En Somalie, il faut renfocer la force africaine, plaide le Vice-Secrétaire général
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En Somalie, il faut renfocer la force africaine, plaide le Vice-Secrétaire général
Le Vice-Secrétaire général, M. Jan Eliasson, a plaidé, mercredi, devant le Conseil de sécurité, pour le renforcement des capacités opérationnelles de la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) et des forces somaliennes, afin de préserver « l'espoir d'une nouvelle Somalie », dont il a pu constater la fragilité lors de sa récente visite à Mogadiscio.
« Après 18 mois d'opérations qui ont permis de déloger les milices Al-Chabaab des principales villes du pays, la campagne de l'AMISOM et des forces somaliennes a connu, ces derniers mois, un coup d'arrêt », a relevé M. Eliasson.
Le numéro 2 de l'ONU s'est également fait l'écho des mots du commandant de la Force de l'AMISOM, selon lequel ni la Mission, ni l'armée somalienne n'ont la capacité d'aller au-delà des zones qu'elles ont reprises aux insurgés. « Tenir ces territoires sera difficile si le statu quo est maintenu », a-t-il mis en garde.
«Al-Chabaab a délibérément changé de tactique depuis mai 2013 dans les zones reprises à ses forces, en quittant le terrain de la guerre conventionnelle pour s'engager dans celui d'une guerre asymétrique », a conclu de son côté la mission conjointe Union africaine-ONU dépêchée, du 26 août au 6 septembre 2013, en Somalie.
« Al-Chabaab a toujours la capacité, bien qu'entamée, de mener des opérations terroristes, non seulement dans les zones qui sont encore sous son contrôle, mais aussi à Mogadiscio, à Kismaayo, et hors des frontières de la Somalie, comme l'a montré l'odieuse attaque contre le centre commercial de Westgate à Nairobi, au Kenya », a renchéri M. Eliasson, qui a insisté sur l'intention d'Al-Chabaab de faire en sorte que la communauté internationale se retire de la Somalie.
C'est pourquoi le Vice-Secrétaire général a exhorté le Conseil de sécurité à examiner de manière positive les recommandations du Secrétaire général visant à fournir des moyens supplémentaires, « importants et temporaires », à l'AMISOM et aux forces somaliennes. « Sans un soutien accru, notre investissement pour la paix et le futur de millions de Somaliens pourrait être perdu », a-t-il averti.
« La mise à disposition d'hélicoptères et d'autres éléments habilitants à l'AMISOM permettrait de reprendre l'initiative et de regagner les localités stratégiques utilisées par Al-Chabaab pour recruter et entraîner des combattants », a poursuivi M. Eliasson.
« De l'aveu du gouvernement de la Somalie, aucun progrès significatif ne sera possible tant que les forces nationales somaliennes ne pourront pas bénéficier d'un appui», a ajouté M. Eliasson, pour qui les efforts en matière de sécurité doivent toutefois aller de pair avec des avancées sur les plans politique, du maintien de la paix et du développement.
« Ce sont des éléments clefs de l'investissement que la communauté internationale s'est engagée de faire jusqu'en 2016, comme elle l'avait promis en septembre en annonçant une aide de 2, 4 milliards de dollars pour la Somalie», a rappelé M. Eliasson, qui a également relevé que le déploiement d'une opération de maintien de la paix, si le Conseil décidait de l'autoriser, constituerait une « stratégie de sortie » pour les opérations présentes actuellement dans le pays.
Préoccupé par la recrudescence des attaques meurtrières en Somalie, notamment l'attaque du 19 juin contre le complexe des Nations Unies à Mogadiscio, M. Eliasson a également exhorté le Conseil à autoriser le déploiement d'une unité de garde statique des Nations Unies afin de protéger le personnel de l'ONU sur place, et ce, « jusqu'à ce que les forces nationales soient en mesure d'assumer cette responsabilité ».