Des milliers de migrants irréguliers et sans papiers au Liban ont perdu leurs moyens de subsistance en raison de la COVID-19 et de la crise économique. Beaucoup ont commencé à rentrer chez eux en Éthiopie.
Sewasew Gereme est l’une de ces migrants de retour. Elle a choisi de rentrer du Liban il y a cinq mois, au début de la pandémie, lorsqu'elle a été licenciée par son employeur.
«Nous avons perdu nos emplois, nous avons été en difficulté. Certains de nos amis sont tombés malades», confie-t-elle. «Les choses vont mal actuellement à Beyrouth, et nous en étions arrivés à un point où nos vies étaient en danger.»
TABLEAU
L'Ethiopie a accueilli plus de 15 300 migrants de retour depuis le 1er avril 2020 :
- 4 440 en provenance du Soudan
- 3700 de Djibouti
- 3 000 du Royaume d'Arabie saoudite (KSA)
- 2700 de Somalie
- 640 du Liban
- 1 000 en provenance d'autres pays (ex: le Koweït)
Le personnel de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et d'autres organisations humanitaires ont facilité l'arrivée des migrants de retour, en les orientant vers des installations de lavage des mains et en les incitant à adopter la distanciation physique pour réduire le risque de transmission de la maladie.
Les migrants ont subi un dépistage des symptômes de la maladie et ont reçu des équipements de protection individuelle (EPI) de la part de l'Institut de santé publique d'Éthiopie. La majorité d’entre eux sont des jeunes femmes qui travaillaient au Moyen-Orient et qui se trouvent maintenant dans des centres de quarantaine gérés par le gouvernement.
L'OIM fournit également des allocations de voyage aux migrants pour qu'ils puissent retourner dans leurs villes et villages à travers le pays, après avoir terminé la quarantaine.
«Le centre de quarantaine est la phase la plus critique du périple pour les migrants de retour dans le cadre de la pandémie COVID-19», a déclaré Milun Jovanovic, responsable des opérations de l'OIM en Éthiopie. «Nous faisons de notre mieux pour fournir tous les articles nécessaires aux centres de quarantaine en collaboration avec le gouvernement, et uniformisons les efforts des autres agences des Nations Unies et des organisations non gouvernementales».
L'OIM distribue également aux centres de quarantaine des articles essentiels tels que des EPI, du linge de lit, des produits sanitaires et des tentes, donnés par l'UNICEF, le HCR, le Conseil norvégien pour les réfugiés, Concern Worldwide, Action Aid, Samaritan's Purse et TT Shoe Factory. On s'attend toutefois à ce que d'autres migrants rentrent au pays dans les jours et semaines à venir, alors que le taux d'infection par la COVID-19 en Éthiopie continue d'augmenter.
«Conformément à la résolution des Nations Unies et au communiqué de l'Union africaine, l'un des moyens pour maîtriser la COVID-19 est de restreindre les déplacements. La recommandation est d'aider les citoyens là où ils se trouvent plutôt que de les déplacer», a déclaré Tsion Teklu, Ministre d'État des affaires étrangères d'Éthiopie.
On estime que 460 000 Éthiopiens ont migré vers le Golfe entre 2008 et 2013. Des centaines de milliers d'autres ont migré par des voies irrégulières, principalement via le Yémen.