Le soleil, source de revenus pour les agriculteurs au Ghana
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Le soleil, source de revenus pour les agriculteurs au Ghana
«ÌýJe sais que le soleil fournit de l'énergie, mais j'étais loin de m'imaginer qu'il pouvait totalement changer ma vieÌý», explique Hawa Adam, agricultrice à Tamalgu, une localité au nord du Ghana.
Nettement plus aride que le sud, la région enregistre une pluviométrie annuelle moyenne de 750 à 1.050Ìýmm. Pour plus de 80 % de la population, l'agriculture traditionnelle sous pluie constitue la principale source de subsistance.
Avec le changement climatique, les pluies sont devenues moins prévisibles, et la planification du semis et de la moisson plus difficile. En l'absence de sources d'eau alternatives pour l'irrigation, l'agriculture ne se pratique en général que pendant une seule saison. Combinée aux conditions climatiques défavorables, cette tendance a entraîné une baisse de productivité et des revenus des agriculteurs et plongé beaucoup de fermiers dans la pauvreté.
A retenir
- L'irrigation au goutte-à -goutte optimise l'utilisation de l'eau et favorise l'extension des superficies irriguées
- 1 million de litres d'eau par jour sont pompés grâce à des panneaux solaires d'une puissance totale de 22,5 kilowatts
- Les agriculteurs se sont constitués en coopérative pour entretenir l'équipement et disposer d'un capital pour les investissements
«ÌýMalgré mes efforts, je n'arrivais pas à améliorer ma situation », confie Hawa. «ÌýManger trois repas par jour était devenu un luxe pour ma famille. Même avec le soutien de mon mari, j'avais du mal à prendre en charge la scolarité de mes enfantsÌý».
Grâce à un projet d'irrigation à l'énergie solaire lancé en octobre 2014, Hawa et les petits exploitants agricoles des quatre communautés de Tamalgu, Nakpanduri, Datoyili et Fooshegu peuvent désormais irriguer régulièrement leurs champs.
Avec l’appui de la Commission ghanéenne pour l’énergie et du PNUD, le programme a installé une motopompe solaire dans chacune des quatre communautés. Ces engins, d'une capacité cumulée de 15Ìýhectares, peuvent pomper 1 million de litres d'eau par jour grâce à des panneaux solaires d'une puissance totale de 22,5Ìýkilowatts.
L'initiative a été mise en œuvre par NewEnergy, une ONG locale qui cherche à vulgariser l'accès à l'énergie durable et économique au profit des petits exploitants agricoles.
«ÌýNous voulons mettre l'eau à la disposition des communautés ciblées pour leur permettre de cultiver tout au long de l'annéeÌý», explique Mahama Amadu, président de NewEnergy.
Hawa fait partie des 78 agriculteurs qui ont bénéficié de ce programme. «ÌýAvant le projet, je devais louer une motopompe et acheter tous les mois l’équivalent de 10Ìýdollars [le cinquième du salaire mensuel minimum du Ghana] de carburant pour irriguer mon champÌý», confie-t-elle.
L'irrigation à l'énergie fossile exige également une installation et désinstallation quotidiennes du matériel qui est fastidieuse e et augmente les dépenses d'entretien. L'installation des motopompes solaires a réduit ces charges.
Aujourd'hui, les agriculteurs se sont constitués en coopérative, et chacun cotise en moyenne 2,5Ìýdollars par mois pour permettre d'entretenir correctement l’équipement et disposer d'un capital pour les investissements.
«ÌýL'accès permanent à l'eau me permet de faire au moins trois récoltes par an au lieu d'uneÌý», indique Hawa. «ÌýAutrement dit, ma famille gagne davantage et mange plus et mieux. Maintenant, j'arrive à prendre en charge l'éducation de mes enfantsÌý».
NewEnergy a également aidé les agriculteurs à établir de bons rapports avec les acheteurs qui les aident à écouler leur production.
Outre l'irrigation traditionnelle, le projet teste un kit de démonstration de la technique du goutte-à -goutte dans les quatre communautés. Cette technologie optimise l'utilisation de l'eau, vulgarise l'accès au même système d'énergie solaire et favorise l'extension des superficies irriguées.
En fonction du succès du projet, les motopompes solaires serontdéployées à l'échelle du pays afin de promouvoir l'auto-emploi des jeunes qui, autrement, seront contraints de migrer en ville pour chercher du travail.