Le rapportÌý« Great Green Wall: Implementation Status and Way Ahead to 2030 » (« Grande Muraille Verte : état d’avancement et marche à suivre à l’orée 2030 »),Ìýpremier rapport exhaustif sur l’état d’avancement de l’Initiative de la Grande Muraille Verte, a été rendu public lors de la conférence ministérielle virtuelle organisée ce lundi 7 septembre 2020 en vue d’évaluer les réalisations et de définir les prochaines étapes.
Selon le rapport, près de 20 millions d’hectares de terres ont été restaurés, plus de 350 000 emplois ont été créés et environ 90 millions de dollars ont été générés entre 2007 et 2018 grâce aux activités liées à la Grande Muraille Verte. La zone restaurée séquestrera plus de 300 millions de tonnes de dioxyde de carbone d’ici à 2030, ce qui représenterait environ 30 % de la cible prévue par l’Initiative.
Le rapport précise également que, pour atteindre l’objectif de restauration de 100 millions d’hectares de terres à l’horizon 2030, les États membres de l’Initiative de la Grande Muraille Verte doivent restaurer 8,2 millions d’hectares de terres par an en moyenne pour un investissement financier annuel de 4,3 milliards de dollars. Il faudrait également créer 10 millions d’emplois dans le cadre de l’Initiative avant cette date.
Sur le plan socioéconomique, les 90 millions de dollars générés ont, par exemple, contribué à réduire la pauvreté rurale et à créer près de 120 000 emplois dans des secteurs d’activité liés à l’agriculture, notamment en ajoutant de la valeur aux produits locaux. Plus de 220 000 personnes ont été formées à la production durable de produits agro-pastoraux et forestiers non ligneux, au profit de la transition vers une consommation et une production plus responsables.
Selon le rapport, 4 % des terres de la zone d’intervention délimitée spécifiquement pour l’Initiative de la Grande Muraille Verte ont été restaurés. Les 16 % restants proviennent d’autres régions restaurées dans les pays membres.
L’Initiative de la Grande Muraille Verte a été conçue en 2007 en réponse à la dégradation généralisée des terres et à la pauvreté extrême liées aux sécheresses graves et récurrentes frappant le Sahel. Le Sahel se situe à la frontière sud du Sahara et s’étend de la côte Atlantique de l’Afrique de l’Ouest à la mer Rouge à l’Est.
La riposte conçue, c’est-à -dire l’Initiative de la Grande Muraille Verte, visait à restaurer des terres dégradées sur une largeur de 15 km et une longueur d’environ 8 000 kilomètres, le tout couvrant près de 153 millions d’hectares dans le Sahel. Il s’agit là de la zone d’intervention délimitée spécifiquement pour l’Initiative.
L’Initiative est dirigée par l’Union Africaine et est globalement conçue comme un moyen de transformer la vie de millions de personnes en première ligne face aux défis des changements climatiques en créant une mosaïque de paysages verts et productifs d’un bout à l’autre de l’Afrique.
L’Initiative aide déjà des ménages à agrandir leur cheptel, à cultiver davantage de nourriture et à bénéficier d’un meilleur accès à l’eau. De manière générale, elle crée également de meilleures conditions environnementales.
Selon Ibrahim Thiaw, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification : « La manière la plus rentable de favoriser la paix, la sécurité, le développement et la bonne santé consiste probablement à financer des activités génératrices de revenus liées à la terre, qui est généralement le principal bien dont disposent les personnes les plus pauvres. Sans compter que les réalisations détaillées ici ont été obtenues au Sahel, où les sols ne sont pas très riches. Ce qui suggère que la restauration des terres pourrait transformer des vies dans le monde entier et atténuer les menaces environnementales mondiales auxquelles nous sommes confrontées aujourd’hui.
L’Initiative de la Grande Muraille Verte procure des avantages immédiats aux communautés locales et des bénéfices écosystémiques à long terme au niveau international. Elle montre que, lorsque les pays osent rêver, travaillent ensemble et font les bons choix, il est possible de prospérer et de vivre en harmonie avec la nature. Et là où des idées innovantes émergent, des changements positifs spectaculaires qui profitent aux communautés tant locales qu’internationales se produiront ».
Ìý
Les pays rencontrent principalement des difficultés en matière de financement, de sensibilisation à l’Initiative au niveau mondial, de déploiement à grande échelle des projets, de coordination de la levée de fonds et d’amélioration de la gouvernance, des institutions et des mécanismes de suivi.
Les données utilisées pour le rapport ont été réunies par les organismes nationaux responsables de l’Initiative dans les onze Etats membres, sous la direction de l’Agence panafricaine de la Grande Muraille Verte. Des donateurs, des partenaires techniques et financiers ainsi que des organisations non- gouvernementales ont fourni des données et des informations supplémentaires.