Des personnes de toute l'Afrique se réunissent virtuellement cette semaine pour prendre le pouls de l'action climatique, explorer les possibilités d'action et présenter des solutions ambitieuses. Ils mettront en lumière tout ce qui peut être fait dans la région pour ralentir la hausse des températures et s'adapter aux conséquences climatiques qui sont déjà en cours. À l'approche des négociations mondiales sur le climat qui se tiendront lors de la CdP26 à Glasgow, l'attention et l'action sont plus importantes que jamais.Ìý
L'Afrique a peu contribué au changement climatique, ne générant qu'une petite fraction des émissions mondiales. Mais elle pourrait être la région la plus vulnérable du monde en raison des niveaux élevés de pauvreté. Sans argent, biens et services suffisants, il sera de plus en plus difficile pour les populations pauvres de s'adapter aux changements climatiques qui pèsent sur les approvisionnements alimentaires et les moyens de subsistance.Ìý
Les solutions
Dans toute la région, des personnes appliquent leur ingéniosité aux problèmes climatiques et proposent des solutions. Ils montrent ce qui est possible, abordable et souhaitable pour maintenir l'action climatique sur la bonne voie, conformément à l'accord de Paris. Dans de nombreux cas, l'action climatique produit un effet d'entraînement avec de nombreux autres avantages, comme la création d'emplois, l'augmentation des revenus, un meilleur accès à l'énergie et l'égalité des sexes.Ìý
En Sierra Leone, les agriculteurs combattent les incendies avec des rizières, abandonnant la culture sur brûlis pour cultiver du riz dans les marécages. Cela réduit la pollution et les émissions dues aux incendies (bon pour la planète) et augmente la production (bon pour les agriculteurs).Ìý
Dans le Sahel, où les déserts progressent rapidement sous l'effet de températures plus élevées, dix pays africains plantent une grande muraille verte d'arbres, dans le but de restaurer 100 millions d'hectares de terres d'ici à 2030. Les petites actions sont essentielles à ces grands projets. Ainsi, les agriculteurs locaux font leur part en adaptant des techniques de plantation qui permettent de restaurer les terres, d'en augmenter la valeur et d'accroître les rendements.
Au Darfour, au Soudan, une meilleure gestion de l'eau a amélioré les moyens de subsistance de plus de 100 000 personnes. Un processus de gestion collective des ressources permet d'atténuer les conflits et de surmonter les difficultés liées à des précipitations de plus en plus imprévisibles. Des efforts sont en cours au Niger pour aider les agriculteurs, principalement des femmes, à ne plus dépendre de pluies de plus en plus rares en utilisant des systèmes d'irrigation à petite échelle.Ìý
En Somalie, des systèmes d'alimentation en eau alimentés par l'énergie solaire fournissent de l'eau toute l'année aux éleveurs de chameaux qui dépendent de terres de parcours de plus en plus sèches. Ce n'est là qu'un des nombreux efforts déployés dans le cadre d'une campagne nationale d'adaptation au changement climatique, qui comprend des systèmes d'alerte précoce et l'utilisation d'applications mobiles pour envoyer des informations aux communautés afin qu'elles puissent se protéger.Ìý
Au Ghana, la protection des forêts améliore la vie des gens tout en ralentissant le changement climatique. Les femmes apprennent à restaurer et à surveiller la santé des forêts pour assurer leur subsistance grâce à "l'or des femmes", autrement dit le beurre récolté sur les arbres à karité.
En Afrique du Sud, la restauration d'un grand bassin fluvial a été chiffrée à l'aide d'un système de comptabilité des écosystèmes, ce qui a permis de constater que les avantages dépassaient largement les coûts, ce qui constitue un argument convaincant en faveur de l'action. Le bassin serait en mesure de stocker davantage de carbone, de fournir plus d'aliments sauvages et de médicaments, de créer des pâturages plus productifs pour l'élevage et de renforcer l'approvisionnement en eau.
La plus grande ville d'Afrique, Kinshasa, en République démocratique du Congo, fait de la résilience climatique une priorité absolue en améliorant les raccordements des ménages à l'eau, en réduisant les risques d'inondation et en créant des espaces verts urbains, ce qui profite à 2 millions de personnes.
L'urbanisation et la croissance économique ont entraîné une forte augmentation des modes de transport modernes en Afrique, et l'énergie nécessaire aux transports devrait augmenter de deux tiers d'ici à 2040. Heureusement, le passage à la mobilité électrique gagne du terrain grâce aux véhicules électriques et aux systèmes de transport rapide. C'est l'occasion pour l'Afrique de dépasser sa forte dépendance aux combustibles fossiles pour se déplacer.Ìý
Au Kenya, le passage aux motos électriques a déjà permis de réduire la pollution sonore et atmosphérique, et constitue un modèle pour les autres pays. Un passage aux motos électriques à l'échelle mondiale pourrait réduire les émissions de carbone de 11 milliards de tonnes, soit plus du double des émissions annuelles liées à l'énergie aux États-Unis d'Amérique.Ìý
L'île Maurice s'est engagée dans une transition énergétique, élément central d'une reprise verte après la pandémie et ses répercussions économiques mondiales. Avantages attendus : plus d'emplois, moins de pauvreté et une plus grande sécurité énergétique pour un pays fortement dépendant des importations de combustibles fossiles.Ìý
Découvrez pourquoi les femmes et les filles doivent être au cœur de la quête de justice climatique. Découvrez le point de vue de Wanjuhi Njoroge, militante pour le climat et entrepreneuse kényane, sur le rapport entre le changement climatique et le genre.
Découvrez comment certaines des femmes les plus vulnérables dans les régions de Zambie ravagées par le changement climatique deviennent des entrepreneurs ruraux autonomes et des agents du changement.
Les données
Vous voulez plonger dans les données climatiques de la région ? Explorez les dernières données du GIEC sur la région dans un atlas interactif.Ìý
Si vous vous intéressez à un pays en particulier, consultez les données climatiques historiques et prévisionnelles par pays sur le portail de connaissances sur le changement climatique de la Banque mondiale.
Plans d'action et accords
L'Accord de Paris affirme le consensus mondial sur l'action climatique. Gardez un Å“il sur ce que font les pays de la région pour parvenir à des émissions nettes nulles, conformément à l'objectif de Paris de limiter l'augmentation de la température à 1,5 degré Celsius maximum.Ìý
Vérifiez si votre pays a soumis un CDN ou plan national d'action pour le climat. Ces plans sont exigés par l'Accord de Paris et permettent de maintenir les actions d'atténuation et d'adaptation au changement climatique sur la bonne voie. Le Rwanda a été le premier pays d'Afrique à réviser sa CDN initiale, avec un objectif ambitieux de réduction des émissions de 38 % d'ici à 2030. Il poursuivra les réductions dans les secteurs clés de son économie et a mis en place un système d'indicateurs pour suivre l'adaptation dans les domaines de l'eau, de l'agriculture, des terres et des forêts, des établissements humains, de la santé, des transports et des mines. En savoir plus sur le "quoi et pourquoi" des CDN.Ìý