Alors que le nombre de cas de COVID-19 en Afrique est en augmentation pour la troisième semaine consécutive et que de moins en moins de vaccins sont disponibles, 47 des 54 pays d’Afrique – soit près de 90 % – ne devraient pas être en mesure d’atteindre l’objectif qui consiste à vacciner 10 % de leur population d’ici septembre, à moins que l’Afrique ne reçoive 225 millions de doses supplémentaires.
Les nouveaux objectifs mondiaux ont été annoncés lors de l’Assemblée mondiale de la ³§²¹²Ô³Ùé, l’organe décisionnel suprême en matière de politique de la santé. Au rythme actuel, seuls sept pays africains sont en mesure de les atteindre.
Alors que l’Afrique s’approche des 5 millions de cas de COVID-19, le nombre de nouvelles infections augmente d’une semaine sur l’autre, avec une hausse de 20 % lors de la semaine du 31 mai, soit plus de 88 00 nouveaux cas. La pandémie tend à la hausse dans 10 pays africains, dont quatre qui enregistrent un bond de plus de 30 % au cours des sept derniers jours, en comparaison avec la semaine précédente. Quelques 72 % de tous les nouveaux cas ont été enregistrés en Égypte, en Afrique du Sud, en Tunisie, en Ouganda et en Zambie, et plus de la moitié de ces nouveaux cas ont été enregistrés dans neuf pays d’Afrique australe.Ìý
« Alors que nous nous approchons des cinq millions de cas et qu’une troisième vague se profile, beaucoup des nôtres parmi les plus vulnérables restent dangereusement exposés à la COVID-19. Il a été montré que les vaccins permettent d’éviter des cas et d’empêcher les décès, c’est pourquoi les pays qui le peuvent doivent partager en urgence des vaccins contre la COVID-19. L’Afrique a désespérément besoin de ce partage de doses », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la ³§²¹²Ô³Ùé (OMS) pour l’Afrique.Ìý
Avec 32 millions de doses, l’Afrique compte pour moins de 1 % des plus de 2,1 milliards de doses administrées dans le monde. Tout juste 2 % du 1,3 milliard d’habitants sur le continent ont reçu une dose et seuls 9,4 millions d’Africains sont entièrement vaccinés. Malgré de récentes promesses, seule la France a accru ses dons via le COVAX, avec 1 million de doses destinées à huit pays en juin.Ìý
Les pays qui accusent un retard dans le déploiement doivent intensifier leurs efforts de vaccination.
Néanmoins, l’annonce prévue par le président des États-Unis Joe Biden que les USA achèteront et donneront un demi milliard de vaccins Pfizer à 92 pays à faible revenu et à revenu intermédiaire/tranche inférieure ainsi qu’à l’Union africaine, est un pas en avant important. Ceci intervient alors que nous observons des pays comme la France effectuer des livraisons tangibles à travers le Mécanisme COVAX.Ìý
« Le vent tourne. Nous voyons désormais des nations riches commencer à concrétiser leurs promesses », a déclaré Dr Moeti.Ìý
ÌýAlors que disposer de plus de vaccins est vital, certains pays africains doivent intensifier les actions de déploiement rapide des vaccins qu’ils ont encore. Tandis que 14 pays africains ont utilisé entre 80 % et 100 % des doses qu’ils ont reçues à travers le Mécanisme COVAX, 20 pays ont utilisé moins de 50 % des doses reçues. Douze pays ont plus de 10 % de leurs doses de vaccins AstraZeneca risquant d’expirer d’ici la fin août.Ìý
« Nous devons nous assurer que les vaccins que nous avons ne sont pas gaspillés, chaque dose étant précieuse », a déclaré Dr Moeti. « Les pays qui accusent un retard dans le déploiement doivent intensifier leurs efforts de vaccination. »
Plusieurs pays africains, parmi lesquels la Côte d’Ivoire et le Niger, ont rencontré plus de succès en ajustant leurs stratégies de déploiement du vaccin. Lorsque cela est possible, l‘OMS recommande d’étendre les vaccinations au-delà des grandes villes jusque dans les zones rurales, en donnant la priorité aux vaccins dont la date d’expiration est proche, en s’attaquant aux difficultés logistiques et financières et en s’efforçant de stimuler la demande du public pour les vaccins.Ìý
Les attitudes envers les vaccins et l’acceptation de la vaccination varient d’un pays et d’une communauté à l’autre. Selon le Collectif de communication des risques et d’engagement communautaire, une initiative conjointe de l’OMS, de l’UNICEF et de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC), la confiance en les vaccins en Afrique est comprise entre 38 % au Cameroun et 86 % en Guinée. En moyenne, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale présentent la plus faible confiance en les vaccins avec un taux d’environ 60 %.Ìý
Pour combattre la désinformation sur les vaccins, l’OMS et ses partenaires ont lancé l’Alliance pour la riposte contre l'infodémie en Afrique (AIRA), qui s’appuie sur l’influence et les apports d’un réseau unique de 14 organisations qui mettent en commun leurs ressources pour lutter contre la désinformation. La vitrine de l’alliance, Viral Facts Afrique, a produit cette année plus de 150 vidéos et publications sur les réseaux sociaux pour contrer la désinformation. Ces vidéos et publications ont circulé sur près de 60 chaînes de réseaux sociaux partout dans la Région et ont généré plus de 100 millions de vues.Ìý
Dr Moeti s’est exprimée lors d’une conférence de presse virtuelle animée par APO Group. Elle a été rejointe par Mr Pierre N’Gou Dimba, Ministre de la santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle de Côte d’Ivoire ; ainsi que de Mme Luchen Foster, Directrice des partenariats de santé de Facebook. Étaient également présents pour répondre aux questions des journalistes, Dr Phionah Atuhebwe, fonctionnaire technique pour l'introduction des vaccins au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr Thierno Balde, chef de l’unité Partenariats opérationnels au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, et Dr Gilson Paluku, fonctionnaire technique pour la vaccination systématique et de l’introduction des nouveaux vaccins au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique.