L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) travaille en partenariat étroit avec le gouvernement du Soudan du Sud et d'autres agences des Nations Unies pour renforcer la surveillance aux frontières du pays dans le cadre des efforts visant à réduire la propagation de la COVID-19.
Le Soudan du Sud a enregistré 994 cas confirmés de COVID-19 au 28 mai.
Une équipe dirigée conjointement par le gouvernement du Soudan du Sud et l'OIM a récemment terminé une mission d’évaluation commune des besoins concernant l'établissement d'un point d'entrée (PoE) à Wunthou, dans le comté de Renk, situé à l'extrême nord de l'État du Nil supérieur, à la frontière du pays avec le Soudan.
L'équipe a évalué l'état de préparation et la capacité de gestion des frontières et a constaté que les longs conflits sur la démarcation entre le Soudan et le Soudan du Sud ont entravé la coopération transfrontalière entre les deux pays, notamment le partage des renseignements, laissant les mouvements transfrontaliers sans coordination.
Les registres des mouvements de population, qui restent en grande partie manuels, la disponibilité des installations d'eau, d'assainissement et d'hygiène (WASH) pour répondre à la COVID-19 ont également été évalués.
Le PoE de Renk est l'un des seize PoE identifiés par le gouvernement comme étant des zones prioritaires en raison de la densité de la population vivant le long des zones frontalières et des flux importants de migration composite de personnes entrant et sortant du pays. Parmi elles figurent des réfugiés sud-soudanais qui reviennent après la signature de l'accord de paix revitalisé et la formation du gouvernement transitoire d'unité nationale.
Avec environ 40 à 50 camions traversant la frontière chaque semaine, Renk s'est révélé être une importante plaque tournante commerciale et est essentielle à l'aide humanitaire reliant le Soudan du Sud et le Soudan.
«Renk est un couloir commercial et humanitaire important et très fréquenté», a déclaré Jean-Philippe Chauzy, chef de mission de l'OIM au Soudan du Sud.
«Dans un premier temps et avant d'établir un point d'entrée à part entière, il est impératif que des mesures de prévention et de contrôle des infections telles que l'installation de stations de lavage des mains soient mises en place ainsi qu'une gestion appropriée des cas suspects et confirmés de COVID-19», a ajouté M. Chauzy.
En mars, le Soudan du Sud a suspendu tous les vols et fermé toutes ses frontières terrestres pour empêcher la propagation de la COVID-19. Les cargaisons et l'aide humanitaire, les camions alimentaires et les camions citernes ne sont pas soumis à l'interdiction.
Le Plan national d'intervention du Soudan du Sud contre la COVID-19 a mandaté l'OIM et le Ministère de la santé comme co-responsables du pilier «engagement» du PoE.
«Nous sommes très heureux que cette évaluation conjointe avec l'Organisation internationale pour les migrations et d'autres partenaires ait eu lieu», a déclaré le Dr Zacharia Modi, Directeur de la santé publique, environnementale et professionnelle au Ministère de la santé. «Il s’agit d’une étape importante pour garantir que même si nous gardons les frontières ouvertes pour les produits de première nécessité et l'aide humanitaire, nous le faisons en prenant des précautions qui protègent le public contre la transmission de la COVID-19».
Le Dr Modi a souligné la nécessité de renforcer les capacités des autorités locales, des agents de première ligne et des partenaires locaux pour répondre à cette pandémie, notamment en améliorant l'infrastructure actuelle qui n'est pas encore adaptée pour répondre à la crise sanitaire.