22 septembre 2022

La militante argentine pour le climat, Nicole Becker, est la cofondatrice de Jóvenes por el Clima ou ? Jeunesse pour le climat ? en fran?ais — un mouvement social et politique qui plaide pour une action concrète en faveur du climat, par l’intermédiaire de politiques publiques justes et équitables. En 2019, Jóvenes por el Clima a organisé en Argentine la première grève de masse pour le climat et a contribué à pousser le pays à déclarer une urgence climatique et écologique et à ratifier sa première loi sur les changements climatiques.

 

 

 

 

??C’est lorsque j’ai commencé à comprendre que la crise climatique avait un lien avec la violation des droits humains fondamentaux, tels que le droit à la santé, le droit d’avoir accès à une eau potable, le droit au logement et même à la vie, que j’ai eu un déclic??, explique Nicole, qui suit une formation d’avocate à Buenos Aires. 

??J’ai commencé à lire les prévisions sur ce à quoi allait ressembler l’avenir dont ma génération allait hériter, mais qui ne nous avaient jamais été communiquées. C’est en quelque sorte cette angoisse qui m’a poussée à transformer cette colère, cette inquiétude, en action. Et je pense avoir pris l’une des meilleures décisions de ma vie, en transformant cette colère en action collective??.

??Ce qu’il s’est passé, c’est que j’ai vu une vidéo sur Instagram de Greta [Thunberg] et d’autres jeunes Européens appelant à la première mobilisation internationale qui a eu lieu le 15 mars 2019??. Et, après avoir vu cette vidéo, je me suis demandé ??pourquoi je ne sais rien de tout cela???? et ??pourquoi ce mouvement se développe-t-il en Europe et pas ici, en Argentine, où je vis????. En fait, c’est cette question et cette curiosité qui m’ont amené à faire des recherches sur le sujet. Et quand j’ai cherché ??changements climatiques?? sur Internet, le premier site qui est apparu était celui des Nations Unies. Il était intitulé ??la crise climatique est une affaire de droits humains??. 

Cette même année, l’Argentine a d? faire face et à d’importantes inondations dans certaines régions du pays en raison des changements climatiques. En fait, les calculs annuels des risques et des pertes financières liés aux événements météorologiques ont montré que les inondations meurtrières survenues en Argentine et en Uruguay en janvier 2019 figuraient parmi les 40 catastrophes mondiales les plus destructrices et les plus co?teuses de l’année.

Aujourd’hui, l’Argentine continue d’être confrontée à des niveaux records de recul des glaciers, à des sécheresses et à des vagues de chaleur dévastatrices — des phénomènes observables dans le monde entier. Alors que la planète continue de se réchauffer, les effets des changements climatiques augmentent, se font sentir plus fréquemment et touchent davantage d’écosystèmes et de pays. Cependant, les pays considérés comme étant sur les plans climatique et environnemental, notamment en raison de la pollution de l’air, des inondations et des vagues de chaleur, sont ceux qui émettent le moins, selon l’UNICEF. 

Reconnaissant le droit de chacun à un environnement sain, en 2021, le a adopté une résolution historique établissant le droit à un environnement propre, sain et durable comme un droit humain fondamental. En juillet 2022, la plus grande puissance de mobilisation des Nations Unies — — a fait de même.

??Tous les droits humains dépendent d’un environnement sain. Nous ne pouvons pas être en bonne santé, manger des aliments adéquats et nutritifs, boire de l’eau potable et respirer de l’air pur sans un environnement sain??, a déclaré Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, lors du en mai 2022. 

En tant que militante pour le climat qui souhaite bouger les choses, Nicole est convaincue qu’un monde meilleur est possible. ??Nous oublions parfois que nous pouvons construire un autre monde??, dit-elle. ??Je crois que mon conseil serait le suivant : n’oubliez pas que nous pouvons construire un autre monde, un monde plus juste sur le plan social et environnemental??.

??Par-dessus tout, je pense que ce que j’espère le plus, c’est qu’il y ait un consensus et un accord sur le chemin à suivre, que nous nous accordions tous sur la manière de le parcourir, et que, dans quelques années, nous soyons vraiment capables de mettre un terme à tout cela [le changement climatique]. Parce que je crois que le seul moyen d’arrêter la crise climatique est d’agir collectivement. Et des accords doivent également être trouvés entre les gouvernements, entre les pays et avec le secteur privé. Je pense que la situation est claire : si nous n’agissons pas, l’avenir qui nous attend ne sera pas très beau. Mais je pense qu’il est important que nous nous mettions d’accord sur la voie à suivre, et que cette voie soit plus juste sur les plans environnemental et social. ?.