Au cours de la dernière décennie, quelque 152 millions de bébés sont nés avant terme, ont indiqué mercredi les Nations Unies, relevant que les taux de naissances prématurées n’ont pas changé au cours de la dernière décennie, quelle que soit la région du monde.
Sur dix bébés nés, un est prématuré - et toutes les 40 secondes, un de ces bébés meurt, selon ce document de l’Organisation mondiale de la ³§²¹²Ô³Ùé (OMS) et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). L’ONU estime à 13,4 millions le nombre de bébés nés avant terme en 2020, et à près d’un million le nombre de décès dus à des complications liées à l’accouchement prématuré.
Cela équivaut à environ un bébé sur dix né prématurément (avant 37 semaines de grossesse) dans le monde.
« Malgré les nombreux progrès réalisés dans le monde au cours de la dernière décennie, nous n’avons pas réussi à réduire le nombre de bébés nés trop tôt ou à éviter le risque de leur décès », a déclaré dans un communiqué Steven Lauwerier, Directeur de la santé par intérim à l’UNICEF, déplorant un « bilan accablant ».
Écarts de survie par région, par revenu, par race
L’ONU parle d’une « urgence silencieuse » dont l’ampleur et la gravité ont longtemps été sous-estimées et qui entrave les progrès en matière d’amélioration de la santé et de la survie de l’enfant. Selon le rapport, les taux de naissances prématurées n’ont changé dans aucune région du monde au cours de la dernière décennie et 152 millions de bébés vulnérables ont vu le jour trop tôt entre 2010 et 2020.
Les naissances prématurées sont aujourd’hui la principale cause de mortalité infantile, représentant plus d’un décès d’enfant sur cinq survenant avant leur cinquième anniversaire. Les survivants de la prématurité peuvent être confrontés à des conséquences sanitaires tout au long de leur vie, avec une probabilité accrue de handicap et de retard de développement.
Trop souvent, le lieu de naissance détermine en effet la survie des bébés. Seul un bébé extrêmement prématuré (moins de 28 semaines) sur dix survit dans les pays à faible revenu, contre plus de 90% dans les pays à revenu élevé. Les inégalités criantes liées à l’origine ethnique, aux revenus et à l’accès à des soins de qualité déterminent la probabilité d’une naissance prématurée.
L’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne présentent les taux les plus élevés de naissances prématurées, et les bébés prématurés de ces régions sont confrontés au risque de mortalité le plus élevé. Ensemble, ces deux régions représentent plus de 65% des naissances prématurées dans le monde.
Les impacts des conflits, du changement climatique et de la Covid-19
Les impacts des conflits, du changement climatique et de la Covid-19 augmentent les risques pour les femmes et les bébés partout dans le monde, constatent les auteurs du rapport. Par exemple, on estime que la pollution de l’air contribue à 6 millions de naissances prématurées chaque année. Près d’un bébé prématuré sur dix naît dans les dix pays les plus fragiles touchés par des crises humanitaires, selon une nouvelle analyse figurant dans le rapport.
En marge de la Conférence internationale sur la santé maternelle et néonatale, qui se tient au Cap (Afrique du Sud) du 8 au 11 mai, les Nations Unies appellent à prendre les mesures suivantes pour améliorer les soins aux femmes et aux nouveau-nés et atténuer les risques liés aux naissances prématurées. Il est urgent d’agir pour améliorer la prévention des naissances prématurées, ainsi que les soins apportés aux bébés concernés et à leurs familles. Il s’agit ainsi de mobiliser les ressources internationales et nationales pour optimiser la santé maternelle et néonatale, en veillant à ce que des soins de haute qualité soient fournis au moment et à l’endroit où ils sont nécessaires.
« Garantir des soins de qualité à ces bébés les plus petits et les plus vulnérables, ainsi qu’à leurs familles, est absolument impératif pour améliorer la santé et la survie de l’enfant. Des progrès sont également nécessaires pour aider à prévenir les naissances prématurées - cela signifie que chaque femme doit pouvoir accéder à des services de santé de qualité avant et pendant la grossesse pour identifier et gérer les risques », a fait valoir le Dr Anshu Banerjee, Directeur de la santé maternelle et infantile à l’.
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