ÌýPlus de 130 États membres appellent à une action mondiale pour mettre fin à la désinformation et enrayer sa propagation.
Depuis l'apparition du virus COVID-19 et la déclaration de la pandémie, le Secrétaire général des Nations unies et d'autres hauts responsables de l'ONU et de ses institutions de façon croissante attiré l'attention sur le défi que représente « l’infodémie » ou pandémie de mésinformation et de désinformation. Comme l’a déclaré le Secrétaire général des Nations unies, « à mesure que la COVID-19 se répand, un tsunami de désinformation, de haine, de recherche de boucs émissaires et d’alarmisme a été déclenché. »
En temps de crise sanitaire due à la COVID-19, la propagation de « l’infodémie » peut être aussi dangereuse pour la santé et la sécurité humaines que la pandémie elle-même. Entre autres conséquences négatives, la COVID-19 a créé des conditions qui permettent la propagation de la désinformation, des fausses nouvelles et des vidéos trafiquées pour fomenter la violence et diviser les communautés. Il est essentiel que les États contrent la désinformation qui est une cause nocive d’effets secondaires de la pandémie, et peut accroître le risque de conflit, de violence, de violation des droits de l'Homme et d'atrocités de masse.
C'est pourquoi nous appelons tout le monde à cesser immédiatement de diffuser des informations erronées et à respecter les recommandations des Nations unies pour s'attaquer à ce problème, notamment la note d'orientation des Nations unies sur la manière d'aborder et de contrer le discours de haine lié à la COVID-19 (11 mai 2020).
La crise de la COVID-19 a démontré le besoin crucial d'accéder à des informations gratuites, fiables, dignes de confiance, factuelles, multilingues, ciblées, précises, claires et scientifiquement fondées, ainsi que de garantir le dialogue et la participation de toutes les parties prenantes et des communautés touchées lors des phases de planification, préparation et de réponse. Elle a également confirmé le rôle clé des médias libres, indépendants, responsables et pluralistes pour renforcer la transparence, la responsabilité et la confiance, ce qui est essentiel pour obtenir le soutien adéquat du grand public et le respect des efforts collectifs visant à freiner la propagation du virus. Une meilleure coopération internationale, fondée sur la solidarité et la bonne volonté entre les pays, peut contribuer à atteindre cet objectif.
Les États, les organisations régionales, le système des Nations unies et d'autres acteurs tels que les professionnels des médias, les plateformes de médias sociaux et les ONG ont un rôle et une responsabilité évidents pour aider les individus à faire face à « l’infodémie ». À cet égard, nous soutenons fermement l'initiative de réponse des Nations unies en matière de communication et la campagne « Vérifié» annoncée par le
Secrétaire général des Nations unies le 14 avril 2020.
De nombreux pays, dont les nôtres, et des institutions internationales, telles que l'OMS et l'UNESCO4, ont travaillé à accroître la résilience de la société face à la désinformation, ce qui a amélioré l'état de préparation général pour faire face à « l’infodémie » et à la pandémie de COVID-19 et mieux les comprendre.
Nous sommes également préoccupés par les dommages causés par la création et la circulation délibérées d'informations fausses ou manipulées relatives à la pandémie. Nous appelons les pays à prendre des mesures pour contrer la propagation de cette désinformation, d'une manière objective et dans le respect de la liberté d'expression des citoyens, ainsi que de l'ordre et de la sécurité publics. Nous réaffirmons qu'il importe de veiller à ce que les populations soient informées avec précision par des sources fiables et ne soient pas induites en erreur par la désinformation sur la COVID-19.
Ces efforts se fondent, entre autres, sur la liberté d'expression, la liberté de la presse et la promotion des normes et d’une éthique plus exigeante de la presse, la protection des journalistes et autres professionnels des médias, ainsi que la promotion de l'information et de l'éducation aux médias, la confiance du public dans la science, les faits, les médias indépendants, l'État et les institutions internationales. Différentes initiatives ont été lancées pour fournir une expertise indépendante et des recommandations aux États et aux acteurs privés afin de renforcer ces efforts.
Nous appelons tous les États membres et toutes les parties prenantes à agir pour lutter contre « l’infodémie » afin de construire, pour citer le Secrétaire général, un « monde plus sain, plus équitable, plus juste et plus résistant ».
Nous restons déterminés à créer un environnement d'information sain aux niveaux national, régional et mondial, dans lequel « l’infodémie » est contrée par des informations et des faits scientifiques et fondés sur des preuves. Ce faisant, nous serons mieux préparés à faire face à la prochaine « infodémie ».
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