28 avril 2022

Archana Soreng, militante pour le climat, appartient ¨¤ la tribu des Kharias ¨¤ , en Inde. Les communaut¨¦s autochtones comme la sienne ne repr¨¦sentent que 5 % de la population mondiale. Pourtant, elles prot¨¨gent plus de 20 % des terres de notre plan¨¨te et 80 % de sa biodiversit¨¦.

 

 
 

 

? Au fil des ans et des g¨¦n¨¦rations, les communaut¨¦s autochtones se sont entendu dire qu¡¯elles ¨¦taient sous-d¨¦velopp¨¦es, sauvages et arri¨¦r¨¦es en raison de leurs traditions, de leur identit¨¦ et de leur culture ?, explique Archana, dont le nom de famille signifie ? roche ? dans sa langue maternelle. 

? Nous commen?ons seulement ¨¤ observer, au fil des ans, une prise en consid¨¦ration des droits des peuples autochtones et de leur point de vue ; un ¨¦l¨¦ment qui est ¨¦galement int¨¦gr¨¦ dans les rapports du GIEC ?, ajoute-t-elle, en r¨¦f¨¦rence au rapport scientifique du qui, pour la premi¨¨re fois en 2019, a reconnu le r?le vital que jouent les communaut¨¦s autochtones dans la pr¨¦servation des ¨¦cosyst¨¨mes et des for¨ºts. 

? Les populations autochtones et les jeunes devraient ¨ºtre les meneurs de la lutte contre les changements climatiques, et non les victimes des politiques en la mati¨¨re ?, souligne Archana. ? Je pense qu¡¯il est important que nous arr¨ºtions de consid¨¦rer la participation des jeunes, des peuples autochtones et des communaut¨¦s locales de mani¨¨re symbolique et que nous les int¨¦grions, compte tenu de leur expertise, dans l¡¯ensemble des processus d¨¦cisionnels et dans les processus de mise en ?uvre. ?

Les terres communales, les ressources naturelles et les ¨¦cosyst¨¨mes g¨¦r¨¦s de mani¨¨re durable par les communaut¨¦s autochtones du monde entier ¨C de l¡¯Arctique ¨¤ l¡¯Antarctique ¨C assurent les moyens de subsistance et la vie de . Mais aujourd¡¯hui, leurs syst¨¨mes alimentaires subissent de plein fouet les cons¨¦quences de la disparition de la faune et de la flore, de la s¨¦cheresse et d¡¯autres ph¨¦nom¨¨nes climatiques impr¨¦visibles.

? Il est important de comprendre que les peuples autochtones sont victimes de la crise climatique alors qu¡¯ils contribuent ¨¤ la lutte contre les changements climatiques ¨¤ travers leur mode de vie et leurs connaissances et pratiques traditionnelles, polluent le moins et sont les moins responsables de cette crise. Une fois encore, on en revient ¨¤ la question de la justice : les innocents subissent les cons¨¦quences et les personnes qui participent ¨¤ l¡¯effort ne re?oivent aucun soutien ?, ajoute-t-elle. 

En outre, les communaut¨¦s autochtones se battent depuis des g¨¦n¨¦rations pour d¨¦fendre leurs terres ancestrales contre des pratiques destructrices telles que la d¨¦forestation, l¡¯accaparement des terres, l¡¯extraction de p¨¦trole et de gaz et la monoculture. 

? En ce qui concerne ma communaut¨¦, je constate que les projets de d¨¦veloppement minier ont conduit ¨¤ l¡¯accaparement de nombreuses terres, ¨¤ des d¨¦placements, ¨¤ la disparition de la langue et ¨¤ une crise identitaire au sein des communaut¨¦s. Et dans ce contexte, les effets de la crise climatique placent une fois encore les peuples autochtones dans une position extr¨ºmement vuln¨¦rable. Selon moi, c¡¯est la raison pour laquelle il est crucial de reconna?tre les droits des populations autochtones sur les terres, les for¨ºts et les territoires, et de les prot¨¦ger, afin qu¡¯elles puissent participer ¨¤ la lutte contre les changements climatiques.

Lors de la Conf¨¦rence de 2021 sur les changements climatiques ¨¤ Glasgow, au Royaume-Uni, les gouvernements pour stopper et inverser la perte de la couverture foresti¨¨re et la d¨¦gradation des terres d¡¯ici 2030. En vue de pr¨¦server les droits des communaut¨¦s autochtones, une enveloppe de 1,7 milliard de dollars est consacr¨¦e au financement de leur expertise et de leurs efforts de conservation des for¨ºts.

? Pour nous, les jeunes, il est tr¨¨s important d¡¯affirmer notre identit¨¦, de ma?triser notre savoir et nos pratiques traditionnelles afin de les pr¨¦server, de les prot¨¦ger, et de pr?ner la participation des peuples autochtones et des communaut¨¦s locales aux processus d¨¦cisionnels en mati¨¨re de climat. En effet, nous sommes les principaux contributeurs (¨¤ la lutte contre les changements climatiques), et pourtant, nous sommes les premi¨¨res victimes (des changements climatiques) ?, explique Archana, qui a ¨¦t¨¦ s¨¦lectionn¨¦e en 2020 par le secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de l¡¯ONU, Ant¨®nio Guterres, pour figurer parmi les sept jeunes aux parcours et expertises vari¨¦s qui int¨¦greront son Groupe consultatif de la jeunesse sur les changements climatiques

? Nous pouvons tous contribuer ¨¤ la lutte contre les changements climatiques car nous sommes tous uniques. Notre parole compte ?, dit-elle.

? Vous pouvez contribuer ¨¤ l¡¯action pour climat comme vous le voulez, comme vous le pouvez. ?

En ce Jour de la Terre, contribuez ¨¤ la lutte contre les changements climatiques selon vos moyens, car chaque parole compte, chaque action compte.