Tout au long de l¡¯histoire mouvement¨¦e qu¡¯a connu le Soudan, et qui a ¨¦t¨¦ faite de r¨¦volutions contre les dictatures, le racisme et la guerre, les femmes soudanaises ont longtemps ¨¦t¨¦ emp¨ºch¨¦es de participer activement ¨¤ la vie politique. Afin de promouvoir l¡¯¨¦galit¨¦ des genres et l¡¯autonomisation des femmes, l¡¯Universit¨¦ Ahfad pour les femmes et le Centre pour l¡¯Objectif 5 de l¡¯Impact Universitaire des Nations Unies ont organis¨¦ un s¨¦minaire sur ??Le r?le des femmes dans le gouvernement civil??, mais ont aussi rencontr¨¦ une d¨¦l¨¦gation de haut niveau de l¡¯Union Africaine.

Le s¨¦minaire, pr¨¦sid¨¦ par le professeur Balghis Badri de l¡¯Institut r¨¦gional du genre, de la diversit¨¦, de la paix et des droits de l¡¯Universit¨¦ Ahfad, traita de la participation active des femmes au sein du gouvernement. 83 personnes y ont assist¨¦, dont le docteur Tamadur Khalid de l¡¯UNICEF, des activistes f¨¦ministes, des repr¨¦sentants d¡¯ONG et des personnalit¨¦s politiques.

L¡¯activisme f¨¦ministe au Soudan a ¨¦t¨¦ abord¨¦ et les d¨¦bats ont permis d¡¯analyser les fa?ons dont le plaidoyer informel peut prendre la forme d¡¯une structure formelle d¨¦di¨¦e pour r¨¦pondre aux besoins et demandes des femmes. ? l¡¯issue de ce s¨¦minaire, le professeur Badri pr¨¦para une proposition pour la cr¨¦ation d¡¯une Commission sur le Genre et les Femmes, esquissant sa vision, ses missions, ses fonctions et sa structure organisationnelle. Un groupe d¡¯experts sur le genre a ¨¦valu¨¦ la proposition avant de la partager avec les participants pour l¡¯approfondir davantage. Le document final a ensuite ¨¦t¨¦ soumis au Premier ministre du Soudan, Monsieur Abdalla Hamdok. Globalement, les participants esp¨¨rent qu¡¯avec le nouveau gouvernement d¨¦mocratique, la Commission sur le Genre et les Femmes verra le jour, conform¨¦ment ¨¤ leur proposition.

En parall¨¨le de l¡¯organisation du s¨¦minaire, l¡¯Universit¨¦ Ahfad pour les femmes a rencontr¨¦ au mois d¡¯ao?t 2019 une d¨¦l¨¦gation de haut niveau de l¡¯Union Africaine pour ¨¦changer sur la promotion au Soudan de l¡¯Objectif de D¨¦veloppement Durable n¡ã 5?: ¨¦galit¨¦ entre les sexes. La d¨¦l¨¦gation ¨¦tait compos¨¦e d¡¯importantes dirigeantes africaines comme Leurs Excellences Madame Catherine Samba-Panza, ancienne pr¨¦sidente de la R¨¦publique centrafricaine, Madame Fatima Bent Khatri, ancienne ministre mauritanienne en charge de la promotion f¨¦minine, de l'enfance et de la famille, et de l¡¯Ambassadeur Mathu Joyini, directrice adjointe au Minist¨¨re des affaires ¨¦trang¨¨res d¡¯Afrique du Sud.

En envisageant un Soudan davantage d¨¦mocratique, pacifique et inclusif, la d¨¦l¨¦gation a discut¨¦ de la participation des femmes ¨¤ tous les niveaux de prise de d¨¦cision. Le professeur Badri de l¡¯Universit¨¦ Ahfad pour les femmes f?t une pr¨¦sentation sur les multiples fa?ons dont les femmes peuvent r¨¦pondre aux probl¨¦matiques li¨¦es au genre.

En pr¨¦cisant que les femmes viennent de diff¨¦rents horizons, qu¡¯ils soient socio-¨¦conomiques, ethniques, religieux, id¨¦ologiques ou g¨¦n¨¦rationnels, le professeur Badri a soulign¨¦ la nature multiforme et transversale que prennent les droits des femmes. Cela s¡¯applique tout particuli¨¨rement au Soudan o¨´ les perspectives en mati¨¨re de genre varient selon les identit¨¦s arabes et africaines, les milieux religieux et id¨¦ologiques, les perspectives socialo-communistes, et les groupes d¡¯?ge plus jeunes. Au sein de ces groupes, deux principaux d¨¦saccords font surface. Le premier est en mati¨¨re de savoir si la loi encadrant les droits des femmes doit se fonder sur la religion ou la la?cit¨¦. Le second porte sur la volont¨¦ de ratifier des conventions internationales et r¨¦gionales. N¨¦anmoins, l¡¯ensemble des groupes de femmes ont appel¨¦ ¨¤ la promotion des besoins fondamentaux des femmes soudanaises, ainsi qu¡¯¨¤ l¡¯¨¦galit¨¦ au sein des postes de d¨¦cision et au sein de la vie politique.

Sur la base d¡¯un commun accord, le professeur Badri a demand¨¦ ¨¤ la Commission de l¡¯Union africaine pour les femmes, la paix et la s¨¦curit¨¦ de tenir une conf¨¦rence destin¨¦e aux femmes soudanaises afin d¡¯accomplir cette transformation en apprenant des bonnes pratiques existantes dans d¡¯autres pays. De plus, cette conf¨¦rence soutiendrait la ratification du Protocole sur les droits de la femme en Afrique ainsi que le renforcement des capacit¨¦s des groupes de femmes dans les secteurs du leadership, du r¨¦seautage et du lobbying, et servirait de plateforme d¡¯¨¦change des connaissances disponibles concernant les r?les des femmes en vue d¡¯atteindre la justice?

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