CONTEXTE
La première Conférence mondiale sur la population fut organisée à Rome en 1954 pour échanger des informations scientifiques sur les variables démographiques, leurs déterminants et leurs conséquences. Cette conférence plut?t académique a résolu essentiellement de produire des informations plus complètes sur la situation démographique des pays en développement et de promouvoir la création de centres de formation régionaux qui aideraient à résoudre les problèmes de population et à préparer des spécialistes de l'analyse démographique.
La deuxième Conférence mondiale sur la population qui se tint à Belgrade en 1965 mis l'accent sur l'analyse de la fécondité dans le cadre d'une politique de planification du développement. Cette conférence s'est tenue à un moment où des études d'experts sur les aspects démographiques du développement co?ncidaient avec le démarrage de programmes démographiques subventionnés par l'Agence des ?tats-Unis pour le développement international (USAID).
En 1974, à Bucarest fut organisée la troisième Conférence mondiale sur la population. Le Plan d'action mondial sur la population, né de cette conférence, stipule, entre autres principes, que l'objectif essentiel est le développement social, économique et culturel des pays, que les variables démographiques et le développement sont interdépendants et que les politiques et objectifs démographiques font partie intégrante des politiques de développement socio-économique.
? Mexico, en 1984, la plupart des aspects des accords de la Conférence de Bucarest de 1974 ont été revus et approuvés. De plus, le Plan d'action mondial sur la population a été élargi afin d'incorporer les résultats des dernières recherches et données fournies par les gouvernements. Les droits de l'homme, les conditions de santé et de bien-être, l'emploi et l'éducation figurent parmi les questions mises en évidence dans la Déclaration signée lors de cette conférence.
La cinquième Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) s'est tenue en 1994 au Caire. Au cours de cet événement, un nouveau Programme d'action a été adopté comme guide pour l'action nationale et internationale dans le domaine de la population et du développement pour vingt ans. Ce nouveau programme d'action a mis l'accent sur la relation indissoluble entre population et développement et se concentre sur la satisfaction des besoins des individus dans le cadre de normes universellement reconnues en matière de droits de l'homme au lieu de simplement répondre à des objectifs démographiques.
Deux sessions extraordinaires de l'Assemblée générale des Nations Unies ont eu lieu en 1999 et en 2014 pour examiner et évaluer la mise en ?uvre du Programme d'action adopté à la conférence de 1994. Les progrès accomplis et les défis rencontrés dans la mise en ?uvre des stratégies en matière de population et de développement ont été les thèmes centraux de ces réunions des dirigeants mondiaux.
En 2019, fut organisé la CIPD+25 à Nairobi. Cette conférence a mobilisé la volonté politique et les engagements financiers pour mettre en ?uvre le Programme d'action de la CIPD. Ces engagements axés sur la réalisation de zéro besoin non satisfait d'informations et de services de planification familiale, de zéro décès maternel évitable, de violence sexuelle et sexiste et de pratiques néfastes à l'égard des femmes et des filles.
OBJECTIFS
Le Programme d’action de la CIPD de 1994 appellait à faire des droits des femmes et de leur santé reproductive un sujet central dans les efforts nationaux et internationaux de développement économique et politique. En particulier, le Programme d’action appelait à assurer l’accès de tou·te·s à des soins complets de santé reproductive, notamment une planification familiale volontaire, des grossesses sans risque et des services d’accouchement, ainsi qu’à la prévention et au traitement des infections sexuellement transmissibles. Il a aussi reconnu que la santé reproductive et l’émancipation des femmes sont interdépendantes, et qu’elles sont toutes deux nécessaires au progrès social.
? La participation égale et complète des femmes à la vie civile, culturelle, économique, politique et sociale, aux niveaux national, régional et international, ainsi que l’éradication de toutes les formes de discrimination sexiste sont des objectifs prioritaires pour la communauté internationale ?, affirmait le Programme d’action.
En 2019 les objectifs principaux de la CIPD+25 étaient :
- d'accéder universellement à la santé et aux droits sexuels et reproductifs dans le cadre de la couverture sanitaire universelle ;
- de fournir un financement nécessaire pour achever le Programme d'action de la CIPD et pour maintenir les gains réalisés ;
- de tirer parti de la diversité démographique pour stimuler la croissance économique et réaliser le développement durable ;
- de mettre fin à la violence sexiste et aux pratiques néfastes ;
- de défendre le droit à des soins de santé sexuelle et reproductive, même dans des contextes humanitaires et fragiles ;
et de mettre en évidence le pouvoir de l'égalité des sexes, le leadership des jeunes, le leadership politique et communautaire, l'innovation et les données, et les partenariats pour accélérer les progrès futurs.
FEUILLE DE ROUTE
Les Nations Unies effectuent des rapports sur les progrès accomplis dans le cadre du Programme d’action de la CIPD. Lors de la Commission qui analyse annuellement la population et le développement, l’ONU procède à un état des lieux international de la santé sexuelle et reproductive et des droits qui s’y rapportent. Cela comprend notamment les avancées ou les reculs dans les efforts en faveur de l’émancipation des femmes, et l’éducation des filles, et de l’élimination de la violence basée sur le genre et des pratiques dangereuses.