Cette année marque le vingtième anniversaire de la Campagne mondiale pour l’élimination de la fistule et le dixième anniversaire de la , instituée pour sensibiliser à cette question, renforcer les partenariats et mobiliser le soutien dans le monde entier.
Le 14 juillet 2021, le par laquelle il reconna?t que ??la morbidité maternelle évitable constitue un problème relevant des droits humains et que les décès et les blessures graves subies par les femmes et les filles pendant la grossesse et l’accouchement ne sont pas des événements inéluctables mais, plut?t, un résultat direct de lois et de pratiques discriminatoires, de normes et de pratiques néfastes se rapportant au genre, de l’absence de systèmes et de services de santé fonctionnels et d’une application insuffisante du principe de responsabilité.??
La fistule obstétricale est l’une de ces morbidités, une lésion dévastatrice liée à l’accouchement dont souffrent les femmes et les filles vivant dans la pauvreté, analphabètes et marginalisées qui, souvent, habitent dans des régions reculées et qui sont privées de soins de santé de qualité, de leurs droits et de leur dignité. Sans une intervention d’urgence rapide, la fistule obstétricale, qui est causée par un travail obstrué et prolongé, provoque chez les femmes et les filles des fuites urinaires ou de matières fécales, ou les deux, et ont de graves conséquences médicales, psychologiques, sociales et économiques. C’est l’histoire de Rose Konga, une soudanaise du Sud, qui est tombée enceinte à l’adolescence, s’est mariée à 18 ans, a perdu trois bébés en couches et a souffert d’une fistule obstétricale pendant 21 ans avant de recevoir le traitement dont elle avait besoin.
On estime qu’, et des milliers d’autres cas se produisent chaque année. Quatre-vingt-dix pour cent des grossesses se terminent par une mortinaissance. La fistule obstétricale est répandue en Afrique subsaharienne, en Asie, en Amérique latine, dans les Cara?bes ainsi que dans les régions arabes.
Sa prévalence découle de l’inégalité sous-jacente entre les sexes ainsi que de facteurs socioéconomiques et liés aux droits humains. Les grossesses d’adolescentes, le mariage précoce ainsi que les pratiques qui sont préjudiciables au bien-être des femmes y contribuent. Les femmes et les filles souffrant de cette affection sont stigmatisées et isolées et sont souvent abandonnées par leur partenaire et leur famille. Elles font face à des formes de discrimination croisées fondées sur leur état de santé, leur handicap, leur situation matrimoniale, leur éducation et leur situation socioéconomique, ce qui contribue à creuser encore davantage les inégalités et à accro?tre leur pauvreté. Elles font partie de la majorité des laissés-pour-compte. ?
La fistule obstétricale peut être évitée gr?ce à l’accès à des services complets et de qualité en matière de santé sexuelle et reproductive ainsi qu’à des informations. La disponibilité et l’accès au traitement, lorsqu’il y a lieu, sont tout aussi importants pour mettre fin à cette pathologie. Mais l’accès aux soins n’est pas disponible pour toutes celles qui en ont le plus besoin. Pour une femme vivant déjà dans la pauvreté, le co?t moyen du traitement (600 dollars) s’avère souvent un déni du droit du meilleur état de santé physique et mentale possible ainsi qu’une indication de l’échec des systèmes de santé à fournir les soins nécessaires et de la communauté mondiale à garantir les droits des femmes et des filles.?
Une vision et une réponse mondiales
En 2003, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), l’Agence des Nations Unies chargée de la question sexuelle et reproductive, et ses partenaires, ont lancé la Campagne mondiale pour l’élimination de la fistule. Active aujourd’hui dans 55 pays, elle est axée sur quatre stratégies?: la prévention, le traitement, la réinsertion sociale et le plaidoyer; elle promeut une action guidée par les principes des droits humains de non-discrimination, de participation et de responsabilité.
Avec les partenaires de la Campagne, le FNUAP élabore une feuille de route pour éliminer la fistule d’ici à 2030, en mobilisant les acteurs essentiels pour que ce rêve devienne une réalité.
En 2013, les Nations Unies ont institué la Journée internationale d’élimination de la fistule obstétricale afin de maintenir cette question au premier rang des priorités mondiales.
En 2018, les ?tats Membres des Nations Unies ont adopté la appelant à intensifier l’action et à investir davantage pour en finir avec la fistule dans un délai de dix ans, une vision qui s’aligne sur le calendrier de la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030. L’élimination de la fistule est particulièrement liée aux objectifs de développement durable (ODD) ,?,?,?,? et?;?à l’engagement de ? ne laisser personne de c?té ?; et à la promesse de la .?
Des progrès importants ont été réalisés, notamment une prise de conscience et une action politique accrues aux niveaux mondial, régional et national; des partenariats et des mécanismes de coordination renforcés pour la fistule et la santé maternelle et néonatale; des efforts accrus pour renforcer les systèmes de santé afin de prévenir et de traiter la fistule obstétricale; des efforts accrus pour améliorer la disponibilité des données; et un niveau d’appropriation et d’engagement plus élevé. et des milliers d’autres l’ont été par les partenaires de la Campagne, rétablissant la santé, l’espoir et la dignité des femmes et des filles atteintes. Vingt-et-un pays ont mis en place des stratégies nationales pour mettre fin à la fistule avec des équipes de travail nommées par le gouvernement pour coordonner et suivre les efforts.
Alors qu’il ne reste que sept ans pour réaliser la vision mondiale, des défis importants demeurent. Quelque 500?000 femmes et filles nécessitent un traitement, alors que des milliers de cas se produisent encore chaque année. De nombreux pays ont fait état de besoins non satisfaits en matière de traitement global. Les données disponibles montrent une augmentation des fistules iatrogènes dans de nombreux pays qui sont déjà confrontés au fardeau de la fistule obstétricale sans avoir la capacité de relever le défi.
Les facteurs constituant un obstacle à notre objectif comprennent la stagnation de la réduction de la mortalité maternelle; la lenteur des progrès en matière de santé sexuelle et reproductive dans les pays à revenu faible et intermédiaire; une pénurie de 1,1 million de professionnels essentiels dans ce secteur à travers le monde, dont 900 000 sages-femmes; les effets néfastes du changement climatique, les pandémies récentes, les crises humanitaires et les conflits, qui ont également eu des conséquences sur l’accès aux soins de santé, à l’éducation, à la nourriture et à l’eau; le risque accru de la violence sexiste ainsi que les inégalités entre les sexes. En fin de compte, ce sont les femmes et les filles qui paient le plus lourd tribu, nombreuses étant celles qui sombrent dans la pauvreté, la maladie et l’impuissance.
Il ne peut y avoir de progrès sans responsabilité
Nous savons ce qui marche et nous devons investir dans des solutions fondées sur des données probantes.
Le FNUAP et les partenaires de la Campagne ont mis à jour le afin de proposer des stratégies et des approches fondées sur des données probantes pour mettre fin à la fistule d’ici à 2030.
En 2022, l’Assemblée générale a adopté la , demandant aux gouvernements, à la communauté internationale, aux institutions financières, aux organisations de la société civile et au secteur privé de redoubler d’efforts afin d’améliorer la santé maternelle en investissant davantage dans la couverture sanitaire universelle, ce qui, à son tour, renforcerait les systèmes de santé et rendrait les services de santé ainsi que la prévention et le traitement de la fistule obstétricale géographiquement et financièrement accessibles.
Cette année, la Journée internationale a pour thème ??20 ans après – des progrès, mais pas assez?!?Agissez maintenant pour mettre fin à la fistule d’ici à 2030?!??. Cela reflète un appel visant à accro?tre les engagements pour mettre fin à la fistule et à faire le point sur les progrès accomplis dans ce domaine.
Nous devons nous unir et augmenter d’urgence les investissements et les actions pour mettre fin à la fistule. Nous devons garantir un accès rapide et universel à des professionnels qualifiés ayant des compétences obstétricales lors de l’accouchement, ainsi que des services obstétriques et néonatals d’urgence de qualité, des services de planification familiale et un traitement global de la fistule, dont la réinsertion sociale et la réadaptation.
Au niveau communautaire, des programmes d’éducation et de sensibilisation à la santé doivent être mis à disposition en permanence. Le contr?le fonctionnel de la qualité des prestations de services et les mécanismes de suivi, l’innovation, la recherche et la production de données doivent être financés; les nouveaux cas et les défis persistants doivent être suivis; et les bonnes pratiques documentées.?
Nous devons responsabiliser les femmes et les filles et les faire participer de manière significative à tous les aspects des programmes et éliminer les déterminants sociaux qui affectent négativement leur bien-être, comme les inégalités sociales et économiques fondées sur le sexe ainsi que les mariages et les grossesses précoces. L’ensemble de la communauté, notamment les hommes et les gar?ons, devraient prendre activement part à la solution?!
Enfin, nous devons nous engager à promouvoir l’éducation des filles et à protéger leurs droits fondamentaux.
Au FNUAP, c’est justement ce à quoi nous nous employons. Dans notre , l’Agence s’engage à éliminer la fistule dans le cadre de ses efforts visant à mettre fin à la mortalité maternelle évitable, à éliminer les besoins non satisfaits en matière de planification familiale et à mettre un terme à la violence fondée sur le sexe et aux pratiques néfastes.
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La?Chronique de l’ONU?ne constitue pas un document officiel. Elle a le privilège d’accueillir des hauts fonctionnaires des Nations Unies ainsi que des contributeurs distingués ne faisant pas partie du système des Nations Unies dont les points de vue ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Organisation. De même, les frontières et les noms indiqués ainsi que les désignations employées sur les cartes ou dans les articles n’impliquent pas nécessairement la reconnaissance ni l’acceptation officielle de l’Organisation des Nations Unies.?