La vague d'infections à coronavirus qui a balayé le monde n'a pas encore atteint les villages et les communautés agricoles des régions les plus reculées d’Angola. Une nouvelle campagne lancée conjointement par la FAO et le ministère angolais de l'agriculture vise à maintenir cette situation.
Dans un village de la province de Malanje, dans la région du centre-nord du pays, un groupe d'agricultrices portent des masques faciaux et se tiennent à au moins un mètre l'une de l'autre. Au sein d’une ferme-école, elles participent à une session de formation sur la manière de prévenir la propagation e la COVID-19.Ìý
En Angola, l’Institut développement agraire (IDA) est un partenaire clé de la campagne d'information, notamment grâce à ses agents de vulgarisation agricole qui rendent visite aux agriculteurs dans leurs champs et leurs villages.Ìý
Des scènes similaires se déroulent dans d'autres régions du pays. Dans un champ de choux de la province de Huambo, un agent de vulgarisation agricole se tient à distance de sécurité d'un groupe d'agricultrices et leur parle des dangers de ce nouveau virus et de la manière dont elles peuvent se protéger.Ìý
"Les agriculteurs sont optimistes quant à la possibilité de surmonter cette pandémie. Ils comprennent qu'ils jouent un rôle crucial dans cette crise, c'est pourquoi ils veulent être en bonne santé pour continuer à travailler et à produire de la nourriture pour les familles angolaises", a déclaré Celestino Vonjila Essuvo, coordonnateur des fermes-écoles de la FAO dans la province de Huambo.
Les messages transmis aux agriculteurs familiaux mettent l'accent sur l'importance de se laver les mains à l'eau et au savon et de maintenir une distance physique pour éviter de propager le virus. Ils sont diffusés sous forme d'affiches et d'autres supports en portugais et dans plusieurs langues locales et visent à atteindre en particulier les femmes rurales vulnérables.
"Pouvoir parler avec les gens dans leur propre langue est vraiment important pour être compris et pour faire passer les messages de sécurité sanitaire", affirme Hugo Manuel qui travaille pour l'équipe de la FAO basée dans la province de HuÃla, dans le sud du pays, où la sécheresse a plongé les familles d'agriculteurs vulnérables dans l'insécurité alimentaire au cours des 12 derniers mois.Ìý
Dans toute l'Afrique, la FAO utilise ses réseaux existants des fermes-écoles, de vulgarisation, de groupes de discussion de femmes et de réseaux communautaires de santé vétérinaire pour partager les messages de santé et de sécurité liés à la pandémie de la COVID-19. Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'un vaste effort visant à protéger la sécurité alimentaire et les moyens d’existence face au virus.
En Angola, les fermes-écoles forment également les agriculteurs à la production de savon artisanal, à la fois pour répondre à la nouvelle demande locale due au virus et pour fournir une nouvelle source de revenus.
La représentante de la FAO en Angola, Gherda Barreto, a lancé une campagne d'information dans la capitale, Luanda, avec le ministère de l'agriculture.Ìý
"Ce virus met en danger des vies et des moyens d’existence", a-t-elle déclaré. "Nous cherchons à atteindre les familles d'agriculteurs non seulement pour protéger les communautés les plus vulnérables contre cette maladie, mais aussi pour maintenir l'agriculture familiale et les chaînes d'approvisionnement alimentaire actives".
En Angola, la FAO se concentre sur le renforcement des moyens d'existence et sur la sécurité alimentaire. Cela est particulièrement important en période de crise, comme celle que nous traversons. Bien que l'Angola n'ait jusqu'à présent enregistré qu'un petit nombre de cas positifs de la COVID-19, il est primordial de maintenir la maladie à distance, tant pour la santé de la population que pour limiter l'impact des restrictions de mouvements et autres mesures préventives sur les moyens d’existence. La campagne d'information de la FAO, du ministère de l'agriculture et de l'Organisation mondiale de la santé vise à atteindre un million de familles rurales en Angola.