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D’une première ligne à l’autre contre la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo : le Dr Didier Mwesha, expert de l’OMS en Prévention et contrôle des infections

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D’une première ligne à l’autre contre la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo : le Dr Didier Mwesha, expert de l’OMS en Prévention et contrôle des infections

Ăĺ±±˝űµŘNews
17 Octobre 2019
D’une première ligne à l’autre contre la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo : le Dr Didier Mwesha, expert de l’OMS enPrévention et contrôle des infections
WHO
D’une première ligne à l’autre contre la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo : le Dr Didier Mwesha, expert de l’OMS enPrévention et contrôle des infections

Alors que Didier Mwesha passait son premier anniversaire en première ligne de la riposte Ă  la maladie Ă  virus Ebola en RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo, le nombre de victimes ne cessait d’augmenter. Ă€ la mi-juin 2019, il y avaitĚý environ 2071 cas de maladie Ă  virus Ebola au cours de la pĂ©riode de 12 mois de la dixième flambĂ©e de maladie Ă  virus Ebola, avec 1396 morts.ĚýL’OugandaĚývenait de confirmer l’existence d’une flambĂ©e de maladie Ă  virus Ebola Ă  la frontière commune.Ěý

Cette situation risquait de créer un sentiment de frustration. Le Dr Mwesha s’est plutôt focalisé sur le bon travail accompli.

Le Dr Mwesha est un expert en prĂ©vention et contrĂ´le des infections dans les Ă©tablissements de santĂ©. Bien qu’originaire de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, depuis 2015 il travaillait pour le Bureau de l’Organisation mondiale de la santĂ© enĚý GuinĂ©e pendant la pire Ă©pidĂ©mie d’Ebola dans l’histoire rĂ©cent. Puis, en 2018, lors de la neuvième flambĂ©e de maladie Ă  virus Ebola, il lui a Ă©tĂ© demandĂ© de rentrer dans son pays d’origine et de participer Ă  la riposte Ă  la maladie Ă  virus Ebola.

Il a été envoyé à l’extrême ouest du pays, où il s’est joint à des centaines d’autres collègues sur cette première ligne de riposte à la maladie à virus Ebola, qu’ils ont réussi à contrôler en trois mois.

Puis, vint la nouvelle relative à une nouvelle flambée de maladie à virus Ebola dans le nord-est du pays.

«ĚýNous Ă©tions sur le point de conclure notre mission dans la province de l’Équateur lorsque nous avons entendu parler de la nouvelle flambĂ©e dans l’estĚý», rappelle le Dr Mwesha, toujours en première ligne de la riposte Ă  la maladie Ă  virus Ebola et travaillant un dimanche. En effet, il n’existe pas de jours de congĂ© lorsque le nombre de cas de maladie Ă  virus Ebola continuent d’augmenter. «ĚýJ’ai Ă©tĂ© parmi les premières personnes Ă  arriver Ă  Mangina, qui Ă©tait le premier point sensible de la flambĂ©e actuelle.Ěý»

Avant mĂŞme que le premier cas ne soit dĂ©tectĂ© dans la ville de Butembo, qui se trouve Ă  environ deux heures de route de Mangina, le Dr Mwesha se rendait dans des centres de santĂ© pour Ă©valuer leurs normes en matière de prĂ©vention et contrĂ´le des infections. L’hĂ´pital de rĂ©fĂ©rence de la villeĚý de Butembo a Ă©tĂ© le premier Ă©tablissement de santĂ© qu’il a Ă©valuĂ©. «ĚýJ’ai d’abord eu l’impression que l’hĂ´pital Ă©tait très sale. Personne ne portait d’équipement de protection individuelle et l’hygiène des mains n’était pas systĂ©matique.Ěý»

Il est rapidement passé à l’action, donnant des instructions au personnel et apportant les équipements essentiels. En comparaison à la flambée ayant été déclarée à l’ouest, le Dr Mwesha a trouvé la situation à Butembo beaucoup plus difficile à gérer. Il s’agissait de la première expérience de la région avec des cas de maladie à virus Ebola. Il y avait beaucoup d’insécurité et de manque de confiance dans les autorités de la part des communautés.

«ĚýIl existe une mĂ©fiance gĂ©nĂ©rale Ă  l’égard de notre travail, et nous le constatons mĂŞme chez les agents de santĂ© qui s’interrogent sur notre programmeĚý», dit le Dr Mwesha.

Les équipes de Prévention et contrôle des infections travaillent non seulement dans les établissements de santé, mais doivent également décontaminer les foyers où vit une personne atteinte de la maladie à virus Ebola. Afin d’éviter que le virus Ebola n’infecte d’autres membres de la communauté, les équipes d’intervention brûlent la literie de la personne infectée et pulvérisent ensuite une solution de chlore et d’eau dans toute la maison. Même si la famille reçoit un nouveau matelas et une nouvelle literie, il existe beaucoup de résistance à l’égard de cette action.

«ĚýIl s’agit de l’aspect le plus complexe de mon travail. Les gens ne veulent pas que nous entrions dans leur maison, et nous faisons parfois face Ă  des cas de violenceĚý», dit le mĂ©decin.

Afin d’améliorer l’acceptation de leur travail par la communauté, le Dr Mwesha affirme que les équipes de prévention et contrôle des infections ont changé leur stratégie. Maintenant, avec l’aide de psychologues et de travailleurs communautaires, les familles reçoivent des informations complètes et apprennent à décontaminer leur foyer eux-memes sous supervision.

«ĚýAujourd’hui, les familles participent au processus de dĂ©contamination et nous rencontrons moins de rĂ©sistance de la part des communautĂ©sĚý», explique-t-il.

Les établissements de santé, tels que l’hôpital de référence de Kitatumba, ont fait d’énormes progrès, et les infections à virus Ebola liées aux séjours à l’hôpital sont passées d’environ 40% de tous les cas de mars 2019 à 15% actuellement.

L’OMS utilise un score de performance PCI pour Ă©valuer les normes de prĂ©vention et contrĂ´le des infections d’un Ă©tablissement de santĂ©. En dĂ©cembre 2018, 65Ěý% des Ă©tablissements Ă©valuĂ©s avaient un score infĂ©rieur Ă  40Ěý%. Aujourd’hui, seulement 15Ěý% des structures ont un score infĂ©rieur Ă  40Ěý%.

D’une première ligne à l’autre contre la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo Dr Didier Mwesha, expert de l’OMS enPrévention et contrôle des infections
D’une première ligne à l’autre contre la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo Dr Didier Mwesha, expert de l’OMS en Prévention et contrôle des infections

Le Dr Mwesha affirme que l’aspect le plus satisfaisant de son travail en première ligne sont les Ă©tudiants. Grâce au financement de la Fondation Paul Allen, en partenariat avec la facultĂ© de mĂ©decine de l’UniversitĂ© catholique du Graben Ă  Butembo et le Ministère de la santĂ© de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, 50 Ă©tudiants en mĂ©decine ont Ă©tĂ© formĂ©s en prĂ©vention et contrĂ´le des infectionsĚý puis placĂ©s dans des Ă©tablissements de santĂ© Ă  haut risque dans leur communautĂ© d’origine.

Les Ă©tudiants servent de mentors aux agents de santĂ©Ěý; et parce qu’ils sont issus des communautĂ©s concernĂ©es et qu’ils comprennent la culture et la langue, ils sont plus facilement acceptĂ©s que le personnel de l’OMS ou d’autres experts n’appartenant pas Ă  la communautĂ©.

«ĚýLes Ă©tudiants ont fait du bon travail. Ils Ă©taient tellement engagĂ©s, et nous avons vu les normes de prĂ©vention et contrĂ´le des infections dans les Ă©tablissements de santĂ© oĂą ils travaillaient s’amĂ©liorer considĂ©rablementĚý», se fĂ©licite le Dr Mwesha. «ĚýVous savez, depuis un an, je travaille tous les jours - par exemple, vous m’interviewez le dimanche et je travaille. Mais mon travail avec les Ă©tudiants m’a vraiment motivĂ©. J’ai le sentiment que lorsque je partirai d’ici, je laisserai derrière moi une gĂ©nĂ©ration de professionnels de la santĂ© qui auront bĂ©nĂ©ficiĂ© de mon expertise en matière de prĂ©vention et contrĂ´le des infections.

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