Sahel : l'ONU met en garde contre les défis démographiques et besoins humanitaires croissants
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Sahel : l'ONU met en garde contre les défis démographiques et besoins humanitaires croissants
28 juin 2016 – Plus de 9,2 millions de personnes dans le bassin du lac Tchad ont besoin d'une aide humanitaire et plus de 4,4 millions sont en situation d'insécurité alimentaire, a averti mardi le Coordonnateur humanitaire régional de l'ONU pour le Sahel, Toby Lanzer.
« Cela signifie que leur vie est véritablement sur le point d'être en danger et que nous devons faire plus, mieux et plus vite », a déclaré M. Lanzer, lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU, à New York.
« J'ai bien peur que l'aide humanitaire ne soit pas suffisante : un engagement beaucoup plus important de la part des partenaires du développement est nécessaire », a-t-il ajouté.
Le Coordonnateur humanitaire a déclaré que, dans la zone située autour du bassin du lac Tchad, qui borde le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Nigéria, environ 2,2 millions de personnes ont été déplacées en raison des violences « horribles » commises par Boko Haram, mais aussi du fait de l'offensive gouvernementale contre le groupe terroriste.
Il s'est également dit préoccupé par les estimations démographiques selon lesquelles, dans les 20 prochaines années, la population du Sahel va doubler, passant de 150 à 300 millions de personnes. « A moins que les pays du Sahel ne relèvent ce défi démographique, ils vont s'appauvrir ; les communautés souffriront davantage ; les taux de scolarisation vont baisser ; moins de femmes auront accès aux soins de santé ; et les objectifs de développement durable [ODD], pour citer un sujet d'actualité, ne seront pas atteints », a indiqué M. Lanzer.
Il a ajouté que, dans l'ensemble de la région du Sahel, plus de 23,5 millions de personnes font face à l'insécurité alimentaire, 5,9 millions d'enfants sont mal nourris et au moins 4,5 millions de personnes ont été déplacées par les conflits.
« Je crois que le moment est venu – et qu'il est absolument vital – qu'il y ait un engagement international plus large et plus profond en faveur du Sahel, que ce soit sur les questions de stabilité, de commerce, de développement, telles que les infrastructures, ou sur les questions humanitaires », a-t-il dit.