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Le coronavirus représente la dernière menace en date pour le système de santé de la RDC

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Le coronavirus représente la dernière menace en date pour le système de santé de la RDC

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2 Avril 2020
A mother holds her 3-month-old baby as he receives a vaccination against measles at a health centre in Lubumbashi, Democratic Republic of the Congo.
UNICEF/Karel Prinsloo
A mother holds her 3-month-old baby as he receives a vaccination against measles at a health centre in Lubumbashi, Democratic Republic of the Congo.

La menace imminente de la nouvelle maladie à coronavirus COVID-19 n'est que le dernier défi lancé au système de santé de la République démocratique du Congo (RDC), qui est aux prises avec des épidémies mortelles de rougeole et de choléra qui ont tué des milliers d'enfants au cours de l'année dernière, a déclaré mardi le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF). Alors que la RDC est également confrontée à une épidémie de virus Ebola dans la région orientale, l'UNICEF craint que l'augmentation des cas de COVID-19 ne mette davantage à l'épreuve le système de santé publique dans un pays qui est parmi les plus menacés d'Afrique.

"Le coronavirus va très probablement détourner les capacités et les ressources nationales disponibles en matière de santé, et laisser des millions d'enfants touchés par la rougeole, le paludisme, la polio et de nombreuses autres maladies mortelles," a déclaré le représentant de l'UNICEF Edouard Beigbeder, depuis la capitale, Kinshasa.

Alors que la RDC a enregistré jusqu'à présent près de 100 cas de COVID-19 et huit décès, l'épidémie de rougeole a généré 332 000 cas et tué plus de 5 300 enfants depuis le début de 2019, ce qui en fait la pire au monde. Dans le même temps, 31 000 cas de choléra ont été signalés au cours de cette période.

Et bien que l'épidémie d'Ebola ait attiré l'attention internationale et ait été contenue, l'UNICEF a déclaré qu'elle avait eu "des effets secondaires regrettables" puisque les ressources destinées à lutter contre les maladies mortelles pour les enfants comme la rougeole, le choléra et le paludisme ont plutôt servi à enrayer la maladie.

Un système de santé "sous perfusion"

Le renforcement du système de santé de la RDC est vital pour protéger les jeunes vies, affirme un nouveau rapport de l'UNICEF intitulé On Life Support.

Les services médicaux y sont mal équipés et sous-financés, le personnel formé est rare et environ la moitié des installations manquent d'eau potable et d'assainissement.

L'UNICEF estime que plus de neuf millions d'enfants dans le pays ont besoin d'une aide humanitaire, y compris de soins de santé.

La plupart vivent dans les trois provinces orientales touchées par l'épidémie d'Ebola, où de nombreux médecins et infirmières ont choisi d'occuper des emplois mieux rémunérés dans le cadre de la lutte contre le virus Ebola.

La violence permanente des milices dans ces régions - y compris les attaques contre les centres de santé - a forcé près d'un million de personnes à fuir leur domicile en 2019, rendant ainsi plus difficile l'accès des familles aux établissements de santé.

"Si les centres de santé n'ont pas les moyens de fournir des services de vaccination, de nutrition et d'autres services essentiels, y compris dans les régions reculées du pays, nous risquons de voir la vie et l'avenir de nombreux enfants congolais marqués ou détruits par des maladies évitables," a averti M. Beigbeder.

Accroître le soutien à la santé publique

L'UNICEF demande au gouvernement congolais d'allouer davantage de fonds publics aux services de soins de santé de base qui soutiennent les femmes enceintes, les nouveau-nés et les jeunes enfants, et de donner la priorité au renforcement de la vaccination de routine.Ìý

Actuellement, moins de six pour-cent du budget annuel est consacré aux soins de santé, ce qui doit changer, selon Xavier Crespin, le chef de la santé de l'agence dans le pays.ÌýÌý

"Au lieu de consacrer d'énormes efforts et ressources à une réponse ad hoc à des urgences sanitaires individuelles, ces mêmes ressources devraient être consacrées au renforcement du système de santé national," a-t-il déclaré.

"Cela signifie un gros investissement dans la vaccination de routine, dans des effectifs et des salaires adéquats, et dans des équipements qui sont actuellement en très faible quantité, surtout en dehors des zones urbaines."

L'UNICEF exhorte également les donateurs à soutenir les efforts nationaux visant à améliorer les services de soins de santé de routine afin de mieux protéger les enfants contre les maladies transmissibles.

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