l'homme, ainsi que leurs commanditaires, seraient tenus responsables, y compris par le biais de sanctions, et que la MINUSCA prendrait toutes les mesures nécessaires, dans le cadre de son mandat, pour protéger les civils et favoriser la stabilité dans le pays.