18 juin 2020 — La pandémie du COVID-19 a bouleversé le monde du travail.
Aucun travailleur, aucune travailleuse, aucune entreprise sur la planète n’a été épargné.
Des centaines de millions d’emplois ont été perdus.
Les personnes qui abattent un dur labeur dans l’économie informelle, souvent sans jouir d’aucun droit du travail ni bénéficier de protection sociale, auraient subi une baisse de revenus de 60 % rien qu’au cours du premier mois de la crise.
La crise qui sévit dans le monde du travail ne fait que raviver un foyer déjà ardent de mécontentement et d’anxiété.
Les femmes, en particulier, ont été très durement frappées : elles travaillent dans nombre des secteurs les plus gravement touchés, tout en dispensant la majeure partie des soins non rémunérés, dont le fardeau s’est considérablement alourdi.
Les jeunes, les personnes en situation de handicap et bien d’autres font face à d’énormes difficultés.
Une multitude de petites et moyennes entreprises, moteurs de l’économie mondiale, risque de ne pas survivre.
La crise qui sévit dans le monde du travail ne fait que raviver un foyer déjà ardent de mécontentement et d’anxiété.
Le ch?mage massif et la perte de revenus liés au COVID-19 érodent encore plus la cohésion sociale et déstabilisent les pays et les régions, sur le plan social, politique et économique.
Il est vrai que de nombreuses entreprises et leur personnel ont su s’adapter avec créativité à l’évolution des circonstances. Par exemple, des millions de personnes sont passées du jour au lendemain au travail en ligne, souvent avec un succès surprenant.
Mais les plus vulnérables risquent de devenir encore plus vulnérables, et les pays et populations pauvres risquent de se laisser encore plus distancer.
La pandémie a révélé au grand jour des déficiences, des fragilités et des lignes de fracture d’une ampleur colossale.
Nous devons agir sur trois fronts :
Premièrement, nous devons apporter un appui immédiat aux travailleurs et travailleuses, entreprises, emplois et revenus à risque afin d’éviter les fermetures, les pertes d’emploi et la baisse des revenus.
Deuxièmement, nous devons accorder une attention accrue à la fois à la santé et à l’activité économique après la levée des mesures de confinement, en garantissant des lieux de travail s?rs et la protection des droits des femmes et des groupes à risque.
Troisièmement, nous devons nous mobiliser dès maintenant pour une relance verte, durable, inclusive et centrée sur l’humain, une reprise qui exploite le potentiel des nouvelles technologies pour créer des emplois décents pour tous et qui tire parti des solutions créatives et positives trouvées par les entreprises et les travailleurs et travailleuses pour s’adapter à cette situation.
On parle beaucoup de la nécessité d’instaurer une ? nouvelle norme ? après cette crise.
Mais n’oublions pas que le monde d’avant le COVID-19 était loin d’être normal.
L’exacerbation des inégalités, la discrimination systémique fondée sur le genre, l’absence de perspectives pour les jeunes, la stagnation des salaires, les changements climatiques galopants : rien de tout cela n’était ? normal ?.
La pandémie a révélé au grand jour des déficiences, des fragilités et des lignes de fracture d’une ampleur colossale.
Le monde du travail ne peut pas, et ne doit pas, rester le même après cette crise.
L’heure est venue de coordonner l’action mondiale, régionale et nationale pour créer des conditions de travail décentes pour tout le monde, point de départ d’une reprise verte, inclusive et résiliente. Par exemple, le passage de la taxation des salaires à celle du carbone constituerait un grand pas dans cette direction.
En prenant rapidement des mesures intelligentes à tous les niveaux, guidées par le Programme de développement durable à l’horizon 2030, nous pouvons émerger de cette crise avec une vigueur nouvelle, de meilleurs emplois et un avenir meilleur, plus équitable et plus vert pour toute l’humanité.
Note de synthèse : COVID-19 et le monde du travail