缅北禁地

La radio peut 锚tre un puissant moyen de r茅pandre la d茅sinformation et l鈥檌ns茅curit茅鈥攎ais aussi de construire la paix.

Photo: Panos / Giacomo Pirozzi

Les 茅missions de Radio Mega FM ne sont gu猫re 茅cout茅es au-del脿 du Nord de l鈥橭uganda. Mais dans une r茅gion qui a 茅t茅 ravag茅e pendant des d茅cennies par la brutale insurrection de l鈥橝rm茅e de r茅sistance du Seigneur (LRA), elle a un impact certain. Oryema, un ancien enfant-soldat de la LRA qui l鈥檃 quitt茅e pour retourner chez lui explique pourquoi : 鈥淭uer ne me posait aucun probl猫me. Jusqu鈥櫭� ce que je commence 脿 茅couter Radio Mega鈥� C鈥檈st r茅ellement 脿 la radio que j鈥檃i entendu raconter鈥� comment nous br没lions les villages鈥� Et j鈥檃i commenc茅 脿 r茅fl茅chir. C鈥檈st 脿 ce moment-l脿 que j鈥檃i commenc茅 脿 comprendre qu鈥檌l y avait sans doute mieux 脿 faire que rester ici dans la brousse."

Selon M. Boniface Ojok qui travaille pour le programme non gouvernemental Justice et R茅conciliation de Gulu, dans le Nord de l鈥橭uganda, l鈥櫭﹎ission 鈥淒wog cen paco鈥� (Revenez 脿 la maison) de Mega FM 鈥渁 r茅ussi 脿 encourager des rebelles 脿 sortir de la brousse鈥�. L鈥櫭﹎ission a fait t茅moigner sur ses ondes d鈥檃nciens combattants comme Oryema qui ont parl茅 de leurs exp茅riences.

Financ茅e par le Minist猫re britannique du d茅veloppement international (DFID), Mega FM est une des stations qui ont 茅t茅 lanc茅es dans plusieurs pays africains par l鈥橭NU, des organismes d鈥檃ide au d茅veloppement, des 茅glises et des organisations non gouvernementales (ONG) pour aider les communaut茅s locales 脿 faire face aux probl猫mes que pose le r茅tablissement de la paix apr猫s la fin d鈥檜n conflit.

La station Radio MINUSIL en Sierra Leone : trouver les ressources pour permettre 脿 de telles stations de continuer 脿 fonctionner apr猫s la fin des missions de maintien de la paix de l鈥橭NU, repr茅sente un 茅norme d茅fi.

Photo: Panos / Fredrik Naumann

Droits et loi

L鈥橧turi est une province orientale de la R茅publique d茅mocratique du Congo (RDC) situ茅e juste au sud-ouest de l鈥橭uganda; des milliers de gens y ont 茅t茅 tu茅s pendant la guerre civile qui a ravag茅 le pays. On y trouve un autre programme, Radio interactive pour la justice (RIJ), qui cherche 脿 sensibiliser la population aux droits de l鈥檋omme.

Mis sur pied en juin 2005 gr芒ce 脿 un financement de la Fondation MacArthur, organisme philanthropique am茅ricain, RIJ produit des 茅missions dans lesquelles les auditeurs posent des questions 脿 des responsables locaux et d鈥檕rganisations internationales. Le but n鈥檈st pas simplement d鈥檌nformer le public, explique la productrice Wanda Hall. 鈥淟e programme nous permet de pousser les autorit茅s 脿 faire leur travail. Les responsables locaux connaissent la loi et le r么le qu鈥檌ls doivent jouer. Notre travail est de les amener 脿 dire ces choses sur les ondes pour que la population prenne connaissance de ses droits."

Selon Richard Pituwa, journaliste congolais co-producteur de RIJ, les 茅missions du programme sont destin茅es 脿 aider la population locale 脿 comprendre le droit national et international. Comparant la situation actuelle avec celle qui a pr茅c茅d茅 le lancement du programme dans la province, il a d茅clar茅 脿 Afrique Renouveau avoir constat茅 un changement manifeste dans 鈥渓鈥檃ttitude de la police envers les gens et le fait que les gens 茅taient devenus plus respectueux de la loi鈥�.

Selon l鈥檜n des participants 脿 un sondage effectu茅 aupr猫s des auditeurs de la radio en octobre 2006, 鈥淣ous commen莽ons 脿 comprendre nos droits et la police a m锚me renonc茅 脿 nous arr锚ter de mani猫re arbitraire鈥�. Un autre d茅clare : 鈥淐es programmes sont tr猫s importants pour que la justice et la paix reviennent鈥� Il aurait 茅t茅 pr茅f茅rable de diffuser des 茅missions de ce type avant la guerre.鈥�

Pas un luxe

En Afrique de l鈥橭uest, l鈥橭NG Search for Common Ground (SFCG) produit et diffuse au Lib茅ria des 茅missions sur la paix, le d茅sarmement et la r茅conciliation gr芒ce 脿 ses 22 stations de radio partenaires 鈥� 10 脿 Monrovia, la capitale, et 12 dans les r茅gions rurales. En 2004, quand le Haut Commissaire des Nations Unies pour les r茅fugi茅s cherchait 脿 rapatrier 340 000 Lib茅riens des pays voisins, SFCG a mis au point une 茅mission donnant les derni猫res informations de l鈥橭NU, des reportages d鈥檃ctualit茅s sur le processus de paix et des renseignements sur les zones de s茅curit茅.

Des 茅missions similaires, produites par le studio Talking Drum de SFCG, sont toujours diffus茅es dans la Sierra Leone voisine, qui se remet 茅galement d鈥檜ne longue guerre civile. M. Christopher John, commissaire r茅gional de la police sierra-l茅onaise 脿 l鈥櫭﹑oque, a d茅clar茅 en 2004 脿 des 茅valuateurs ind茅pendants que les 茅missions de SFCG 鈥渁vaient m锚me aid茅 la police 脿 s鈥櫭﹙aluer de mani猫re critique鈥� Elles ont contribu茅 脿 rapprocher la police de la population et 脿 茅tablir un climat de confiance.鈥� Il a ajout茅 que ces efforts 鈥渙nt besoin d鈥櫭猼re poursuivis si nous voulons r茅ussir 脿 consolider la paix鈥�.

Des stations de radio similaires essayent de promouvoir la paix dans d鈥檃utres pays : Radio MINUSIL, mise sur pied en Sierra Leone par la mission de maintien de la paix des Nations Unies, et Radio Okapi en RDC, dirig茅e conjointement par la mission de maintien de la paix des Nations Unies (MONUC) et la fondation suisse Hirondelle.

Les missions de maintien de la paix des Nations Unies ont lanc茅 des 茅missions de radio de ce genre dans les pays en situation d鈥檃pr猫s conflit depuis les ann茅es 80. Dans les zones o霉 des factions ethniques et politiques incitaient 脿 la haine ou menaient des campagnes de propagande 脿 la radio, les stations de l鈥橭NU ont essay茅 de contrecarrer les messages de ces 茅missions, notamment lorsque des dirigeants extr茅mistes se servaient de la radio dans les ann茅es 90 pour exacerber les antagonismes ethniques et inciter au g茅nocide, comme au Rwanda et en ex-Yougoslavie.

Les observateurs de la r茅gion estiment que Radio Okapi a fait baisser les tensions, combattu la propagande et aid茅 les populations de l鈥橢st du Congo 脿 reprendre une vie normale apr猫s la fin de la guerre.

M. William Orme, conseiller technique du d茅veloppement des m茅dias ind茅pendants pour le Programme des Nations Unies pour le d茅veloppement (PNUD), est convaincu que ces stations de radio jouent un r么le crucial. Ces m茅dias ne sont pas un luxe, ils constituent une n茅cessit茅鈥�, d茅clare-t-il.

Des id茅es diff茅rentes

Mme Frances Fortune, directrice de SFCG Afrique, dirige des programmes de radiodiffusion dans huit pays qui sortent de situations de conflit, dont l鈥橝ngola, le Burundi, la Sierra Leone et le Lib茅ria. Elle explique 脿 Afrique Renouveau que 鈥渓es gouvernements ne communiquent pas tr猫s bien avec leur population, alors qu鈥檌l se passe souvent, pendant et apr猫s un conflit, des tas de choses que les gens ont besoin de savoir et de comprendre. Le r么le que les m茅dias peuvent jouer pour renforcer la paix est immense. M锚me la pr茅vention des conflits est possible si vous pr茅sentez aux gens des id茅es diff茅rentes assez t么t鈥�.

Le Conseil de s茅curit茅 de l鈥橭NU a reconnu les effets significatifs que ces m茅dias ont eus en Sierra Leone. Quand il a d茅cid茅 de mettre fin 脿 la mission de maintien de la paix dans ce pays en 2005, il a simultan茅ment lanc茅 un appel pour que soient pr茅serv茅s des 鈥渟ervices de radiodiffusion publics ind茅pendants et efficaces鈥� qui puissent continuer 脿 鈥減romouvoir une culture de paix, de dialogue et de participation鈥�. Le PNUD et l鈥橭rganisation des Nations Unies pour l鈥櫭ヾucation, la science et la culture (UNESCO) collaborent actuellement avec la Fondation Hirondelle et SFCG pour trouver un moyen de permettre 脿 Radio MINUSIL de continuer 脿 fonctionner.

Ces m茅dias gardent leur importance longtemps apr猫s une guerre, affirme Mme Fortune. 鈥淟es gens ont des attentes 茅normes qu鈥檌l faut g茅rer pour 茅viter un renouvellement du conflit. Beaucoup de gens soutiennent que des informations objectives suffisent. Ce n鈥檈st pas le cas. Les m茅dias doivent 锚tre utilis茅s pour soutenir le processus de paix.鈥�

Encourager action et responsabilit茅

M. Pituwa, dont la station de radio Canal R茅v茅lation contribue 脿 produire et 脿 diffuser les 茅missions de RIJ, pense 茅galement que les m茅dias peuvent favoriser la consolidation de la paix et les id茅aux d茅mocratiques. 鈥淩茅cemment, un homme a 茅t茅 battu par la police et sa carte d鈥檌dentit茅 a 茅t茅 d茅chir茅e. Il nous a dit qu鈥檌l 茅coute nos 茅missions de radio et qu鈥檌l sait que c鈥檈st inacceptable. Il a d茅pos茅 plainte aupr猫s du tribunal."

M. Pituwa reconna卯t que tous les auditeurs ne profitent pas des recours judiciaires qui existent, mais les 茅missions aident au moins le public 脿 鈥渄茅cider en connaissance de cause comment exercer leurs droits鈥�. Canal R茅v茅lation travaille avec des stations locales comme Radio Colombe et Radio Oc茅an qui diffusent les 茅missions de RIJ en swahili, lingala, fran莽ais, kikongo et kiluba dans la r茅gion de Bunia en RDC, ainsi que dans le Sud du Soudan et dans l鈥橭uest de l鈥橭uganda.

Ces stations de radio peuvent aussi sensibiliser le public aux questions de responsabilit茅 financi猫re et de gouvernance. En Sierra Leone, la loi exige que les autorit茅s locales affichent leurs recettes et d茅penses sur un panneau d鈥檃ffichage public. Mais beaucoup de gens sont analphab猫tes et ne comprennent pas la mani猫re dont les ressources sont utilis茅es et ne peuvent pas la contester. Pour rem茅dier 脿 ce probl猫me, SFCG a lanc茅 une 茅mission intitul茅e 鈥淩endre des comptes imm茅diatement鈥�. M. James Ambrose, le directeur de SFCG en Sierra Leone, a expliqu茅 l鈥櫭﹎ission 脿 Afrique Renouveau : 鈥淣ous prenons un micro et nous allons demander au secr茅taire ou au responsable financier du conseil local de lire les comptes en expliquant pourquoi les d茅penses sont faites et 脿 quoi elles servent. Cela permet 脿 la population de demander des comptes aux autorit茅s."

En C么te d鈥橧voire voisine, un feuilleton radiophonique sur des joueurs de football de diff茅rentes origines ethniques est utilis茅 pour renforcer le sentiment d鈥檌dentit茅 national mis 脿 mal par la guerre civile. Financ茅 par la Commission europ茅enne et la Fondation Skoll, organisme philanthropique am茅ricain, ce feuilleton est diffus茅 par 14 stations de radio locales, dont ONUCI FM, la station de radio de la mission de maintien de la paix des Nations Unies. L鈥橭NU apporte 茅galement son soutien 脿 10 stations de radio communautaires en produisant des 茅missions similaires pour combattre les effets n茅gatifs des m茅dias utilis茅s par les factions en conflit.

Risques et objections

Dans le Nord de l鈥橭uganda, des chefs de la LRA, qui ont compris le r么le des 茅missions de radio dans la d茅cision de certains de leurs combattants de d茅poser les armes, ont essay茅 de limiter l鈥檃cc猫s aux postes de radio. Ils se sont livr茅s 脿 de violentes repr茅sailles, allant jusqu鈥櫭� massacrer les habitants du village d鈥檜n chef de la LRA qui avait fait d茅fection et parl茅 de sa d茅cision sur les ondes.

De telles r茅actions n茅gatives expliquent que certains des professionnels des m茅dias traditionnels et experts en r茅solution de conflits estiment que la consolidation de la paix exige des comp茅tences sp茅ciales que les journalistes ne poss猫dent pas.

Mme Hall du programme RIJ pense aussi que de nombreux journalistes n鈥檕nt pas n茅cessairement les qualifications requises. Elle note cependant que les m茅dias ont 茅t茅 utilis茅s de mani猫re efficace par des groupes humanitaires, des organisations de la soci茅t茅 civile, l鈥橭NU et certains gouvernements pour 鈥減romouvoir aussi bien les pr茅servatifs [et] les moustiquaires que l鈥檌nscription sur les listes 茅lectorales鈥�. Et, puisque les factions en conflit ont utilis茅 la radio pour 鈥渁ttiser la haine et la violence, comme dans le cas du Rwanda鈥�, elle ajoute qu鈥檌l est aussi important de 鈥渢rouver des moyens de favoriser la consolidation de la paix et le d茅veloppement鈥�.

Les journalistes peuvent am茅liorer leurs comp茅tences gr芒ce 脿 une formation pertinente et un environnement propice, affirment Mark Frohardt et Jonathan Temin d鈥橧nternews, une ONG qui forme des professionnels des m茅dias dans le monde entier. Dans leur rapport de 2003 sur l鈥檜sage et les abus des m茅dias dans des soci茅t茅s vuln茅rables, ils pr茅conisent de fournir aux journalistes de ces pays des moyens (ordinateurs, salaires et v茅hicules) et des formations.

Gordon Adam de l鈥橭NG 茅cossaise Media Support et Lina Holguin d鈥橭xfam Qu茅bec ajoutent que le succ猫s de telles initiatives 鈥渄茅pend de partenariats entre les professionnels des m茅dias, les sp茅cialistes de la r茅solution des conflits, les ONG, les organismes bailleurs de fonds et les communaut茅s locales鈥�. Ces partenariats donnent aux journalistes les connaissances dont ils peuvent manquer et les aident 脿 鈥渞茅pondre aux besoins de leur public鈥�.

Permettre aux gens de se faire une opinion

M. Yves Laplume, ancien directeur des programmes de Radio Okapi en RDC, estime que le plus important partenariat est celui avec le public. 鈥淟es gens ont besoin d鈥檌nformation, mais ils ne veulent pas qu鈥檕n leur dise ce qu鈥檌l faut penser鈥�, a-t-il expliqu茅 脿 Afrique Renouveau. 鈥淣ous donnions aux gens des faits v茅rifi茅s aupr猫s des meilleures sources sans ajouter aucun commentaire. Les sondages ont prouv茅 qu鈥檌ls appr茅cient cela."

L鈥檈xp茅rience de la Sierra Leone est similaire. 鈥淥n pense que parce que les auditeurs sont des gens des campagnes ils ne sont pas 茅volu茅s, mais ils le sont, explique M. Ambrose de SFCG. Ils savent ce qui est important pour eux. Nous n鈥檃vons pas de commentaires 茅ditoriaux, nous donnons la parole aux gens et nous 茅vitons de prescrire des solutions. C鈥檈st 脿 la communaut茅 de d茅cider."

M. Pituwa est du m锚me avis. 鈥淟es gens croient 脿 la propagande s鈥檌ls n鈥檕nt pas d鈥檌nformations correctes. Mais si vous leur apportez les bonnes informations, 莽a change tout."

Certains analystes pensent que ces stations ont aussi am茅lior茅 le professionnalisme des m茅dias du secteur traditionnel. En Sierra Leone, un r茅cent rapport d鈥櫭﹙aluation du PNUD estime que des stations de radio comme Radio MINUSIL 鈥渃ontribuent 茅norm茅ment au d茅veloppement des m茅dias locaux en fournissant des normes de r茅f茅rence pour la production d鈥櫭﹎issions d鈥檃ctualit茅s et d鈥檌nformation fiables et non partisanes鈥�. Elles constituent ainsi un 鈥渙util indispensable pour la promotion de la r茅conciliation et une d茅mocratisation pacifique鈥�.

Mais ces projets se heurtent 脿 certains probl猫mes. Il faut notamment assurer la s茅curit茅 de leur personnel. Les villages des alentours de Bunia, o霉 est bas茅e RIJ, sont encore partiellement contr么l茅s par une milice ethnique dont l鈥檃ncien chef, Joseph Lubanga, s鈥檃ppr锚te 脿 锚tre jug茅 pour crimes de guerre par la Cour p茅nale internationale (CPI). M. Pituwa note : 鈥淣ous op茅rons dans l鈥檈space de cette faction et nous parlons de justice d鈥檃pr猫s conflit. Nous sommes parfois per莽us comme l鈥檈nnemi. Nous devons constamment expliquer que nous ne repr茅sentons pas la CPI et que nous n鈥檃vons aucun lien avec elle. Mais malgr茅 cela nous recevons encore des menaces.鈥�

Le dilemme de la p茅rennisation

A long terme, le plus s茅rieux probl猫me auquel ces programmes font face est qu鈥檌ls sont financ茅s par des ONG, l鈥橭NU ou des organismes de d茅veloppement comme le Minist猫re britannique du d茅veloppement international. Une fois qu鈥檜n conflit a pris fin, il devient plus difficile d鈥檃ssurer le financement pour poursuivre ces op茅rations.

Continuer 脿 faire fonctionner ces stations de radio uniquement gr芒ce au soutien des bailleurs de fonds est irr茅aliste. Cela peut co没ter entre 200 000 et 500 000 dollars par an. Mais si elles ne disposent que de ressources locales, leurs journalistes les mieux form茅s risquent fort d鈥櫭猼re s茅duits par des postes mieux pay茅s; le gouvernement ou des groupes politiques risquent aussi de s鈥檈mparer du mat茅riel ou d鈥檈xercer des pressions sur la r茅daction. D鈥檃pr猫s le rapport du PNUD sur Radio MINUSIL, un syst猫me de r茅gulation qui pr茅serve leur ind茅pendance et des m茅canismes de formation et de financement doivent 锚tre mis en place si l鈥檕n veut que ces stations survivent quand l鈥橭NU ou les ONG se retireront.

RIJ 茅tudie des moyens de rendre ses stations de radio autonomes, d茅clare Mme Hall. 鈥淟es co没ts de lancement 茅taient 茅lev茅s, mais aujourd鈥檋ui, il n鈥檡 a plus que les salaires, la garde permanente et l鈥檈ntretien de l鈥檃ntenne 脿 payer. Nous envisageons de diffuser des information d鈥檌nt茅r锚t public pour d茅gager des revenus."

Malheureusement, le financement commercial peut 锚tre limit茅. Star Radio, la station d鈥橦irondelle au Lib茅ria, a essay茅 d鈥檃tteindre l鈥檃utonomie en vendant de la publicit茅. Mais elle n鈥檃 r茅ussi 脿 couvrir qu鈥檜n tiers de ses frais. L鈥櫭ヽonomie n鈥檈st pas encore tr猫s dynamique et peu d鈥檈ntreprises ont les moyens de faire de la publicit茅.

Les stations plus importantes comme Radio MINUSIL en Sierra Leone et Radio Okapi en RDC ont besoin de ressources plus importantes. Le PNUD sugg猫re que les bailleurs de fonds et les pays africains concern茅s transforment ces stations en service public similaire 脿 la BBC au Royaume-Uni ou 脿 Radio France. Compter uniquement sur les ressources locales est d鈥檃pr猫s les 茅valuateurs du PNUD 鈥渦n sc茅nario malheureusement irr茅aliste en Sierra Leone鈥�. Ils pensent que m锚me dans des pays ne se relevant pas d鈥檜n conflit, 鈥渄es services de radiodiffusion publics 脿 l鈥櫭ヽhelle nationale dot茅s d鈥檜ne r茅daction ind茅pendante et de journalistes professionnels n茅cessitent des subventions consid茅rables de l鈥橢tat ou du secteur priv茅鈥�.

Selon M. Orme, conseiller du PNUD, 鈥渓es gens doivent se rendre compte que ce genre de travail n鈥檈st pas rentable par lui-m锚me. Cependant, si nous reconnaissons tous que ce travail est important pour la d茅mocratie et le r茅tablissement de la paix, les bailleurs de fonds doivent avoir un regard diff茅rent sur les m茅dias. Ils doivent penser 脿 tous les objectifs 鈥� droits de l鈥檋omme, OMD, VIH/sida 鈥� et [consid茅rer] les m茅dias comme essentiels pour les atteindre. Il est crucial d鈥檃voir ces stations de radio, et il existe potentiellement assez de fonds disponibles pour les p茅renniser鈥�.