La CdP27, qui vient de s'achever à Charm el-Cheikh, en Égypte, a rassemblé plus de 35 000 personnes venues du monde entier pour délibérer sur des actions importantes en matière de climat.
La CdP27, surnommée "CdP africaine" et "CdP de mise en œuvre", a suscité l'espoir que les décisions des conférences précédentes, qui reflètent les besoins et les priorités des pays les plus vulnérables, commenceront à être mises en œuvre.
Après deux semaines de négociations, la CdP27 a adopté le plan de mise en œuvre de Sharm el-Sheikh "SHIP" comme principale décision pour guider des actions climatiques ambitieuses.
Nombreux sont ceux qui voient dans ce plan un moyen de faire avancer les efforts déployés lors des conférences précédentes, tels que le fonds pour les pertes et dommages. D'autres, en revanche, estiment qu'il n'est pas à la hauteur des ambitions en matière d'atténuation.
Le point fort de la CdP27 a été la décision historique d'établir un fonds pour répondre aux pertes et dommages. Il s'agit d'une étape importante car elle intervient après près de trois décennies de demandes et crée un précédent en matière de justice climatique.
Il reste cependant à résoudre la question de la conception et de l'opérationnalisation du fonds pour soutenir les plus vulnérables, notamment dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement.
La conférence n'a pas obtenu beaucoup de succès en matière d'atténuation. Elle n'est pas parvenue à un accord, par exemple, sur l'abandon progressif du charbon et des autres combustibles fossiles ou sur la fixation de périodes de plafonnement des émissions.
Cela entrave les efforts visant à limiter l'augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5°c (au-dessus des niveaux préindustriels). Pour atteindre cet objectif, nous devons réduire rapidement, profondément et durablement les émissions de gaz à effet de serre de 45 % (par rapport aux niveaux de 2010) d'ici à 2030.
Comme ils le font depuis de nombreuses années, les participants ont fait part de leurs inquiétudes quant au respect des engagements financiers en matière de climat, en particulier pour l'adaptation. La COP15 n'a respecté qu'un quart de son engagement à fournir 100 milliards de dollars par an aux pays en développement pour l'adaptation.
Les autorités espèrent faire avancer l'année prochaine un processus visant à établir à la fois le nouvel objectif chiffré de financement du climat et l'objectif d'adaptation. Ce processus devrait être guidé par des rapports scientifiques et refléter les besoins réels des pays les plus vulnérables.
Pour la première fois en 27 ans d'existence, la conférence a consacré une journée au thème de l'agriculture.
L'un des principaux résultats a été le lancement de l'initiative "Alimentation et agriculture pour une transformation durable". Cette initiative vise à améliorer la quantité et la qualité des contributions du financement climatique pour transformer l'agriculture et les systèmes alimentaires d'ici 2030.
Le rôle des acteurs non étatiques a été une nouvelle fois reconnu - notamment les jeunes, les communautés locales, les populations autochtones, les villes et la société civile. Tous ont joué un rôle important en exhortant les gouvernements à tenir leurs promesses.
Comme le dit le cliché, "la fin d'une CdP est le début des préparatifs de la prochaine". Les pays et les acteurs non étatiques devront donc se regrouper, évaluer les principaux résultats de la CdP27 et définir les priorités pour la CdP28.
Leurs priorités devraient certainement inclure la conception et l'opérationnalisation du fonds pour les pertes et dommages, la finalisation de l'établissement de l'objectif d'adaptation et l'avancement d'un nouveau processus d'objectif quantifié de financement climatique.
Tout aussi important, ils s'attendront à ce que les engagements en matière de financement climatique et les objectifs de réduction des émissions soient respectés par le biais des contributions déterminées au niveau national et d'autres efforts d'alliances bilatérales et multilatérales.
La première évaluation mondiale devant avoir lieu lors de la prochaine CdP, il sera crucial pour les pays d'évaluer et éventuellement de renforcer leurs actions et leur soutien conformément aux obligations qui leur incombent en vertu de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Comme le dit le Secrétaire Général des Nations Unies, António Guterres, "Notre planète est toujours aux urgences et l'humanité est sur une autoroute vers l'enfer climatique."
Nous devons donc agir de toute urgence et avec audace pour sauver l'existence de l'humanité maintenant et pour les générations à venir.Ìý