Darfour : peu de progrès dans la recherche d'une solution politique au conflit, selon l'ONU
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Darfour : peu de progrès dans la recherche d'une solution politique au conflit, selon l'ONU
14 juin 2016 – A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Darfour, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a noté mardi que peu de progrès avaient été enregistrés ces derniers mois dans la recherche d'une solution politique viable au conflit.
Le gouvernement du Soudan et les mouvements armés non signataires ne sont toujours pas parvenus à un consensus s'agissant de la place du Document de Doha pour la paix au Darfour dans le processus de négociation mené par le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l'Union africaine.
Les 30 et 31 mai dernier à Doha, la Mission des Nations Unies et de l'Union africaine au Darfour (MINUAD) et le gouvernement du Qatar ont mené des consultations avec le Mouvement pour la justice et l'égalité et l'Armée de libération du Soudan – faction Minni Minawi - pour aider au rapprochement des positions des deux parties.
« Nous déplorons l'absence d'Abdul Wahid de la table des négociations et exhortons l'Armée de libération du Soudan – faction Abdel Wahid (ALS-AW) – à prendre part de façon constructive au processus », a dit M. Ladsous. Pour l'heure, les Nations Unies et l'Union africaine appellent l'opposition soudanaise à adhérer à la feuille de route proposée par le Groupe de haut niveau et signée par le gouvernement soudanais en avril.
L'adhésion de tous les acteurs concernés à la feuille de route représenterait sans aucun doute une avancée significative dans le processus de paix, qui ouvrirait la voie à des progrès en ce qui concerne les négociations de cessez-le-feu au Sud-Kordofan et au Nil Bleu, le processus politique au Darfour, ainsi que le dialogue national.
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a également noté que les violences intercommunautaires émanant de différends sur l'accès à la terre, à l'eau et aux zones de pâturage restaient une cause majeure d'insécurité au Darfour.
Ces violences ont par ailleurs été exacerbées par la politisation des différends, l'armement des communautés, l'insuffisance des efforts pour restaurer l'état de droit, et l'impunité récurrente dont bénéficient leurs auteurs.
En outre, les combats entre le gouvernement soudanais et l'Armée de libération du Soudan – tendance Abdel Wahid – à Jebel Marra, qui rejette toutes négociations avec le gouvernement, se sont poursuivis.
Aujourd'hui, 2,6 millions de personnes demeurent déplacées au Darfour. D'après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), 80.000 personnes déplacées ont été enregistrées depuis la reprise des combats dans le Jebel Marra à la mi-janvier, tandis que le statut de 127.000 personnes supplémentaires n'aurait pas encore été vérifié du fait d'un manque d'accès humanitaire. De plus, 1,6 million de civils résident dans une soixantaine de camps pour personnes déplacées.
S'agissant de ses relations avec le gouvernement du Soudan, la MINUAD continue de faire face à des défis considérables qui entravent la réalisation de son mandat, y compris sa liberté de mouvement, notamment dans les zones de conflit, et en ce qui concerne la délivrance de visas et le dédouanement des rations alimentaires destinées à aux contingents militaires et de police.
Lors de la dernière réunion tripartite qui a eu lieu à Khartoum, le 23 mai, le gouvernement a réitéré son engagement à œuvrer avec la MINUAD pour résoudre ces questions et, plus récemment, le Ministre des affaires étrangères soudanais, a répété cet engagement. « Nous espérons que ces assurances se traduiront par des progrès sur le terrain », a dit M. Ladsous.